Montpellier-OM : les notes du match

Au terme d'un match à rebondissements, l'Olympique de Marseille a décroché un précieux succès à Montpellier (2-3, 33e journée de L1). Une fois le coup d’envoi donné par Carlos Valderrama, les Phocéens prenaient d'ailleurs rapidement le contrôle des opérations face à des Héraultais bien regroupés en défense. Le cadre se dérobait devant la tête d’André Ayew (5e). Geoffrey Jourdren devait ensuite s’employer pour repousser la frappe vicieuse de Mathieu Valbuena (14e). André-Pierre Gignac, sur un bon coup franc de Valbuena, obligeait encore le gardien montpelliérain à une double parade sur sa ligne (28e). APG écrasait trop sa frappe quelques minutes plus tard (33e) pour inquiéter le portier du MHSC. Les pensionnaires de La Mosson, eux, procédaient en contres. Mais ni Jean Deza (16e) ni Rémy Cabella (38e) ne parvenaient à trouver la faille dans la défense marseillaise. Et à force de défendre, les protégés de Rolland Courbis allaient craquer.

Valbuena, après un échange plein axe avec Ayew, ouvrait le score d’un surprenant lob du bout du pied (0-1, 42e). Au retour des vestiaires, Cabella remettait les deux formations à égalité, profitant d’un contre favorable sur un duel perdu par M’Baye Niang face à Steve Mandanda (1-1, 48e). L’OM réagissait immédiatement, mais Saber Khalifa (49e, 50e) et Benoît Cheyrou (51e) pêchaient dans le dernier geste. Montpellier finissait néanmoins par céder. Brice Djadjédjé trouvait, au terme d’un contre rondement mené, Gignac seul au deuxième poteau, qui ne se faisait pas prier pour fusiller Jourdren et redonner l’avantage aux siens (1-2, 59e). Et alors que les Ciel-et-Blanc géraient tranquillement la partie et les maigres réactions montpelliéraines, ils allaient se faire surprendre. Cabella, bien décalé par Niang, butait sur Mandanda, mais Morgan Sanson, à peine entré en jeu, suivait bien et égalisait (2-2, 79e).

Revigorés par ce but, les partenaires de Garry Bocaly, de retour à la compétition après une longue absence, donnaient tout pour aller chercher les trois points. Vitorino Hilton voyait sa reprise de la tête frôler les montants de Mandanda (81e). Sanson, Aït Fana et Cabella appuyaient sur l’accélérateur. Niang, parfaitement mis en orbite par Cabella, ratait complètement sa reprise de la tête, seul au point de penalty (88e). Une balle de match ratée qui permettait aux Marseillais de repartir de l’avant. Et sur le contre, Dimitri Payet, remplaçant au coup d’envoi, s’en allait marquer, sa frappe, contrée par Hilton, lobant Jourdren (2-3, 89e). Un but décisif qui offre trois points à l'OM, qui revient ainsi à la hauteur de l'Olympique Lyonnais, à la 5e place. De quoi redonner des espoirs européens à José Anigo et ses troupes. Montpellier reste de son côté 13e.

L'homme du match : Dimitri Payet (non noté) : l’attaquant marseillais, entré en jeu à un quart d'heure de la fin en lieu et place de Valbuena, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, mais il a su offrir trois points précieux à son équipe avec beaucoup de réussite sur son but (89e). Sa dernière frappe du match a inquiété la défense montpelliéraine (90e +2).

Montpellier :

• Jourdren (5) : le portier montpelliérain s'est montré efficace à plusieurs reprises, à l'image de cette frappe de Valbuena, difficile à capter (12e). Il a sauvé son équipe à la faveur d'un superbe double arrêt (28e) et a gagné son duel face à Gignac d'abord (32e) puis face à Khalifa (49e). Il a été surpris sur le premier et le dernier but olympiens (43e, 89e).

• Bocaly (4) : il a trop souvent été pris à défaut par les attaquants marseillais, notamment sur le crochet d'André Ayew (20e). Il est fautif sur le second but olympien, où il oublie complètement Gignac au marquage (59e). À de nombreuses reprises, il s'est contenté d'envoyer de longs ballons à ses attaquants sans chercher à construire.

