Nancy : les touchantes confessions de Paul Alo’o Efoulou

Par Khaled Karouri
3 min.
Nancy Paul Claudel Alo'o Efoulou @Maxppp

De l'ombre à la lumière. Après une première partie de saison chaotique, Paul Alo'o Efoulou revit sous les ordres de Patrick Gabriel. Le joueur jette un regard humble et lucide sur sa trajectoire.

La carrière d'un footballeur est faite de hauts et de bas dont il faut savoir se relever. Paul Alo'o Efoulou peut en témoigner, lui dont le parcours est pour le moins singulier. De sa ville natale Yaoundé à Nancy où il évolue aujourd'hui, l'attaquant est passé par bon nombre d'étapes sinueuses dans sa carrière, devant composer avec des péripéties en tous genres. C'est à seize ans que le Camerounais débute vraiment son parcours de footballeur, prenant une licence dans un club de deuxième division, l'ASMY 1et Yaoundé. C'est alors qu'il se fait repérer et que lui est proposé un challenge en Europe, du côté de la Belgique et de Mouscron. Un premier contrat et des revenus qui s'accumulent, de quoi faire tourner les têtes comme l'intéressé l'avoue à L’Équipe :

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« 3000 € brut. Je n'avais alors aucune idée de la valeur de l'argent. Pour un Africain, 3000 €, c'est une fortune. Pour moi, je gagnais trop. J'en envoyais à la famille, je me payais des fantaisies. Valérie, ma future femme, que j'ai connue en Belgique, hallucinait quand elle voyait ce que je faisais de l'argent. Après Mouscron, ma femme a eu une idée géniale. Je n'avais plus aucun contact, plus aucune piste. Elle a fait une sélection de mes buts, et elle les a mis sur internet. Puis elle a cherché des noms de club, des adresses d'agents, et elle leur a envoyé la vidéo. Un jour, j'ai reçu un coup de fil d'un agent de voyages. Il connaissait Jean-Guy Wallemme, l'entraîneur du Racing, et j'ai débarqué à Paris. Sur le moment, j'ai cru à un énorme coup de chance, mais les difficultés m'ont vite rattrapé. Le jour où j'ai signé au Racing, mon visa était expiré. À 23 heures, j'ai pris un vol pour Yaoundé. J'ai failli être clandestin ».

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De l'eau a coulé sous les ponts depuis, et c'est en Lorraine que le joueur de 29 ans évolue. Au cœur d'une saison galère, au cours de laquelle il a été tenu à l'écart de l'équipe première par Jean Fernandez avant de revenir en grâce sous les ordres de Patrick Gabriel, le Lion Indomptable garde un goût amer de son ancien coach : « Il ne m'a jamais fait jouer. À l'entraînement, c'était moi qui marquais le plus. Les anciens, Puygrenier, André Luiz, Sami, allaient le voir dans son bureau et lui disaient : “ Coach, il faut faire jouer Paulo. C'est lui qui est capable de marquer un but ! ” (...) Ce n'est jamais facile de se défaire d'une humiliation. Imaginez l'inverse. Un jour, le président va le voir et lui dit : “ Coach, ça fait vingt matches que vous ne gagnez pas avec les pros. Dimanche, vous irez sur le banc de la CFA ”. Rien ne vous oblige à bafouer un homme ». Et s'il rejoue depuis, Alo'o Efoulou, dont le contrat prend fin cet été, a déjà fait son choix quant à son avenir : « J'avais des propositions extérieures, mais elles sont tombées à l'eau. Je ne pense pas prolonger non plus à Nancy. Je n'ai jamais eu un vrai soutien dans ce club. Je vais repartir de zéro. C'est ma vie ». Une vie qui est loin d'être un long fleuve tranquille.

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