Lille-PSG : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Lille Lucas Rodrigues Moura da Silva @Maxppp

Le PSG s’est imposé, dans la douleur et à 10 contre 11 suite à l’expulsion de Rabiot en première période, sur la pelouse du LOSC (1-0). C’est Lucas qui a délivré le club de la capitale.

Pour son grand retour, la Ligue 1 proposait une affiche de choix ce soir : Lille-PSG. Une confrontation qui traînait son lot d’incertitudes, au regard du changement d’entraîneur au LOSC, où Hervé Renard a succédé à René Girard, tout comme du comportement du PSG, impressionnant lors des matches de présaison mais habitué aux déceptions lors des matches d’ouverture du championnat. Pour conjurer le sort, Paris a vite confisqué le ballon et allumé rapidement les premières mèches. Un long ballon de David Luiz dans la profondeur pour Cavani, qui manquait son contrôle et ne pouvait pas aller défier Enyeama (2e). À la 7e minute, l’Uruguayen tentait d’obtenir un penalty suite à un contact litigieux de Pavard, après un bon service de Matuidi. Le PSG contrôlait le rythme de la rencontre, face à un LOSC bien regroupé dans un 4-2-3-1 qui ressemblait plus à un 4-4-1-1 (Corchia et Bauthéac très appliqués défensivement).

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Malgré quelques débordements impressionnants de puissance d’Aurier, Lille tenait le choc du premier quart d’heure et commençait enfin à se montrer entreprenant, bien que de manière brouillonne, à l’image de Boufal. Les hommes de Hervé Renard se rapprochaient de plus en plus des cages de Kevin Trapp, sans jamais solliciter réellement le gardien parisien. Le vrai tournant allait intervenir à la 28e minute, avec l’expulsion de Rabiot pour un deuxième carton jaune. Titularisé en pointe basse à la place de Thiago Motta, le jeune Français n’avait pas pu s’empêcher de commettre une faute coupable après une perte de balle devant Boufal… Paradoxalement, cela remettait le PSG dans le sens de la marche, même si cela pénalisait sérieusement la qualité de sa conservation de balle. Les deux équipes rentraient ainsi à la pause sur le score de 0-0.

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Au retour des vestiaires, Blanc sortait Pastore, encore juste physiquement, pour Motta, histoire de consolider le milieu de terrain. L’Italien reprenait vite ses marques, à l’image d’un carton jaune reçu après 10 minutes, et le jeu parisien semblait plus fluide. Suffisamment pour que Lucas s’autorise une percée, avec un appui sur Cavani puis Matuidi, et aille inscrire le premier but de la rencontre (57e, 1-0) après une feinte de corps sur Enyeama. Le Brésilien sortait alors une belle épine du pied du PSG… Car Lille était loin d’être une victime consentante. Ryan Mendes, entré en jeu à la pause, apportait notamment de la percussion couloir droit. Malgré sa bonne volonté, le LOSC peinait à trouver la faille au sein de la défense parisienne, où il y avait toujours un pied, une jambe ou autre pour contrer les tentatives adverses. Il semblait manquer à l’équipe lilloise un véritable organisateur du jeu. Résultat, le PSG a pu se contenter de défendre sans réelle crainte et sans jouer les contres à fond. Pas assez entreprenant, Lille a laissé filer la rencontre, et offert au club francilien sa première victoire de la saison. Nasser Al-Khelaïfi peut avoir le sourire, c’est la première fois que son équipe s’impose lors de la première journée, depuis que QSI a repris les rênes du club.

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L’homme du match : Lucas (7) : il est capable de n’importe quel exploit tant sa technique et sa vitesse lui permettent tout. Mais la première période a montré aussi ce qui lui manque : de la lucidité et plus de sens collectif. Mais c’est bien lui, grâce à une longue percée balle au pied et à une belle passe de Matuidi qui a donné l’avantage à son équipe, avec une belle feinte de corps pour éliminer Enyeama au passage. Il doit gagner en constance au cours d’un match, mais s’il reproduit ce genre d’éclair, il donnera des maux de tête à Laurent Blanc.

