OL : Grenier raconte sa traversée du désert

Par Alexis Pereira
5 min.
Olympique Lyonnais Clément Grenier @Maxppp

Blessé depuis de longs mois, Clément Grenier entrevoit le bout du tunnel. Au cours d'un long entretien accordé au Progrès, le milieu de l'Olympique Lyonnais est revenu sur cette longue période avant d'évoquer son avenir sportif mais pas que...

Voilà une bonne nouvelle pour l'Olympique Lyonnais, lancé dans un sprint final haletant. Clément Grenier (24 ans), blessé depuis l'été dernier, est sur le retour. Présent à l'entraînement ces dernières semaines, le milieu de terrain semble même fin prêt à reprendre, comme il l'a confié dans les colonnes du Progrès. «Cela faisait très longtemps que je ne m’étais pas senti comme ça. Cela me permet de voir un peu plus loin. Le travail au quotidien me permet d’encaisser des séances plus dures, et donc de me poser moins de questions. J’ai encore de temps en temps des rappels. C’est pour ça qu’il faut être vigilant parce que c’est une blessure assez vicieuse. Mais le bout du tunnel se rapproche. (...) Cela fait bientôt trois mois qu’on a mis en place un nouveau protocole. Je me sens prêt. J’ai fait des tests musculaires, cardiaques, et tout va bien», a-t-il lancé, laissant le staff décider pour lui.

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«Cela fait seulement une semaine et demi que je suis avec le groupe. C’est au staff de prendre la décision. Je suis prêt. J’en ai tellement envie… Après s’il faut passer par la case CFA… Je ne sais pas. Ce n’est pas à moi de choisir. Le rythme de CFA n’est pas celui de la L1, et quoi qu’il arrive, on ne retrouve pas le rythme comme ça», a-t-il expliqué avant de revenir sur cette très difficile épreuve. «Je me suis assez retourné. J’ai ressenti beaucoup de frustration, de haine même. Je sais ce que j’ai fait pour revenir à ce niveau-là, je sais qui m’a aidé. J’aurais pu en vouloir à de nombreuses personnes. Je ne me suis jamais caché. J’ai dit ce que j’avais à dire. Parfois je peux être trop dur, trop franc, mais je fonctionne comme ça. Est-ce que j’ai été agacé ? Oui. J’ai simplement expliqué à un moment qu’il fallait trouver d’autres solutions parce qu’on n’avançait pas. Quand on n’a pas de dates de reprise, c’est le plus dur. Bien sûr, il y a plus grave dans la vie mais mon corps, dans mon métier, c’est mon outil de travail. Je peux m’énerver, mais je me remets vite en question, trop même. Cela m’amène parfois à douter», a-t-il indiqué.

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Il ne pense qu'au terrain

L'international tricolore (5 sélections), qui avait loupé le Mondial 2014 au Brésil au dernier moment pour cause de blessure, n'a pas aimé être taxé de joueur fragile, sujet aux blessures. «Il y a une blessure voilà, mais j’en ai entendu des choses, et ça m’agace. On n’a pas bien communiqué là-dessus. Il y a eu cette piqûre (infiltration) pour me soigner il y a un an, qui m’a fait attraper un staphylocoque, puis cette opération qui n’a pas été réussie. Voilà, je le dis parce que ça commence à me chauffer. De décembre 2013 à mars 2014, j’ai joué quatre mois en étant blessé. Je suis un être humain, oui je suis un bon vivant, je peux faire des choses qui ne plaisent pas aux gens, mais je n’ai pas été blessé, on m’a blessé, malheureusement je suis obligé de le dire comme ça. (Il répète). On m’a blessé. Je peux être parfois borné, à vouloir toujours prouver aux autres que ce qu’ils disent est faux. Ce n’est pas moi qui ai décidé de tout ce qui m’est arrivé. J’ai accepté, et j’en ai peut-être payé les conséquences, mais je ne veux plus en parler, j’ai fait le maximum avec les gens qui m’ont entouré à un moment donné, pour pouvoir revenir sur le terrain, aujourd’hui j’y suis. Je ne vais pas me plaindre, d’ailleurs je ne me suis jamais plaint», a-t-il raconté.

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Aujourd'hui pleinement remis, il ne pense qu'à une chose : jouer. «Je vais juste essayer d’apporter ma fraîcheur et mon envie. Ce que je veux c’est rejouer au foot», a-t-il lâché, désirant se mettre au service du collectif et du coach Hubert Fournier. «Je n’ai pas eu trop l’occasion d’évoluer sous ses ordres. Ce qu’on peut voir, c’est qu’on est dans les objectifs, mais ce n’est pas encore fini. Le groupe prend du plaisir à l’entraînement, en matches, et il y a cette envie de gagner ensemble. L’entraîneur a joué ici, il connaît le club, et il s’est adapté. Il a apporté sa touche personnelle. Il correspond au club comme Rémi Garde avant lui. (...) Il y a un système de jeu, des joueurs en place. Je suis concentré sur mes objectifs, forcément individuels, car il me faut rejouer, mais les gens qui me connaissent savent que les objectifs collectifs comptent avant tout», a-t-il commenté. Une fois son retour effectué, il sera temps pour lui de penser à son avenir.

Sous contrat jusqu'en juin 2016, le natif d'Annonay pourrait se voir proposer une prolongation. Il ne préfère pas y penser. «Il reste huit matches, je suis focalisé dessus. Après, il sera temps de discuter. Il y aura plein d’objectifs la saison prochaine. Si ça passe par le club je serai là, s'il faut partir, je partirai, mais je ne me projette pas encore. Au club, ils savent que je n’ai que le terrain en tête, et ils ne cherchent pas à ajouter d’autres choses en ce moment», a-t-il assuré, faisant le point sur son mercato estival l'an dernier. «Je n’ai pas eu de message de la direction du club me disant qu’il fallait que je parte. De toute façon, j’étais dans un état d’esprit particulier, dans le sens où j’avais mal. C’est plus cette sensation de flou qui a fait mon été. Bien sûr, on connaît la période économique du club, qui peut faire qu’un joueur peut ou doit s’en aller. Mais je ne me suis pas posé la question, le club peut-être je ne sais pas», a-t-il conclu. Bien dans sa tête et dans son corps, Clément Grenier veut avant tout jouer. Le reste, l'OL et lui y penseront plus tard.

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