Monaco - OM : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Monaco Jérémy Toulalan @Maxppp

Au terme d'un match bien maîtrisé face à une pauvre équipe olympienne, l'AS Monaco a remporté le choc de la 22e journée de Ligue 1 sur le score de 2-0. Les Monégasques reviennent ainsi à trois points du PSG, tandis que l'OM s'enfonce dans la crise.

AS Monaco-Marseille, ou le choc clôturant la 22e journée de Ligue 1. Choc, dans le sens où le match oppose deux prétendants déclarés à la Ligue des Champions. Seulement, dans les faits, les clubs sont engagés dans des dynamiques inverses, les Monégasques affichant une série d'invincibilité de 4 matches, là où les Marseillais ont vécu deux désillusions consécutives avec leurs éliminations en Coupes. Les ambitions immédiates au classement aussi, sont diverses. Toujours est-il que sur la pelouse, ce sont les locaux, qui se mettent en évidence les premiers. Eux et la défense olympienne, il faut bien le dire, alors que deux erreurs permettent à Rivière de réceptionner un centre et faire briller Mandanda (2e). On aurait pu déceler dans cette occasion précoce la promesse d'un match offensif, la suite nous indique le contraire, alors que les imprécisions techniques affluent de part et d'autres.

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Il faut qu'une nouvelle occasion pose une véritable physionomie, à savoir, la domination des Monégasques. Plus adroits balle au pied passé le quart d'heure de jeu, ces derniers se procurent deux opportunités probantes en quelques secondes, Raggi butant d'abord sur le portier (16e) avant que Rivière ne s'offre un face à face, perdu encore, face à Mandanda (18e). Les hommes de Ranieri semblent dès lors maîtriser leur sujet face à une équipe olympienne qui bafouille son football. Heureusement pour cette dernière, un grand Mandanda veille au grain, et surtout, les Monégasques pêchent quelque peu dans le dernier geste. Mais dans un tel contexte, ce n'est souvent qu'une question de temps. Et Valère Germain de le prouver : après avoir buté une première fois sur le portier (31e), le remplaçant de Falcao se joue de l'arrière-garde adverse côté gauche, avant de repiquer dans la surface et placer le cuir au ras du montant (1-0, 41e). De quoi offrir un avantage mérité aux siens avant la pause.

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Le choix d'Anigo à la reprise, lequel fait entrer en jeu Imbula à la place de Cheyrou, vise sans doute à modifier l'état d'esprit marseillais. Mais dans le jeu, le constat demeure le même, avec un ballon qui circule toujours dans les pieds monégasques. Non, la physionomie n'a pas bougé d'un poil, et l'ASM de se faire cette fois plus “tueuse”, après une nouvelle occasion gâchée par James (54e). Au terme d'un joli mouvement collectif, initié par les Germain et Moutinho, Kondogbia trouve admirablement un Rivière esseulé au second poteau, lequel fait cette fois trembler les filets (2-0, 57e). Une occasion de Gignac, résultant très probablement du seul flottement ayant suivi le but (58e), sonnera comme l'avant-goût d'une petite hausse de niveau de l'OM. Mais trop tardive, et sans réussite. Avec ce succès acquis en patron, Monaco revient ainsi à trois petits points du leader parisien. De son côté, l'OM s'enfonce dans le doute, et occupe désormais une énigmatique 9e place au classement. Le match face à Valenciennes ce mercredi s'annonce d'ores et déjà capital pour la suite...

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L'homme du match : Jérémy Toulalan (7) : le milieu de terrain a brillé par son sens du placement, qui lui a permis de récupérer de nombreux ballons. Des ballons qu'il a parfaitement utilisés grâce à des passes presque toujours dans le bon tempo. Une grosse activité, comme d'habitude, qui fait de lui le patron de cette équipe.

Monaco :

  • Subasic (6) : après une première période durant laquelle il n'a pas eu grand-chose à faire à part sortir une petite frappe de Thauvin (44e), le Croate a dû s'employer au retour des vestiaires pour sortir deux face à face devant Gignac (58e, 80e). Il a également affiché toute sa confiance face à Payet (74e) et ce même Gignac (90e +1). Quelques ballons aériens bien négociés par ailleurs.

