PSG - Saint-Etienne : les notes du match

Le Paris Saint-Germain devait se remettre de sa claque subie à Monaco il y a deux semaines. Défait 3-1 à Louis II, le champion de France voulait se relancer en Ligue 1 avant de débuter sa campagne de Ligue des Champions face à Arsenal mardi prochain. Cela tombait bien puisque le PSG recevait Saint-Etienne ce soir lors du 1000e match de son histoire au Parc des Princes. Pour marquer le coup de cette soirée historique, Emery décidait de changer ses plans de départ. En l’absence de Thiago Silva et Aurier, Meunier et Marquinhos démarraient titulaires, tout comme Matuidi au milieu de terrain. Devant, l’entraîneur espagnol récupérait Jesé et l’alignait en pointe aux côtés de Ben Arfa et Lucas.

La performance de l’ancien Niçois était scrutée à la loupe ce soir. Revenu dans le onze de départ, il tardait à se montrer. La faute à un match marqué par une sorte de rythme assez curieux. Paris prenait les choses en main mais comme lors de ses dernières sorties, il manquait de la vitesse à son jeu. Malgré la présence de Verratti au milieu, la domination des Parisiens était bien trop stérile pour se montrer dangereuse face à un bloc stéphanois bien appliqué. Pour lancer la rencontre, il fallait une erreur de Kurzawa, ce dont profitait Roux pour envoyer Saivet échouer devant Trapp. C’est ensuite un éclair de génie signé Verratti, une passe entre les lignes pour Ben Arfa, qui réveillait un peu le PSG mais le Français perdait son duel face à Ruffier (32e).

Paris terminait mieux cette première période, à l’image de Ben Arfa et Matuidi qui montraient de meilleures choses et donnaient plus de rythme au jeu. Le premier cité offrait d’ailleurs quelques frayeurs à ses adversaires par ses dribbles (49e). L’entrée de Di Maria à la place du fantomatique Jesé (58e) donnait plus de peps à cette équipe. L’Argentin livrait immédiatement un bon ballon pour Lucas qui ne parvenait pas à cadrer sa tête (63e). Quelques minutes plus tard, Matuidi obtenait un penalty pas vraiment évident que transformait Lucas (1-0, 67e). Devant au score, Paris se contentait de contrôler tout en essayant d’inscrire un second but. Ruffier tenait bon dans ses cages devant ce coup-franc de Di Maria (86e) et préservait son équipe. Bien lui en a pris car sur l’ultime occasion du match, après une succession de duels remportés, les Verts égalisaient grâce à Beric (1-1, 90+3). Le Parc, croyant célébrer une victoire, se faisait d’un coup beaucoup plus silencieux. Certes la victoire lui a échappé de peu et ce n’était pas vraiment mérité mais le PSG n’a pas encore trouvé ses repères et a du travail sur la planche alors que la Ligue des Champions arrive dès mardi.

L’homme du match : Verratti (7,5) : le petit Italien revient en forme. Après un début de match très piano, il a su accélérer le jeu de son équipe par des passes verticales et de la vitesse dans les transmissions. Auteur d’une grosse activité et un pressing tout terrain, il a donné du fil à retordre à l’équipe adverse. Métronome de son équipe, il a régalé par des gestes de classe. Son entente avec Ben Arfa offre quelques belles promesses, en témoigne cette sublime passe dans le dos pour le Français (32e). Averti pour contestation (24e).

PSG :

• Trapp (4) : le gardien allemand effectuait un bon match jusqu’au but de Beric. Il n’a absolument rien eu à faire durant la rencontre mais il a sorti l’arrêt attendu. Concentré face à Saivet, il bouche bien son angle et évite l’ouverture du score adverse (26e). En revanche, il n’a pas le réflexe de sortir cette reprise de Beric à bout portant et doit concéder l’égalisation dans les arrêts de jeu (90e+3).

• Meunier (3) : titulaire pour la première fois de la saison, le Belge a connu des débuts mitigés. Il semble être encore en rodage par rapport au collectif. À plusieurs reprises, il ne s’est pas compris avec ses coéquipiers comme Verratti et Ben Arfa. Il lui est aussi arrivé d’oublier de se replacer alors qu’il était positionné haut sur le terrain et a perdu quelques ballons. Surtout, il rate sa dernière intervention et permet à Beric d’égaliser dans les derniers instants (90e+3). Une bonne frappe à mettre à son actif (9e) et une réelle volonté de se projeter vers l’avant.

• Marquinhos (6) : il débute sa saison au PSG par une bonne prestation. Revenu des JO, il connaissait sa première titularisation et a bien rempli son travail. Régulièrement bien placé, il a coupé quelques trajectoires et des transmissions adverses. Il contre cette frappe dangereuse de Saivet (17e) et a remporté la plupart des ballons de la tête. Durant le deuxième acte, il est allé un peu plus au charbon avec la sortie de Kurzawa.

