Mars 2017, ce mois de folie qui a secoué le PSG

Par Matthieu Margueritte
9 min.
PSG @Maxppp

Le Paris Saint-Germain et ses supporters se souviendront longtemps de ce mois de mars 2017. Entre la débâcle du Camp Nou et la vidéo d'Hatem Ben Arfa, en passant par Verratti, l'actualité du club de la capitale a fait les gros titres.

Le 26 février au soir, presque deux semaines après avoir humilié le FC Barcelone dans son Parc (4-0), le Paris Saint-Germain corrigeait l'Olympique de Marseille dans son antre de l'Orange Vélodrome (5-1). Deux cartons qui confirmaient le regain de forme du club de la capitale et qui annonçaient une fin de saison tonitruante. Et puis tout a basculé le 8 mars au soir sur la pelouse du Camp Nou. Entre catastrophe sportive et coups d'éclat de certains Parisiens, retour sur ce mois de mars 2017 riche en émotions.

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  • 8 mars 2017 (Barcelone) : vainqueurs 4-0 à l'aller, le PSG part archi favori face au Barça dans ce huitième de finale retour. Et si toute l'Espagne fait ses Unes sur la remontada depuis plusieurs jours, les statistiques sont plus que jamais du côté des hommes d'Unai Emery : jamais dans l'histoire des coupes d'Europe une équipe n'est parvenue à se qualifier après une défaite 0-4 à l'aller. Et pourtant, au terme d'un match complètement fou, les Blaugranas réalisent l'exploit (6-1). La déflagration est énorme au sein d'un vestiaire parisien marqué au fer rouge. Le point de départ d'un mois de mars agité qui avait pourtant bien débuté avec deux victoires (2-0 contre Niort, 1-0 face à Nancy) avant ce gros couac.

  • 10 mars 2017 : tournés en ridicule et moqués de toutes parts, les joueurs du PSG font profil bas, notamment sur les réseaux sociaux. Plus que jamais atteints par cette élimination, les Rouge-et-Bleu doivent cependant gérer une première polémique. L'Equipe publie une information selon laquelle Blaise Matuidi et Marco Verratti ont été aperçus en boîte de nuit deux jours avant la rencontre du Camp Nou. De quoi susciter davantage de critiques à l'encontre des Franciliens. Une information qui a été démentie plus de deux semaines après, le quotidien a même présenté ses excuses.

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  • 11 mars 2017 : muet jusque-là, le président Nasser Al-Khelaïfi sort enfin du silence dans les colonnes du Parisien. Au cours de cet entretien, le patron du club affirme qu'il compte sur un Unai Emery fortement remis en question. Mieux, il annonce surtout de gros changements l'été prochain lors du mercato. «Il a mon soutien plein et entier. Avec lui, nous allons parler de changements qui seront nécessaires à l’intersaison. (...) Nous allons travailler pour envoyer dès cet été des signaux forts qui montreront à quel point nos ambitions restent grandes. J’insiste sur ce point, les grands joueurs ne jugent pas un club sur un seul match. »

  • 12 mars 2017 : furieux après cette affaire de boîte de nuit, l'agent de Marco Verratti, Donato Di Campli, s'emporte contre les médias français et brandit pour la première fois la menace d'un possible départ de son poulain au mercato estival. «Marco a un contrat jusqu’en 2021, son président a réaffirmé sa volonté de construire une grande équipe. Mais il est aussi vrai que mon téléphone ne cesse de sonner. Si c’est suivi par d’autres gros incidents de ce type, nous aurons une réflexion importante.» La première d'une longue série d'interventions médiatiques.

  • 12 mars 2017 (Lorient) : quelques heures après cette sortie médiatique, le PSG est sommé de réagir au Moustoir contre Lorient, lanterne rouge du classement de Ligue 1, afin de ne pas être distancé par une ASM victorieuse contre Bordeaux (2-1) la veille. Face aux Merlus, les coéquipiers de Thiago Silva sont loin d'être fringants, mais ils assurent l'essentiel avec un court, mais précieux succès (2-1). L'histoire aurait pu s'arrêter, mais c'était sans compter sur Serge Aurier. Grand habitué des frasques en tout genre (insultes envers l'arbitre, affaire Periscope, garde à vue en sortant d'une boîte de nuit), l'Ivoirien se fait remarquer cette fois en mettant pas moins de sept minutes à se rendre disponible pour un changement. Thomas Meunier blessé, Emery appelle l'ancien Toulousain. Mais ce dernier ne porte ni maillot, ni short, ni chaussettes, ni crampons. Finalement entré en jeu à la 82e minute, Aurier sera encore une fois la risée d'internet. Des moqueries dont se serait bien passé le club après celles ayant suivi la déroute barcelonaise. Heureusement pour le joueur, le PSG décide de ne prendre aucune sanction sportive.

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  • 19 mars 2017 (Paris) : resté au contact de Monaco malgré des semaines compliquées, le PSG est encore sous pression en championnat. Plus tôt dans l'après-midi, Monaco étrille Caen à D'Ornano (3-0) et reprend six points d'avance sur le champion de France en titre qui reçoit l'Olympique Lyonnais au Parc. Un choc entre deux formations qui ne s’apprécient guère qui peut sonner le glas des espoirs franciliens en championnat. Mais il en faut plus pour déstabiliser les Rouge-et-Bleu qui s'imposent 2-1.