  • Raggi (6) : le latéral droit a beaucoup gêné Thauvin lorsque l'ailier olympien était dans sa zone. Attentif et entreprenant sur son flanc, il a délivré quelques bons centres (2e, 21e) et obligé Mandanda à une parade (17e). L'Italien, toujours sérieux et précieux, a tenu son rang après la sortie de Kurzawa et son repositionnement à gauche.

  • Abidal (5) : le capitaine de l'ASM a assuré ses couvertures face à un Gignac pas toujours très bien servi par ses partenaires. Il a essayé de ne pas prendre de risques à la relance, alternant les passes courtes, pas toujours assurées, ou les dégagements longs en fonction des situations. Averti (66e) pour une faute qui aurait pu coûter cher à son équipe.

  • R. Carvalho (6) : le Portugais s'est montré souverain dans les airs et les duels. Il s'est par ailleurs appliqué sur ses sorties de balle, affichant une concentration de tous les instants.

  • Kurzawa (5,5) : le pur produit de la formation monégasque, s'il fait parfois des choix souvent discutables balle au pied, a réalisé une rencontre plutôt aboutie offensivement. Sur le plan défensif, il a quelque fois souffert face à Valbuena, mais a assuré une couverture cruciale (14e). Remplacé par Fabinho (70e). Le Brésilien, plein de fougue et d'allant, a laissé beaucoup d'espaces à ses adversaires dans son dos. Sans conséquences.

  • Toulalan (7) : voir ci-dessus.

  • Kondogbia (6,5) : le champion du monde U20 monte en puissance sur le Rocher. Il a affiché une belle entente avec Toulalan dans l'entrejeu, exerçant un pressing agressif souvent efficace. Utile lorsqu'il offre des solutions aux siens entre les lignes. Sa passe décisive pour Rivière (57e), du droit, est un régal. Très prometteur. Remplacé par Obbadi (69e). Le milieu de terrain a immédiatement tenté d'apporter sa patte dans la construction du jeu asémiste.

  • J. Moutinho (6) : s'il lance Germain sur l'ouverture du score monégasque, l'international lusitanien a eu une influence irrégulière sur le jeu monégasque. Son pressing intelligent lui aura permis de gratter pas mal de ballons. Une frappe trop écrasée (27e) à signaler également.

  • J. Rodriguez (6,5) : disponible, le Colombien n'a pas eu énormément de ballons à négocier, en première période notamment. Il a souvent dû revenir assez bas pour toucher le cuir. Mais dès qu'il a pu se mettre dans le bon sens, l'ex du FC Porto a pesé sur la défense olympienne (30e, 52e, 56e, 73e, 86e). Il aurait même pu y aller de son petit but s'il n'avait pas écrasé sa reprise face à Mandanda (55e).

  • Germain (6,5) : il avait la mission de suppléer Radamel Falcao, il s'en parfaitement accommodé en ouvrant le score pour les siens après un joli numéro (41e). Mobile et disponible, l'attaquant des Rouge-et-Blanc a balayé le front de l'attaque, se procurant de nombreuses situations chaudes (17e, 31e, 62e). En confiance, il a participé activement à l'effort collectif en défendant sur certaines actions marseillaises (67e, 68e). Remplacé par Ocampos (75e).

  • Rivière (6,5) : s'il a raté quelques occasions franches (2e, 18e), l'ancien Stéphanois, toujours très actif devant, s'est parfaitement rattrapé en inscrivant le second but des siens grâce à un sang-froid remarquable (57e). Son centre pour Germain (31e) était également de toute beauté. Pas toujours juste techniquement, il reste, pour le plus grand bonheur de Monaco, terriblement efficace (9e but en 12 titularisations en L1).

OM :

  • Mandanda (7) : le meilleur Marseillais du soir, et de très loin. Sans le portier, l'OM repartait assurément du Louis II avec une valise, tant ce dernier s'est avéré décisif. Une parade folle devant Rivière (2e), d'autres sur des tentatives de Raggi (16e), Germain (31e) ou encore James (54e)... Il ne peut rien sur les buts qu'il encaisse, et n'a rien à se reprocher.