• Kimpembe (6) : encore titulaire dans la défense, le jeune Parisien a encore fait le métier ce soir. Rarement inquiété, il a su rester concentré tout au long de la rencontre. Solide dans les duels, impeccable à la relance, il a aussi mis une belle intensité dans le pressing. En seconde période, il est passé au poste de latéral gauche après la sortie de Kurzawa. Il n’a pas pris beaucoup de risque sur son côté. Il s’est contenté de surveiller son couloir et est un peu en retard sur le centre décisif de Malcuit.

• Kurzawa (5) : auteur d’un bon début de saison, l’international a connu un match à son image. Très offensif, il a tenté d’apporter des solutions dans son couloir mais il n’a pas toujours réussi à se démarquer. En revanche dans son travail défensif, il a une nouvelle fois connu des difficultés. S’il effectue un tacle important devant Saivet (18e), il est victime d’un terrible trou de concentration avec ce ballon perdu au profit de Roux (26e). Blessé à la cuisse gauche, il est remplacé par Krychowiak (4) (46e) à la mi-temps qui a joué au milieu du terrain devant la défense. Le Polonais effectuait ses premières minutes sous son nouveau maillot. Averti (70e), il a su répondre présent mais perdu deux duels consécutifs au milieu qui découleront de l’égalisation.

• Motta (6) : discret au milieu de terrain, l’international italien s’est contenté de réguler le jeu de son équipe en combinant entre ses deux défenseurs centraux et Verratti. Plutôt en jambes, il a effectué un bon travail de l’ombre. Redescendu en défense centrale en seconde période, il a semblé être en quête de repères. Il a souvent pris la position de libéro, laissant la plupart des duels à Marquinhos. Son jeu long a été bon (64e) et a pu apporter des mouvements plus directs à son équipe.

• Verratti (7,5) : voir ci-dessus.

• Matuidi (7) : aligné d’entrée, une première cette saison avec le PSG, le milieu de terrain s’est démultiplié sur le pré comme à ses plus grandes heures. Il ratissé de nombreux ballons et a su se projeter devant, notamment côté gauche où il a parfois pris Malcuit à revers. Il aurait d’ailleurs pu obtenir un penalty après un contact avec le Stéphanois (41e). Finalement, l’arbitre lui accordera alors que la faute semblait moins évidente (65e). Moins offensif après la pause, il a préféré assurer derrière mais il a rendu une très bonne copie malgré quelques erreurs techniques.

• Lucas (5,5) : lui aura souffert durant cette rencontre. En première période, il a tenté de s’élancer dans ses raids dans lui seul a le secret mais rapidement, cela s’est avéré inefficace. Rarement démarqué ou lancé en pleine course, il ne s’est pas distingué outre mesure et a même un peu disparu malgré cette belle tête non cadrée (63e). Paradoxalement, c’est lui qui débloque la situation en trompant Ruffier sur penalty (66e) et cela a relancé sa fin de match puisqu’il est apparu bien plus présent.

• Ben Arfa (6,5) : le néoparisien était attendu au tournant ce soir après les récentes déclarations de son entourage, qui faisaient échos aux propos d’Emery cette semaine. Il a failli passer à côté de son rendez-vous après un début de match loupé où il a perdu plusieurs ballons et manqué un duel face à Ruffier (32e). C’est pourtant cette occasion ratée qui a lancé son match car ensuite, il a régalé par ses dribbles, devant un danger permanent pour Saint-Etienne. Ses efforts n’ont pas été récompensés mais il a obtenu plusieurs coups de pied arrêtés. Remplacé par Cavani (66e) qui ne s’est pas beaucoup distingué mais il a pris la profondeur à plusieurs reprisses, libérant les espaces.

• Jesé (3,5) : de retour d’une opération de l’appendicite, il manquait de rythme et cela s’est vu. Il a aussi manqué de ballon de la part de ses partenaires. Il n’a pas su apporter de profondeur dans le jeu de son équipe, ni à étirer les lignes alors que c’est justement ce qu’il fallait au PSG. Jamais mis dans de bonnes dispositions, il a perdu beaucoup de ballons et a quelques fois su jouer un rôle de pivot, sans grand succès tout de même. Remplacé par Di Maria (58e) qui a immédiatement pris le jeu à son compte en offrant quelques bons ballons comme pour Lucas (63e). Il a même fait briller Ruffier sur coup franc (86e).

Saint-Etienne :

• Ruffier (6,5) : bloque bien une tentative lointaine de Meunier aux vingt mètres (9e). Il subit une plus chaude alerte à la demi-heure mais remporte remarquablement son duel avec Ben Arfa au point de penalty (32e), puis tacle le ballon avec détermination devant Matuidi (34e). Pris à contre-pied sur le penalty de Lucas (67e), il est vigilant pour boxer le coup-franc de Di Maria (85e). Il a finalement eu un rôle déterminant dans le bon résultat des siens.