Lille

-Enyeama (4,5): sa sortie approximative (7e) aurait pu coûter cher si Mr Fautrel avait décidé de siffler penalty. Celle devant Lucas (57e) ne pardonne pas et débouche sur l’ouverture du score parisienne.

-Corchia (6): inégal dans ses prises de balle, il est à l’origine de la première occasion lilloise (9e). Le latéral, repositionné ailier provoque aussi le second carton jaune et l’expulsion de Rabiot. En seconde période, il a retrouvé sa place en défense et a offert un peu plus de garanties que Pavard.

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-Civelli (5): pour son retour en L1, l’Argentin n’a rien perdu de sa combativité (il provoque le premier carton jaune de Rabiot). Civelli a apporté une expérience dont la défense lilloise manque cruellement, mais son manque de vivacité a aussi posé problème par moments.

-Pavard (4): pas très inspiré balle au pied, le défenseur de 19 ans a limité la casse en première période. Il a profité de la mi-temps pour retrouver son poste de prédilection dans l’axe mais a encore souffert, à l’image de sa grosse faute sur Cavani qui lui vaut un jaune (88e)

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-Sidibé (3,5): il a laissé beaucoup trop d’espaces dans son dos, permettant à Serge Aurier de déborder à de nombreuses reprises. En retard une nouvelle fois, il est averti à la 49e pour une faute sur Lucas. Il finit le match en boîtant. Jean-Kévin Augustin lui fait tourner la tête dans la surface pendant le temps additionnel. Dure soirée.

-Amadou (3,5): pour sa première en L1, l’ex-Nancéien a connu 20 premières minutes compliquées. Son alignement approximatif a donné lieu à plusieurs situations dangereuses pour Paris. Remplacé dès la pause par Ryan Mendes (5. le Cap-Verdien a fait parler sa vitesse dès son entrée, sur le flanc droit de l’attaque, mais sans véritable décalage créé par Lille, ses efforts furent vain.

-Mavuba (4): plus discret que Balmont, il a rendu une copie moyenne. Comme son acolyte, il a souffert de la comparaison avec la paire Matuidi-Verratti. Il est totalement pris de vitesse sur l’accélération décisive de Lucas. Remplacé par Mounir Obbadi (68e). Le Marocain, dans un rôle a priori plus offensif, n’a pas inquiété le PSG outre mesure.

-Balmont (5): à 35 ans, Florent Balmont n’a eu aucun mal à repartir sur son rythme habituel, en grattant des ballons et en se projetant vers l’avant, avec plus ou moins de succès. Son influence a décliné au fil des minutes.

-Boufal (5): très brouillon dans le premier quart d’heure, le meneur de jeu lillois s’est réveillé avec un beau numéro technique (21e). Sa montée en puissance coïncide avec la meilleure période lilloise. Pas grand-chose à signaler en seconde période si ce n’est un avertissement (83e).

-Guirassy (4,5): malgré son mètre 87, le jeune attaquant (19 ans) a peiné à répondre au défi physique imposé par la charnière parisienne. Un peu juste techniquement, il trouve tout de même le moyen de se procurer deux occasions repoussées par Thiago Silva et Trapp. Pas facile de débuter en L1 face à une telle opposition pour l’ancien Lavallois. Remplace par Gadji Tallo (61e). L’Ivoirien n’a jamais pu se mettre en position de marquer

-Bautheac (4): régulièrement forcé à jouer vers l’arrière, l’ancien Niçois a lui aussi été dépassé dans le duel par un Serge Aurier intraitable. Bien trop léger pour être décisif.

PSG :

  • Trapp (5) : ce n’est pas sur ce match qu’on pourra juger de la qualité de la recrue allemande. On a pu furtivement voir la qualité de son jeu au pied mais au niveau des parades, il faudra attendre un autre adversaire puisque Lille ne l’aura pas vraiment embêté. Sérieux malgré tout.

