Lille-Bordeaux : les notes du match

Garder Saint-Étienne à distance, toujours rêver d’Europe. Voilà quelles étaient les missions respectives de Lille et de Bordeaux ce soir. Et c’est bien le LOSC qui s’est donné les moyens d’y parvenir, étouffant assez rapidement leur adversaire. Positionnés en 4-3-3 en raison de l’absence de Marvin Martin, les Lillois ont d’abord eu du mal à se situer, notamment les deux ailiers Mendes et Origi. Avec beaucoup d’imprécisions techniques dans le dernier geste, dribble ou passe, Lille paraissait emprunté, mais il s’est libéré au fil des minutes, intensifiant notamment son pressing dans l’entrejeu. Sans véritable occasion hormis une première frappe d’Origi, les hommes de René Girard allaient trouver la faille à la 24e minute grâce au coup d’œil et à l’ouverture splendide de Florent Blamont, que Salomon Kalou envoyait de la tête dans la lucarne d’un Carrasso impuissant (1-0, 24e). Ce but achevait de lancer le match des Dogues, qui étouffaient des Bordelais très décevants. Kalou (31e), Mendes (42e) puis Origi (43e) poussaient Carrasso à la parade. Carrasso, seul Girondin, à se montrer à son avantage au cours de la première période…

Malgré un coup de gueule de Francis Gillot, le club bordelais ne montrait pas un allant débordant au retour des vestiaires. Et Lille pouvait continuer de contrôler le match, porté par un Kalou en grande forme. Kalou, donc, déposait Henrique sur le côté gauche pour ensuite tirer en angle fermé sur Carrasso (51e), puis il trouvait le poteau sur une frappe puissante (62e). La délivrance allait arriver par Mendes, qui n'avait plus qu'à pousser au fond un ballon repoussé par le portier bordelais suite à un coup-franc surpuissant de Kjaer (2-0, 68e). La fin de match s'annonçait tranquille pour le LOSC. C'était sans compter un penalty accordé à Bordeaux pour une faute de Kjaer sur Jussiê. Le Brésilien transformait (2-1, 71e) et relançait du coup le suspense. Bien que fragilisé par ce but, Lille a tenu le choc, s'offrant même plus de situations chaudes en contre dans les derniers instants du match. Il faut dire qu'un nul obtenu par les Girondins aurait été un sacré hold-up... Avec ce résultat, Lille prend 7 points d'avance sur Saint-Étienne et se rapproche de la Ligue des Champions.

L'homme du match : Salomon Kalou (8) : l'Ivoirien passe parfois au travers de ses matches. Ce soir, il était pleinement dedans. D'abord utile par ses décalages et déviations, il a peu à peu pris la mesure de la défense bordelaise. Il sent parfaitement le coup pour récupérer l'ouverture de Balmont sur le premier but (24e). Par la suite, il n'a cessé de provoquer balle au pied et s'est offert deux frappes, une stoppé par Carrasso (31e), l'autre sur le poteau (62e). Un peu personnel sur une action où il avait débordé Henrique (51e). Actif jusqu'au bout, en témoigne le penalty obtenu après une énième provocation balle au pied. Carrasso l'a privé du doublé en le détournant.

Lille :

• Enyeama (5) : une soirée tranquille tant les attaquants bordelais ont eu du mal à s'approcher de sa cage. Des arrêts faciles à effectuer. Il a cependant dû s'incliner sur penalty.

• Souaré (4) : un match décevant de la part du latéral gauche, habituellement très tranchant offensivement. Plutôt discret sur ce plan, il a affiché un déchet technique important et s'est surtout rendu coupable d'une grosse faute sur Traoré après avoir perdu le ballon, qui lui a valu un carton jaune. Il doit mieux canaliser son énergie.

• Basa (5,5) : impeccable défensivement, il n'a pas eu de mal à contrôler les attaquants bordelais. À l'instar de son compère Kjaer, il a connu des difficultés, moins criantes cependant, dans la relance. Pas en réussite offensivement, puisqu'il n'a pas pu reprendre de la tête les quelques corners lillois.

• Kjaer (4,5) : le Danois est suffisamment bon pour que l'on soit exigeant. Ce soir, il a été catastrophique dans ses relances, avec des transmissions plein axe totalement ratées. Heureusement pour lui, Bordeaux était trop timoré pour en profiter. Il a livré un duel intéressant face à Diabaté, mais s'est rendu coupable d'une faute évitable sur Jussiê dans la surface qui a coûté un penalty. Son coup-franc surpuissant, qui a abouti au but de Mendes, rehausse sa prestation, loin d'être aboutie.

• Béria (6) : il a parfaitement géré Maurice-Belay, qui n'a quasiment jamais pu déborder sur son aile. Il a toujours apporté de l'aide offensivement, même s'il a rarement été bien servi par ses partenaires.

• Mavuba (6) : un match impeccable. Il a coupé de nombreuses trajectoires et a impulsé l'excellent pressing des Lillois. Beaucoup de ballons récupérés et une envie de jouer vers l'avant.

• Gueye (6) : une bonne prestation de la part du Sénégalais, à qui on peut parfois reprocher son manque d'allant offensif. Ce soir, il s'est bien projeté vers l'avant et a été à l'origine de plusieurs actions lilloises. Un pressing et un repli défensif permanents.

• Balmont (7) : les années passent, mais Balmont rajeunit. Le milieu a encore été omniprésent ce soir, capable de récupérer, de presser et même parfois de déborder ! Surtout, il a délivré son équipe en envoyant un amour de centre à Kalou pour l'ouverture du score (24e). Un bon coup-franc sorti par Carrasso à son actif. Seule petite ombre au tableau, des corners pas très bien tirés... Mais c'est anecdotique au regard de son excellent match.