  • 20 mars 2017 : Verratti, acte II. Après avoir semé le doute quant à l'avenir de son protégé au PSG huit jours auparavant, le représentant du milieu italien rassure tout le monde. Non, Verratti ne quittera pas Paris cet été. «Il a un contrat jusqu’en juin 2021 et donc il restera en France. Pour le moment, il n’y a aucun doute, d’autant plus que Marco est une personne respectueuse de ses contrats.» De quoi souffler dans les rangs parisiens... enfin croit-on.

  • 22 mars 2017 : Verratti, acte III. Deux jours seulement après ces propos, revirement de situation ! Décidément très bavard, Donato Di Campli s'illustre cette fois en taclant publiquement le PSG et sa capacité à être une équipe capable de permettre à Verratti de viser la Ligue des Champions. «C’est une situation compliquée qui va au-delà du contrat qu’il a jusqu’en 2021. Lui veut gagner (la Ligue des Champions entre autres), mais le PSG, tel qu’il est en ce moment, ne peut pas lui permettre de le faire. Il est à Paris depuis 5 ans et doit maintenant avoir le raisonnement suivant : gagner beaucoup d’argent sans gagner (rester au PSG, ndlr) ou gagner (des titres) et devenir un champion.»

  • 22 mars 2017 : Verratti, acte IV. Face au tollé provoqué par ses déclarations, l'agent du petit hibou est obligé de s'exprimer dans la même journée. Mais pas vraiment pour s'excuser. «J’ai simplement répété ce que j’avais dit plusieurs fois. Et en France, ça a été mal-interprété. Le PSG est un grand club avec qui Marco est sous contrat jusqu’en juin 2021, avec un salaire important. Il reste que, comme tout joueur de son niveau, après cinq ans à Paris, il est normal qu’il s’interroge sur la suite de sa carrière avec l’espoir que le PSG se renforce pour gagner le seul trophée qui lui manque, à savoir la Ligue des Champions.» La dernière sortie médiatique du mois ?

  • 25 mars 2017 : déjà fortement critiqué pour ses méthodes de travail et pas vraiment complice avec son directeur sportif Olivier Létang, Patrick Kluivert voit son nom faire la Une des journaux hollandais de manière peu flatteuse. Selon De Volkskrant, l’ancien international néerlandais (79 capes, 40 réalisations) a été victime de chantage entre 2011 et 2012, lorsqu’il officiait comme entraîneur du FC Twente. L’organisation qui faisait pression sur l’actuel dirigeant parisien est notamment suspectée d’avoir organisé un large système de matches truqués.

  • 25 mars 2017 : Verratti, acte V. Quand il n'y en a plus, il y en a encore. Et cette fois, c'est le principal concerné qui y est allé de sa petite phrase. Allez, c'est promis, Verratti ne bougera pas au mercato. «Aller à Barcelone ? Non, je suis bien à Paris : il y a un grand projet à Paris et je crois que, la saison prochaine, je jouerai encore là-bas», a-t-il déclaré après un match de l'Italie face à l'Albanie. Rassurés ? Attendez la suite.

  • 25 mars 2017 : alors que l'équipe de France joue son match qualificatif pour le Mondial 2018, la toile voit surgir une annonce inattendue. Hatem Ben Arfa publie un teaser sur son compte Instagram : «J’ai décidé de m’exprimer sur ma situation au PSG. Sans filtre, sans tabou. Infos à venir... #icicestparis #prisedeparole #laforcedudestin». Le joueur donnera plus tard rendez-vous aux médias à 10h sur... la page Facebook d'une de ses fans, une certaine Manon.

  • 26 mars 2017 : aussi déroutant par sa manière de communiquer que par ses dribbles, Ben Arfa sort du silence pour se confier sur sa situation chez les Rouge-et-Bleu. «Moi je ne revendique rien ici. Ni un temps de jeu ni un poste précis, je veux vraiment qu’on me donne ma chance et que je sente qu’il y a vraiment une concurrence ici.» En clair, HBA réclame qu'Emery lui donne sa chance sans quoi il ira voir ailleurs. Un message pas franchement virulent, mais qui provoque une vague de moqueries sur le net. Une communication maladroite réalisée sans l'aval du PSG qui pourrait bien sceller définitivement le sort du natif de Clamart. La réaction d'Emery vendredi prochain à l'occasion de la conférence de presse d'avant-match (Monaco-PSG, ndlr) est en tout cas très attendue.

  • 26 mars 2017 : Verratti, acte VI ! Eh oui, comme son agent, le numéro 6 rouge-et-bleu aime entretenir le doute. Et draguer ouvertement la Juventus ! «Un retour en Italie ? Je suis bien à Paris. Je parlerai avec le PSG et on verra quel est le meilleur choix à faire. La Serie A est un grand championnat, comme la Liga ou la Premier League. Si je dois quitter Paris, je ferais le tour des possibilités. (...) La Juve est l’une des quatre meilleures équipes du monde et s’est beaucoup améliorée. Si un jour je devais partir, et si pour moi il y avait une possibilité (de rejoindre la Juve, ndlr), il n’y aurait pas de problème.» Draguer un autre club un jour après avoir scellé son avenir, on a vu plus habile comme preuve d'amour.

  • 30 mars 2017 : sous contrat avec le PSG jusqu'en 2019, Adrien Rabiot n'est pas pressé de prolonger son bail. Et pour cause. Le fiasco barcelonais semble avoir marqué le milieu de terrain. Ce dernier réclamerait des garanties, notamment au niveau du mercato, pour accepter la proposition de ses dirigeants. Un nouveau dossier qui met encore plus la pression aux dirigeants rouge-et-bleu, d'autant que les premiers échanges avec Patrick Kluivert au sujet de la campagne de recrutement n'auraient pas emballé le joueur.

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