  • Aurier (7) : un monstre de puissance qui n’a pas laissé une miette à son adversaire direct Éric Bauthéac. Appliqué et vigilant, il a bouclé son côté sans trop de problèmes. Il a par contre posé à Sidibé avec quelques débordements très tranchants, notamment en début de rencontre, mais ses centres ont manqué un peu de précision. De bon augure pour la suite de la saison cependant.

  • T. Silva (7) : la saison dernière, il avait raté le début du championnat puis avait mis beaucoup de temps à retrouver son niveau. Cela l’a marqué et on a vite pu constater que le Thiago Silva de 2015-2016 était déjà très affûté. Lecture des trajectoires impeccable, anticipations, domination aérienne, il a déployé tout son arsenal pour éteindre les offensives lilloises.

  • D. Luiz (6) : un match sérieux, où sa complicité avec Thiago Silva est apparue évidente. Son jeu de tête a été précieux, et il aurait d’ailleurs pu trouver la faille dans le camp lillois sur quelques coups de pied arrêtés.

  • Maxwell (5) : il a eu du travail à effectuer, puisque le jeu lillois a beaucoup penché de son côté. Corchia a beaucoup débordé et l’a parfois mis en difficulté. Pas assez aidé, il s’en est sorti honorablement et a affiché sa célèbre sérénité balle au pied.

  • Rabiot (2) : titularisé en sentinelle, il aura passé 28 minutes sur la pelouse. La faute à deux fautes sanctionnées d’un carton jaune. Sur le premier, son tacle semble propre mais un peu trop engagé. Sur le second, il est coupable d’un excès de confiance en voulant faire un tour sur lui-même avec le ballon, glisse et retient Boufal par le maillot. C’est là que Rabiot manque encore de clairvoyance et d’expérience. Cette deuxième faute bête a pénalisé son équipe. Auparavant, il n’avait pas vraiment brillé, avec quelques ballons trop vite perdus.

  • Matuidi (7): il est déjà en grande forme et multiplie les courses et les appels. Mais il s’est surtout distingué ce soir par une qualité de passes vers l’avant remarquable, que ce soit pour Cavani ou Lucas. C’est d’ailleurs lui qui délivre la passe décisive au Brésilien. Un abattage énorme dans l’entrejeu.

  • Verratti (6) : le petit Italien n’a rien perdu de sa technique pendant la trêve estivale. S’il a parfois paru un peu trop facile aux abords de sa surface (son péché mignon), il a délivré quelques caviars à ses équipiers, souvent dans le bon tempo. Et pour une fois, il a évité de prendre un carton jaune. Remplacé par Stambouli (73e), à la technique moins fluide.

  • **Lucas (7) :**lire ci-dessus.

  • Pastore (4,5) : c’était prévisible, l’Argentin n’avait pas les jambes pour illuminer le jeu parisien. Quelques incursions dans la surface à son actif et quelques passes bien senties, mais il est encore loin de son niveau de la saison passée. L’expulsion de Rabiot n’a pas facilité son retour sur les pelouses de L1 et il a été sorti à la pause pour laisser place à Thiago Motta (6). Ce dernier a vite repris ses habitudes, à savoir du jeu court avec Verratti et Matuidi et des fautes lorsqu’il se fait passer. Sanctionné d’un carton jaune au bout de 10 minutes, il a quand même fluidifié le jeu parisien et s’est montré précieux, notamment par son calme en fin de rencontre.

  • Cavani (4) : ce n’était pas son soir. La preuve dès la 2e minute avec un contrôle raté alors qu’il pouvait filer au but. Puis il s’écroulait dans la surface à la 7e après avoir poussé trop loin son ballon, sur un contact certes litigieux. Derrière, il n’a plus eu de véritable occasion, hormis une énorme dans le temps additionnel, où il envoyait sa frappe sur un défenseur lillois sur (90+3e). Il s’est beaucoup dépensé, mais n’a jamais profité des espaces que le match lui a offerts.

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