Les vérités de Cédric Hengbart face au tabou du dopage

Qui dit sport de haut niveau dit, de facto, recherche de la performance. Et malheureusement, pour certains cela rime aussi avec dopage. Pour aller toujours plus loin, briller toujours plus, et être toujours plus endurant, certains sportifs ont recours au dopage, ou se voient proposés des produits, sans vraiment le vouloir, que ce soit des produits purement illégaux, comme des produits autorisés mais qui aident à l'augmentation de la performance. C'est d'ailleurs face à ce tout dernier cas de figure que Cédric Hengbart a exprimé son ras-le-bol. Ayant fait part de sa volonté de ne pas ingérer de compléments alimentaires imposés par Fabrizio Ravanelli, entraîneur limogé depuis par Ajaccio, le défenseur passé par Auxerre revient sur cette drôle de situation dans les colonnes de L’Équipe :

« Prendre des produits s'il y a un manque de vitamines avéré par des analyses, d'accord. Mais là, on te disait d'emblée : “Prends et tu te tais parce que ça va t'aider.” Je ne suis pas d'accord avec ça. Il y a beaucoup de journaux étrangers qui ont complètement déformé mes propos. Je n'ai jamais dit que ce qu'on prenait était dopant mais que, pour moi, toute prise de produits censés augmenter la performance s'apparente à une forme de dopage. Il y a une nuance. Le lendemain, tout le monde m'est tombé dessus : “T'as dit qu'on se dopait, etc.” Je n'ai jamais dit que ce qu'on prenait était honteux. La seule chose que je n'ai pas aimée, c'est que c'était obligatoire… Ça a fait une polémique que j'ai trouvée aberrante. Juste parce que j'ai utilisé le mot dopage. Tout le monde s'est offusqué : “Wouah, faut pas dire ça dans le foot” ». Et de poursuivre :

« Dans le sport, il ne faut pas prononcer le mot dopage. C'est la première fois de ma carrière que j'avais l'impression d'avoir pointé quelque chose qu'il ne fallait pas. Alors que, pour moi, c'était une phrase toute banale. Je me suis beaucoup renseigné sur le sujet… Si on prend l'exemple des protéines, un sachet équivaut à tant de kilos de viande, ce qui permet d'apporter les protéines sans prendre du poids. Mais je ne me vois pas prendre des gélules tous les jours. Des gélules, on aura le temps d'en prendre quand on sera vieux. À partir du moment où tu prends un, deux ou trois produits – même autorisés –, tu entres dans un système de dépendance. Depuis tout jeune, j'ai toujours dit que je n'entrerais pas dans un système comme ça. (...) Je suis peut-être trop dans mon monde de Bisounours, mais j'aimerais un sport équitable, où la performance serait mise en valeur. Et non que certains y arrivent par des moyens qui ne sont pas toujours jolis ». Un souhait sans doute vain.