• Hilton (6) : le défenseur brésilien a été, une fois de plus, le patron de sa défense. Il a gagné de nombreux duels durant cette rencontre. Il a été néanmoins coupable d'une grosse faute sur Jérémy Morel, qui sera contraint de laisser sa place par la suite. Hilton aurait pu marquer de la tête sur corner alors qu'il avait pris le meilleur sur N'Koulou. Il est malheureux sur le troisième but à cause de son tacle qui dévie complètement la trajectoire de la frappe de Payet (89e).

• El Kaoutari (5) : si El Kaoutari a plus ou moins bien fermé son côté durant la rencontre, il aurait pu s'imposer davantage sur les duels en un contre un, notamment face à Dja Djédjé. Il a été l'auteur d'une belle intervention devant Gignac (51e), où il fut le plus prompt des deux.

• Jebbour (4) : le Marocain n'a jamais apporté un réel danger sur son couloir droit. Il a perdu un ballon dans la surface adverse qui aurait pu connaître meilleur sort. Remplacé par Congré (46e), il a été moins tranchant offensivement que son suppléant.

• Marveaux (4,5) : le milieu n'a pas eu le poids qu'il peut apporter habituellement. Il a été un ton en-dessous par rapport à son partenaire du milieu de terrain Benjamin Stambouli. Souvent moins bien placé, il a cependant bien défendu sur Valbuena à la faveur d'un bon tacle (23e). Il a été pris de vitesse sur l'accélération de Payet sur le troisième but de l'OM (89e).

• Stambouli (6) : il a été le patron du milieu de terrain. Il a multiplié les interceptions (14e, 37e), mais il ne s'est pas contenté des tâches défensives. À l'aise offensivement, il a également été à l'origine de plusieurs attaques montpelliéraines, à l'image de ce mouvement avec Cabella (37e).

• Mounier (5) : si l'ancien Niçois a été volontaire et utile à certains moments dans le repli défensif, il a souvent été trop imprécis dans les phases offensives. Il a notamment pris une mauvaise décision sur une contre-attaque intéressante à la suite d'une passe de Cabella (28e). Sur le premier but de l'OM, il a été trop tendre avec Valbuena et a perdu son duel (41e). Remplacé par Aït-Fana (71e).

• Cabella (6,5) : le meneur de jeu, annoncé à l'OM la saison prochain, a été à la hauteur de l'évènement. Le Montpelliérain a distillé de très bons ballons à destination de ses coéquipiers, sur Deza (12e) ou encore sur Mounier (28e). Il a placé son équipe sur de bons rails avec son égalisation et a été à l'origine du second grâce à une belle accélération. Il a délivré une merveille de centre vers Mbaye Niang, qui n'a pas pu mettre la balle au fond des filets.

• Deza (4) : l'attaquant montpelliérain a été décevant durant ce match. Pourtant bien servi par Stambouli ou par Cabella, il a mal négocié ses occasions (3e, 12e, 50e). Déza aurait gagné à être plus simple dans son jeu. Il a, à de nombreuses reprises, cherché à éliminer son adversaire en un contre un, mais a souvent perdu ses duels. Remplacé par Sanson (76e), auteur du but de l'espoir (79e) et accélérateur de particules dans les derniers instants du match.

• Niang (3,5) : l'avant-centre du MHSC a tout loupé. Il a eu de nombreux duels aériens à négocier, mais n'a que peu de fois pris le dessus sur Lucas Mendes ou Nicolas N'Koulou (3 duels aériens gagnés sur 8). Nonchalant dans son replacement et dans ses courses, il a été pris en position de hors-jeu à de nombreuses reprises (3e, 7e, 46e, 54e). Pour couronner le tout, il a eu la balle de la victoire au bout du crâne mais il n'a pas su prendre le meilleur sur le ballon (88e).

