OM : quand Mathieu Valbuena raconte le cauchemar qu’il a vécu…

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Mathieu Valbuena @Maxppp

Arrivé à l'Olympique de Marseille par la petite porte, Mathieu Valbuena est aujourd’hui un des tauliers du groupe phocéen. Mais avant d'en arriver là, l'international tricolore en a bavé. Extraits.

Entre Mathieu Valbuena et l'Olympique de Marseille, l'histoire d'amour est pleine de rebondissements. Si aujourd'hui le milieu offensif de 28 ans jouit d'une belle popularité et d'un statut de cadre incontournable du club, tout n'a pas été rose pour ce joueur qui a débarqué dans l'anonymat en provenance de la modeste équipe de Libourne. Et pas seulement parce qu'il a failli quitter le club à plusieurs reprises, notamment sous l'ère Deschamps.

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Joueur de 1,67m, Valbuena était surtout mal pris pour s'imposer dans le football. « Il y a dix ans, je n’étais pas à la mode. Aux Girondins, je côtoyais des bêtes au centre de formation. Le Barça, je regarde tous leurs matches et ça m’a fait bizarre de voir qu’on les a bougés à Madrid (lors d’Espagne-France, Ndlr). Les mêmes que ceux de la télé. Messi en moins », a-t-il déclaré dans une longue interview accordée à L'Équipe Mag. Heureux de voir des footballeurs “de sa taille” régner sur la planète du ballon rond, Valbuena se souvient de ce qu'il a dû endurer avant d'en arriver là, notamment lorsqu'il a intégré le vestiaire marseillais où Franck Ribéry et Samir Nasri ne l'ont pas épargné à l'époque.

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« Il y a moins de familiarité. Mais dans le vestiaire marseillais, j’entends toujours “Oh, le Petit”, mais c’est devenu affectueux au fur et à mesure que je m’imposais sur le terrain. Quand je me souviens de ce que j’ai subi en arrivant à Marseille il y a sept ans… Je n’étais rien. (…) Quand je les (Ribéry et Nasri) vois en sélection, je préfère en plaisanter parce que l’histoire s’est bien terminée. Sinon, j’en aurais gardé un sale souvenir. Sur le moment, d’être systématiquement la victime de mauvaises plaisanteries, ça fait du mal. Personne d’autre dans le vestiaire n’aurait accepté d’être une cible comme moi. Je n’étais pas prêt à subir ça. Trop gentil. Je me suis endurci. »

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Une carapace qu'il s'est forgée afin de contrer les moqueries incessantes ainsi qu'un “traitement de faveur” que lui imposaient certains coéquipiers à l'entraînement. « Personne ne subit les tacles que je prenais à l’entraînement. J’en ai pris des coups. Je fermais ma gueule. Heureusement, j’avais un grand frère, Ronald Zubar. Il m’a souvent servi d’avocat, de garde du corps. Il m’a protégé. Je ne l’oublierai jamais. Je ne sais pas si je l’aurais fait pour lui. Quand je prenais des coups, il en est presque venu aux mains pour qu’on me lâche, moi « le Petit »… Je n’étais personne. Le monde pro, c’est dur. Et à Marseille encore plus. Il faut se blinder. Quand je me suis acheté mon Hummer, que j’ai commencé à m’habiller mode, je me faisais démonter : “Tu ferais mieux de jouer au ballon que de t’acheter des 4X4 de chanteur !” “T’as vu comment tu t’habilles? ” Je ne voulais pas entendre ça. Tu peux le penser, mais ne me le dis pas. J’ai envie que l’on parle de moi en bien. Mais j’ai fini par comprendre que les provocations font avancer. Quand dans le vestiaire on me dit : “Eh, c’est ton cousin qui a joué ce soir ?” ou “t’es resté à l’hôtel ou quoi ?”, je sais l’utiliser désormais et avancer.»

Des progrès qu'il doit en grande partie à l'homme qui l'a mis sur la sellette à l'OM, Didier Deschamps. Réputé pour être un meneur d'hommes extraordinaire, DD a visiblement encore fait mouche pour aider Valbuena à devenir l'international qu'il est aujourd'hui. «Didier Deschamps a bien utilisé ces ressorts. (…) Il m’a mis un gros coup sur la tête en me disant mes vérités. Elles étaient bonnes à dire. Pas forcément à entendre. J’ai appris à simplifier mon jeu, à être plus décisif, à devenir un joueur aux stats crédibles. Il m’a secoué. Il m’a réveillé. J’ai un mental fort. Je me suis relevé. » Pour le plus grand bonheur de l'OM et des Bleus.

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