Lorient : les émouvantes vérités d'Alain Traoré, l'un des jolis coups du mercato

Par Alexis Pereira
2 min.
Lorient Sibiri Alain Traoré @Maxppp

Auteur d'un début de saison étincelant à Lorient, Alain Traoré s'est confié sans concessions à L’Équipe sur son passé et son avenir. Morceaux choisis.

Avec 4 buts et 2 passes décisives en 7 matches de L1, Alain Traoré (23 ans) est sans conteste l'un des plus beaux coups du dernier mercato estival en France. Pour autant, tout n'a pas toujours été rose pour le milieu de terrain à la frappe de mule. Pour L’Équipe, le Burkinabé a évoqué son passé parfois difficile. «Quand tu perds ton papa à treize ans, que tu te retrouves avec cinq frères et sœurs, la maman qui ne travaille pas, tu représentes la seule porte de sortie. Il n'y a que toi qui peux rapporter de l'argent. Automatiquement, tu deviens le papa. Peu importe ton âge, tu es obligé de grandir», a-t-il avoué.

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Ce sens des responsabilités a dicté ses choix de carrière et l'a rappelé à la réalité dans les moments compliqués où il attendait sa chance à Auxerre (2005-2012). «Le plus dur, ce n'est pas de quitter le pays, c'est d'avoir un contrat pro. Quand tu es encore stagiaire, tu n'as rien fait, parce qu'il faut être pro pour aider la famille qui compte sur toi. Tu deviens le sauveur de la famille, le mec qui va gagner beaucoup d'argent, qui va sortir les proches de la galère, acheter les maisons et les voitures. Au moment où je doutais, je me demandais : comment ma famille va vivre en Afrique, si je ne réussis pas ? Je n'avais pas le droit de lâcher, même si ça n'allait pas», a-t-il raconté.

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Aujourd'hui, le gaucher a réussi mais il n'oublie pas d'où il vient et renvoie l'ascenseur comme il peut. «Je suis ici grâce à l'équipe nationale, et si je peux aider d'autres jeunes à obtenir des contrats, aider des familles, je le fais. Si quelqu'un veut travailler, étudier, je l'aide, ça reste entre nous. Je voulais faire quelque chose pour la jeunesse à Bobo-Dioulasso et j'ai ouvert un centre d'entraînement. Ceux qui veulent jouer sont encadrés, il y a des équipements. (...) Il faut aider. C'est important d'aider les gens en difficulté. Ça fait partie de moi. Je ne veux pas que les gens galèrent. Je ne veux pas que les autres soient dans la merde comme je l'ai été quand j'étais petit», a-t-il expliqué.

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Le FC Lorient ne peut que se réjouir d'avoir mis la main sur ce joueur aussi généreux dans la vie que balle au pied. D'ailleurs, il entend bien briller pour rendre la confiance que lui ont témoignée les Merlus. «Lorient a investi sur moi (5,5 M€ de transfert, bonus compris), si je pars libre au bout de quatre ans, ce n'est bien pour personne. Il faut faire de grosses saisons pour attirer des grands clubs et rentabiliser mon transfert», a-t-il lancé. Le grand club qu'il appelle de ses vœux sera peut-être Manchester United, où il avait passé un essai à ses 16 ans. Qui sait ?

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