OM :

• Mandanda (3,5) : l’international tricolore a passé une première période des plus calmes, n’ayant qu’une frappe molle de Cabella à capter (38e). Après la pause, le capitaine marseilais a eu beaucoup plus de travail. Sa responsabilité est engagée sur les deux buts montpelliérains. Sa sortie face à Niang, pas assez franche, a permis à Cabella de marquer (49e) et son arrêt pas assez ferme sur un tir de ce même Cabella, a donné l’occasion à Sanson d’égaliser. Deux symboles de sa fébrilité actuelle.

• Dja Djédjé (5,5) : gêné en début de match par un Mounier en jambes, le défenseur a notamment commis une grosse erreur (16e) qui aurait pu coûter cher. Mieux par la suite sur le plan défensif, il a mis du temps à se montrer offensivement, mais bien lui en a pris puisqu’il a su délivrer une passe décisive pour Gignac (59e). En progrès.

• N’Koulou (5,5) : le Camerounais a affiché une belle sérénité en première période, remportant un duel décisif face à Deza dans la surface (12e) et réalisant une belle intervention devant Niang (45e). Un peu trop nonchalant sur certains coups et statique sur les coups de pied arrêtés.

• Mendes (6) : le n° 4 des Ciel-et-Blanc a mis le bleu de chauffe pour contrôler Niang. Il l’a éteint dans les airs grâce à son jeu de tête précieux et ne lui a quasiment jamais laissé d’espaces au sol. Sobre à la relance par ailleurs.

• Morel (non noté) : le latéral gauche a plutôt bien tenu son couloir défensivement. Balle au pied, il s’est montré volontaire, mais a connu pas mal de déchet. Blessé suite à un gros tacle d’Hilton puis un contact avec Niang et remplacé par Mendy (31e) (5,5). L’ancien Havrais a eu du mal à entrer dans le match, effectuant quelques mauvais choix. Il s’est bien repris au retour des vestiaires, apparaissant plus mordant défensivement et incisif défensivement.

• Romao (4,5) : comme souvent, il a effectué beaucoup de travail dans l’entrejeu pour gêner le porteur du ballon adverse. Il a prêté main-forte à sa défense quand le besoin s’en faisait sentir, comme sur cette belle couverture (9e). Le Togolais a néanmoins manqué de créativité à l’abord de la surface adverse pour trouver les bonnes solutions. Quelques absences à signaler parfois balle au pied. Averti (76e).

• Cheyrou (5) : par périodes, l’expérimenté gaucher est parvenu à donner du liant au jeu marseillais, grâce à des passes courtes et rapides. Disponible, il n’a pas toujours été trouvé dans les meilleures conditions par ses coéquipiers.

• Valbuena (6,5) : le meneur de jeu phocéen s’est montré très mobile d’entrée avec une frappe détournée en corner par Jourdren (14e) et un bon coup franc pour Gignac (28e). Parfois brouillon balle au pied, il a eu le mérite de décanter la situation en ouvrant le score d’un lob chanceux mais astucieux (42e). Sa passe pour Khalifa (50e) aurait mérité meilleure conclusion. Remplacé par Payet (73e) (voir ci-dessus).

• A. Ayew (5,5) : toujours aussi volontaire, le Ghanéen a permis à l’OM de prendre le contrôle des opérations dans l’entrejeu, grâce notamment à une belle complicité technique avec Valbuena. Il est impliqué sur l’action du deuxième but olympien. Il s’en est fallu de peu pour qu’il ne marque pas lui-même (5e, 20e). Indispensable.

• Khalifa (4) : après une première période transparente, marquée par une profonde discrétion et un centre horrible (39e), le Tunisien s’est mis en évidence au retour des vestiaires. Il s’est notamment créé deux situations chaudes (49e, 50e) et a beaucoup plus participé au jeu. Insuffisant tout de même.

• Gignac (6) : l’avant-centre de l’OM a balayé le front de l’attaque durant toute la rencontre. Souvent esseulé, il n’a jamais lâché. Ses premières tentatives ont été infructueuses (15e, 28e, 33e), mais il n’a pas baissé les bras. Une opiniâtreté récompensée par un but (59e), son 14e de la saison en championnat. Toujours précieux.