OM - Troyes : les notes du match

Marseille vivait une première ce soir. La première sous les ordres de son nouvel entraineur Michel. Après les secousses des deux dernières semaines, l'OM retrouvait un peu de stabilité. Le technicien espagnol montrait ses premiers choix. Toujours pas de Doria sur la pelouse, mais bien les premières de Lassana Diarra, Rémy Cabella et Javier Manquillo sous leurs nouvelles couleurs. Le défenseur a dû remplacer au pied levé Brice Dja Djédjé qui s'est blessé lors de l'échauffement. Alignés en 4-3-3, les Olympiens rentraient bien dans leur match. Devant, les combinaisons entre les joueurs techniques comme Barrada un encore Cabella fonctionnaient. Souvent dépassé, Troyes parvenait tout de même à se montrer dangereux.

Les joueurs de l'Aube éprouvaient le plus grand mal à sortir de leur camp, comme asphyxiés par le dispositif marseillais. En effet, les Ciel-et-Blanc offraient un visage séduisant en enchaînant les courses. Après quelques incursions dans la surface troyenne, Marseille concrétisait sa domination par Barrada (1-0, 19e). Opportuniste sur son but, le meneur éclaboussait la rencontre de son talent. Capable de reversement, il rythmait le jeu de son équipe. Il se gênait en revanche avec Batshuayi et manquait donc le doublé (38e). En face, Darbion aurait pu profiter d'une maladresse de Nkoulou mais il n'accrochait pas le cadre (25e). Marseille regagnait donc le vestiaire avec un léger avantage mérité.

Bien décidés à creuser l'écart, les Marseillais mettaient le feu d'entrée de seconde période. Omniprésent jusque-là au milieu de terrain, Lassana Diarra décochait une frappe limpide qui terminait dans la lucarne de Petric (2-0, 47e). L'OM appuyait toujours autant sur l’accélérateur et Batshuayi inscrivait dans la foulée le troisième but de son équipe (3-0, 56e). Le festival offensif se poursuivait et avec la manière. Entré quelques minutes plus tôt à la place d'un Barrada sorti sous les ovations, Ocampos offrait le but du 4-0 d'un ciseau acrobatique. Après une petite période de moins bien où Troyes s'est aventuré dans le camp adverse, Marseille se faisait plaisir. Discret jusque-là, Alessandrini marquait le 5e but après un bon pressing (5-0, 88e) puis Batshuayi s'offrait un doublé (6-0, 90e). Marseille se rassure sous les ordres de Michel qui n'imaginait surement pas une première aussi réussie.

L'homme du match : Lassana Diarra (8) : pour son premier match de Ligue 1, il a illuminé le Vélodrome de toute sa classe. Doté d'une incroyable énergie, il n'a cessé de combler les espaces laissés par ses partenaires. Il lui est même arrivé de dépasser sa fonction en lançant les offensives. Récompensé par un but de toute beauté (47e). Sorti sous les applaudissements, il a été remplacé par Sparagna (65e) qui n'a pas montré grand chose.

Marseille :

• Mandanda (5) : le gardien international n'a pas eu grand chose à faire ce soir. Rarement alerté, il n'a même pas eu à effectuer un arrêt. Une 300e sous le maillot marseillais très tranquille.

• Manquillo (6) : en remplaçant au pied levé Dja Déjé, l'Espagnol effectuait ses premières minutes en Ligue 1. Une entrée en matière peu évidente et ça s'est vu. Il a commencé par goûter aux crampons de Court (8e) avant de se reprendre un peu, profitant de la machine collective. Un apport offensif intéressant en seconde période (53e, 85e).

• Nkoulou (6,5) : après une entame un brin compliquée entachée par une mauvaise relance qui profitait à Darbion (25e), le Camerounais a répondu présent, coupant parfaitement les trajectoires en direction de Jean ou de Court, puis de Othon.

• Rekik (5,5) : il a probablement été le défenseur le moins à l'ase ce soir. Gêné par la vitesse et les déplacements de Jean, sa lenteur lui a joué des tours durant les 20 premières minutes. A l'image de son équipe, il a ensuite géré tranquillement son match profitant du manque de puissance offensive adverse.

• Mendy (7) : il a peut-être effectué son meilleur match avec le maillot de l'OM. Il n'a cessé d'apporter le danger sur son côté gauche. L'ouverture du score et l'occasion manquée de Barrada viennent de ses centres (19e, 38e). De quoi corriger un début de match timide où Jean et Darbion l'ont inquiété. Un temps seulement.

• Lemina (6) : pour ce qui était probablement son dernier match au Vélodrome, l'ancien Lorientais a joué en toute légèreté. Coincé entre l'omniprésent Diarra et l'architecte du jeu Barrada, il s'est occupé à remonter les ballons et apporter le surnombre devant. Un rôle qu'il a bien rempli même s'il a parfois tardé à donner le ballon (33e, 62e).