• Malcuit (4,5) : intéressant et décisif offensivement, catastrophique défensivement. Le latéral a beaucoup apporté sur son couloir droit lors des attaques de son équipe, qui sont souvent passées par son côté. Défensivement, ça fait un peu plus peur. Sa balayette sur Matuidi dans la surface aurait clairement pu être sévèrement réprimandée par Benoît Bastien et offrir un penalty aux Parisiens à 5 minutes de la pause. Mais le retour de bâton est terrible avec cette minuscule poussette en dehors de la surface sur l’international français, qui n’hésite pas à en rajouter au passage, et sur laquelle l’arbitre n’hésite pas à montrer le point blanc. Il a également souffert sur son côté en seconde période face aux attaques de Kimpembe et Di Maria. Il aurait pu être le principal coupable de la défaite stéphanoise, sauf qu’il vient délivrer ce dernier centre décisif pour Beric (90e+3).

-Théophile-Catherine (6) : un match plutôt propre de l’ancien Rennais, qui a bien contenu les attaques parisiennes et rassuré ses coéquipiers derrière. À mettre à son crédit plusieurs interventions intéressantes, comme lorsqu’il contre en fin de match un centre à ras de terre de Di Maria, qu’il empêche de parvenir jusqu’à Cavani (85e), alors que Paris pouvait tuer le match sur ce contre.

• Perrin (6,5) : le capitaine a très bien assumé son statut de patron derrière grâce à ses interventions autoritaires et ses fautes intelligentes. C’est lui qui a failli laisser Matuidi en jeu en ne s’alignant pas aussi bien que ses partenaires de la défense. Il se rattrape en intervenant bien dans les pieds de Jesé (25e). Très bon encore pour arrêter Matuidi (30e), c’est aussi lui qui dégage en catastrophe suite au duel Ruffier-Ben Arfa et qui contre la frappe de ce dernier dès le retour des vestiaires.

• Pogba (4) : le Guinéen a plus souffert que ses coéquipiers de la défense centrale. Il se fait intercepter sa passe par Verratti, ce qui aurait pu conduire à un penalty au bout de l’action qui suit (40e). Repositionné à gauche après la blessure de M’Bengue, son jeu a globalement été brouillon, comme sur son carton jaune évitable pour une faute sur Lucas (69e).

• Mbengue (5) : moins en vue offensivement que son pendant à droite Malcuit. Il se montre néanmoins plus appliqué dans les tâches défensives, comme lorsqu’il contre Lucas à l’heure de jeu. Mais il se blesse sur l’action et doit être remplacé par Lacroix (60e) qui a plutôt bien tenu son poste.

• Selnaes (5) : match discret du Norvégien, qui a abattu un travail de l’ombre. Il s’est finalement montré plutôt propre devant sa défense, comme en témoigne cette statistique (46 passes réussies sur 54), sauf sur le carton jaune qu’il prend pour une faute sur Verratti (38e), mais comment faire autrement face à la classe de l’Italien.

• Lemoine (5,5) : à l’image de ses coéquipiers du milieu de terrain stéphanois, il a souffert face au génie d’un Verratti de gala au cours du premier acte, puis face à la vivacité de Lucas et la technique de Di Maria lors du second. Beaucoup de ballons perdus. Dans l’apport offensif, son centre-tir a failli surprendre Trapp en début de match.

• Veretout (4,5) : difficile de juger l’ancien Nantais tant on l’a peu vu au milieu. Il s’est surtout montré besogneux pour aider son équipe à défendre, comme quand il tente de contenir l’échappée de Matuidi mais en faisant faute (13e). Match très moyen tout de même. Remplacé par Beric (79e), qui vient porter le coup de massue aux Parisiens en égalisant dans les arrêts de jeu.

• Saivet (5,5) : retour en Ligue 1 mitigé pour l’ex-Bordelais. Très actif voir dangereux en première période, sa frappe à l’angle de la surface partait bien mais elle est détournée par la tête de Marquinhos (17e). Celle à bout portant devant Trapp est sauvée par le gardien parisien (27e). En retard sur l’entrant Krychowiak, il est averti (55e). Inexistant en seconde période, il cède sa place à Hamouma (71e) qui lance le mouvement de l’égalisation.

• Roux (5,5) : comme Saivet, il s’est fait remarquer lors des 45 premières minutes lorsque les Verts jouaient les quelques coups offensifs à fond, pour finalement disparaitre. Il a beaucoup bougé, s’est démené lors du premier acte pour aller chercher les ballons devant, avec sa technicité limitée. Lancé en profondeur, il rate totalement son centre (24e) mais se rattrape quelques minutes plus tard en mangeant Kurzawa sur son débordement avant d’adresser un très bon centre en retrait pour Saivet, malheureux face à Trapp (27e).