  • Abdallah (3,5) : aura multiplié les efforts pour apporter quelque chose en attaque, au détriment cependant de son rôle défensif. Il n'est pas exempt de tout reproche, par exemple, sur le but de Germain, où sa position très haute met en difficulté son arrière garde (41e). Des errances au niveau du placement qui se répètent au fil des minutes (et des matches), il est par exemple très loin de Rivière sur le but de ce dernier (57e)...

  • Diawara (3) : après le cauchemar vécu face à Nice en Coupe de France, le central vétéran avait sans doute à cœur de se racheter à l'occasion de ce choc. Raté, tout simplement. Il s'est troué littéralement dans un duel avec Rivière qui aurait pu coûter un but (18e), et fut à nouveau dépassé sur le but de Germain (41e). Des lenteurs et erreurs déterminantes dans le mauvais sens.

  • Mendes (4) : le mal olympien en défense n'est pas l'apanage d'un seul homme. Après les faillites des derniers matches avec la paire Diawara-Nkoulou, vient celle de l'association Diawara-Mendes. Le Brésilien, s'il a effectué quelques interventions bien senties, a aussi commis nombre d'erreurs, comme avec ce centre sur lequel il rate son dégagement (2e), ou avec le laxisme dont il fait preuve sur le but de Germain (41e).

  • Mendy (3,5) : comme son pendant à droite, il est toujours en délicatesse avec ses placements. Le jeune homme, très offensif, a délaissé l'aspect défensif et les erreurs furent nombreuses. Pas sur des actions de buts, mais tout comme, à l'instar de son attitude sur l'occasion gâchée par James (54e). D'énormes progrès à faire.

  • Romao (3,5) : l'homme de l'ombre olympien semble lui aussi connaître un passage à vide, ce qui s'observe depuis quelques matches. Pour tout dire, il n'a pas été transcendant comme il l'est à son habitude à la récupération, et ses erreurs de placement, comme sur le but de Rivière (57e) ont également pesé ce soir.

  • Lemina (4) : le jeune milieu olympien a comme souvent été très discret. Quelques éclairs ça et là, preuves de ses capacités, mais il s'est fondu dans le marasme marseillais. Remplacé par Khalifa (74e), qui amènera une réorganisation tactique ayant coïncidé avec un semblant de sursaut d'orgueil. Le Tunisien s'est lui-même procuré une occasion, de la tête (90e +1).

  • Cheyrou (3) : clairement, le milieu de terrain semble accuser le coup. Lors de cette rencontre où son équipe fut globalement privée de ballons, il n'a pu briller par ses ouvertures, et aurait dû se montrer à la récupération. Or, ce dernier a fait preuve d'un certain laxisme dans sa tâche défensive. Que ce soit sur un centre de Raggi (24e) ou sur un débordement de Toulalan (32e), il a clairement prouvé qu'il n'y était pas. Remplacé dès la reprise du second acte par Imbula (3,5), lequel n'a pas fait bien mieux que son prédécesseur. Bien qu'il ait apporté davantage de vitesse dans les déplacements, l'ancien Guingampais a perdu nombre de ballons et n'a pas été transcendant.

  • Valbuena (4) : il avait laissé entrevoir de belles prédispositions d'associations avec Thauvin et Gignac pour son retour dans le onze olympien face à Nice. Ce soir, le maître à jouer marseillais n'a tout simplement pas existé. Il a tenté de combiner avec ces acolytes d'attaque, sans grande réussite. Si les déplacements de ces derniers ne l'ont pas toujours aidé, force est de constater qu'il était lui-même en-dedans.

  • Gignac (5) : pendant près d'une heure, le buteur n'a pas existé, peu ou mal servi qu'il était. Il s'est quelque peu réveillé en fin de match, entre deux occasions face à Subasic (58e, 80e), et un regain de motivation qui aurait dû s'avérer communicatif. Motivé, il avait la hargne adéquate, au contraire de ses partenaires. Pas suffisant pour poursuivre sa belle série de buts.

  • Thauvin (4) : le talent olympien a longtemps paru être le seul à pouvoir apporter un petit quelque chose à l'OM. Virevoltant, il était cependant trop seul, et n'a pas toujours fait les bons choix. S'est offert deux timides tentatives de la tête (5e, 40e), aurait peut-être pu s'avérer déterminant s'il était resté sur le pré au moment de la réorganisation tactique de l'OM en fin de match. Remplacé par Payet (61e).

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