• Diarra (8) : voir ci-dessus

• Barrada (8) : il a offert un récital offensif ce soir. L'international marocain sait tout faire, relancer, passer, marquer. D'entrée de jeu, il a dicté le rythme de son équipe en alternant le jeu court et le jeu long. Premier buteur de la rencontre (19e) il manque un doublé tout fait (38e) mais se rattrape en livrant une passe décisive pour Diarra. Il a reçu une véritable ovation lors de son remplacement par Ocampos (59e) qui a marqué un le 4e but de splendide ciseau (63e).

• Alessandrini (6,5) : il n'a pas été le joueur offensif le plus en vue ce soir. Malgré un gros travail de percussion sur son côté droit, il n'a pas toujours effectué les choix justes. Preuve en est, le danger venait essentiellement du côté gauche marseillais. Récompensé tout de même par un but en fin de match grâce à un bon travail de pressing sur Saunier (88e).

• Cabella (6) : le meneur de jeu qui revenait en France a montré sa grande qualité technique par intermittence. Pas toujours dans le bon tempo, il a distillé quelques ballons de classe à destination de ses compères d'attaques. Un peu éclipsé par Barrada, il a reçu un très bon accueil du Vélodrome. Remplacé par un Bouna Sarr (76e) très actif. Il délivre la passe décisive pour le deuxième but de Batshuayi (90e).

• Batshuayi (7,5) : un premier gros match pour lui cette saison. Après deux apparitions timides, il s'est démené ce soir. Il a imposé son physique sur la défense adverse (19e), s'offre un but plein de puissance après un raid solitaire (56e) puis un second plus en réussite (90e).

Troyes :

• Petric (3) : si sa responsabilité n’est pas engagée lors de l’ouverture du score marseillaise, sa sortie est en revanche très discutable sur la deuxième occasion de Barrada. Il ne peut rien sur les buts suivants même s’il effleure le ballon catapulté par Ocampos (63e). Très peu d’arrêts à effectuer, pas d’erreur majeure, mais 6 buts dans la musette.

• Martins-Pereira (3,5) : dans une condition physique limitée, il a été mis en grandes difficultés notamment par Rémy Cabella. Son côté droit a laissé des boulevards aux offensives marseillaises. Un match à l’image de sa défense, et du sauve qui peut à chaque débordement latéral.

• Koné (3) : sa doublette avec Saunier en défense centrale n’a pas résisté très longtemps. Il a beaucoup souffert face aux offensives marseillaises. Un match très difficile pour sa troisième rencontre en Ligue 1. Remplacé par Nivet (58e) sur la troisième réalisation olympienne, il est sorti avant la deuxième partie du naufrage.

• Saunier (2) : Il a été battu dans pratiquement tous ses duels, notamment avec Batshuayi. Une véritable déroute. Un enfer, un cauchemar absolu. Chaque minute a dû lui sembler interminable tant il a été dépassé dans tous les compartiments. Un match à vite oublier.

• Karaboué (4) : complètement dépassé au poste d’arrière gauche avec un placement souvent inadequat, son replacement au milieu de terrain lui a été bénéfique. Il n’a pas été très dangereux mais aura toutefois tenté quelques montées offensives obtenant notamment un coup-franc intéressant en fin de match.

• Ayasse (3) : match très difficile. Il est dépassé par Batshuayi avec une facilité déconcertante sur le troisième but marseillais. Son influence sur le jeu a été quasiment nulle et son duo avec Pi au milieu de terrain a été mise en difficulté tout le long du match. Il est remplacé à la 69e minute par Brayan Perea.

• Pi (3,5) : à l’image de Thomas Ayasse, il a connu un match cauchemardesque au milieu de terrain. Il a joué plutôt simple, perdant peu de ballons, mais a été battu dans tous les duels. Avec Ayasse, il forme la doublette dépassée par Batshuayi en vitesse sur le 3e but marseillais. Un match à oublier.

• Darbion (4) : il a été l’un des rares à essayer de se mettre en évidence. Il expédie notamment une frappe juste à côté du but de Mandanda à la (25e). Une première période intéressante puis une disparition des radars dans le deuxième acte. Pas d’erreur majeure, mais pas d’influence sur le jeu pour l’un des joueurs les plus expérimentés de son équipe.

• Camus (4) : habituel meneur de son équipe, il a essayé de se mettre en évidence à plusieurs reprises. Il délivre notamment un ballon très dangereux à Darbion (25e). Une passe quasi décisive mais également certaines pertes de balle. Il a peu à peu disparu du jeu lors d’une 2e mi-temps sous forme de cauchemar pour les Troyens. A son actif cependant, une frappe cadrée dangereuse (73e).

• Court (non noté) remplacé par Othon (4,5) (34e) entré en jeu pour compenser les difficultés défensives de Karaboué, il s’est montré légèrement plus solide que ses compères du secteur défensif. Plus solide mais encore insuffisamment, et totalement impuissant. Il est notamment dépassé sur le 6e but marseillais parti d’un centre sur son côté gauche.

• Jean (4) : esseulé en pointe, l’espoir français n’a que très rarement eu l’occasion de se mettre en évidence. Il manque une occasion à la 72e minute en déclenchant une frappe mal dosée et contrée sur un décalage de Othon.