• Mendes (6) : un début de match délicat, avec de l'imprécision technique dans ses dribbles. Mais il est monté en puissance et s'est avéré précieux par ses accélérations et ses percussions. Son enchaînement râteau-frappe à la 42e était parfaitement exécuté. Il a surtout marqué le but le plus facile de sa carrière, en exploitant le ballon relâché par Carrasso sur un missile de Kjaer (68e). Remplacé par Delaplace (70e).

• **Kalou (8) :**lire ci-dessus.

• Origi (4) : il est jeune et a plein de talent. Mais le Belge doit faire attention à ne pas tomber dans la facilité. Ce soir, il a perdu une énorme quantité de ballons, même les plus simples, car il n'était simplement pas assez concentré. Sorti après une passe en retrait ratée, il a agacé son entraîneur. Sur le terrain, il a aussi gâché deux balles de contre en remisant mal dans l'axe pour ses partenaires. Finalement, sa plus grosse occasion aura été un centre, raté, qui a obligé Carrasso à claquer le ballon au-dessus de la transversale. Remplacé par Nolan Roux (65e)

Bordeaux :

• Carrasso (7) : le meilleur Bordelais, tant il a été mis a contribution ce soir. L’ancien portier de l’OM s’est tout d’abord illustré de la mauvaise des façons suite à un dégagement du pied complètement manqué mais finalement sans conséquence (6e). Il a sinon été irréprochable en captant des ballons aériens (8e, 10e), et enchaînent les arrêts (14e, 32e, 50e), dont quelques parades plus que décisives (42e, 53e). Abandonné par sa défense sur le premier but lillois (24e) puis malheureux sur le deuxième but puisqu’il dévie le coup-franc de Kjaer dans les pieds de Mendes (68e), il a tout de même empêché Kalou de réalisé le doublé en stoppant son penalty dans les derniers instants du match (90e+4).

• Mariano (4) : l’un des seuls Bordelais relativement à la hauteur ce soir, le latéral gauche a effectué quelques beaux gestes défensifs, en témoignent ses deux bons retours sur Mendes (3e), puis sur un centre dangereux (17e). Plus discret offensivement, il n’a tenté qu’un réel débordement à la demi-heure de jeu (31e).

• Henrique (4,5) : le capitaine de Bordeaux ne s’est pas montré à son avantage sur la pelouse du Grand Stade. Très peu d’interventions décisives, l’une, musclée a été à la limite de la faute sur Mendes (40e). Il a été bien mis en difficulté par un Kalou des grands soirs. Sorti sur blessure, remplacé par Planus (58e).

• Sané (3) : lui aussi a vécu un véritable calvaire en défense. Très peu de geste défensif, et une grande passivité sur le but de Salomon Kalou où il a été totalement spectateur (24e). L’attaquant de Lille a bien mis la charnière bordelaise au supplice.

• Orban (3,5) : l’Argentin de 25 ans a lui aussi beaucoup peiné. Ses mauvaises relances ont empêché tout mouvement sur le côté gauche (7e, 10e), même si l’un de ses centres aurait pu être conclu par Rolan (15e). Il a tout de même réussi quelques bonnes interventions défensives (86e), mais a aussi laissé des boulevards sur son côtés gauches (14e, 35e).

• Sertic (4) : quasi inexistant dans la tâche défensive, le milieu de terrain a été très tendre à la récupération ce qui a permis aux Lillois de s’immiscer au cœur de la défense des Girondins. Son apport offensif a été relativement plus intéressant où son orientation du jeu a été correcte.

• Traoré (3) : à l’instar de Sertic, le Malien a été aux abonnés absents à la récupération. Un match décevant où son impact ne s’est jamais fait sentir. Il a manqué d’agressivité et n’a que rarement gêné les offensives du LOSC tandis qu’il n’a rien apporté aux attaques de son équipe.

• Rolan (4,5) : assez entreprenant, le milieu offensif positionné sur le côté droit a essayé de mettre à mal la défense compacte lilloise, toutefois sans grand succès. Il n’a pu s’illustrer que par quelques dribbles léchés et une tête non cadrée sur un beau centre d’Orban (15e). Remplacé par Bellion (77e).

• Maurice-Belay (4) : à l’inverse de Rolan, Maurice-Belay s’est lui montré davantage timide en phase offensive. Marqué de près par Beria, il a clairement manqué de tranchant et n’a que rarement fait la différence. Il n’a lui aussi eu qu’une maigre tentative de la tête à l’heure de jeu à se mettre sous la dent (57e). Remplacé par Faubert (76e).

• Jussiê (5,5) : à la vue d’un milieu de terrain aux abois, l’attaquant en soutien de Diabaté a souvent décroché dans l’espoir de toucher le cuir, et s’est montré relativement habile balle aux pieds, comme l’illustre son bel enchaînement pour décaler Orban (8e). Il a de plus obtenu un penalty généreux, puis l’a transformé dans la foulée, permettant aux Bordelais d’entretenir le suspens (71e).

• Diabaté (5) : esseulé aux avant-postes, le buteur bordelais a effectué un bon travail dos au but où son physique imposant a su peser et faire la différence à quelques reprises. Il s’est créé de minces opportunités (25e), dont un tir lointain hors cadre (33e), puis une frappe sans danger pour Enyeama (65e). Une soirée difficile tant son équipe ne l’a pas aidé à se mettre en bonne position pour marquer.