Rennes, c'est quoi le problème ?

En arrivant à Rennes pour succéder à Frederic Antonetti, Philippe Montanier avait suscité beaucoup d’espoirs chez les supporters du club breton, déçu par plusieurs années en demi-teinte. Après une première saison décevante (une 12e place sans panache et une finale de Coupe de France perdue sans jouer face à Guingamp) qualifiée par l’ancien technicien de la Real Sociedad comme « d’observation », le Stade Rennais était attendu au tournant, d’autant qu’il avait procédé à un recrutement de pas moins de 11 joueurs, un record en Ligue 1. « Après un an d'observation, notamment avec les jeunes, je connais mieux l'effectif et j'ai une idée plus précise de ce que je veux faire », expliquait même l’ancien coach de la Sociedad sur RMC en juillet dernier, convaincu par les forces en présence de son effectif.

Mais malgré un soutien sans faille de son public (20 000 spectateurs de moyenne), une large victoire en trompe-l'œil face à une faible équipe de l’Evian TG (5-2) et une dixième place au classement de L1, la bande à Montanier ne convainc pas. Pire, malgré le recrutement pléthorique, le sentiment que cette équipe a régressé est palpable. Il faut dire que Romain Alessandrini, Jonathan Pitroipa, et surtout le grand espoir Tiemoué Bakayoko ont quitté le club et n’ont guère été remplacés. Avec 11 buts encaissés en 6 matches, la défense bretonne est l’une des pires avec celles de Reims, Evian, et Nice. Difficile à croire quand ce secteur du jeu a été renforcé par trois joueurs, dont le dénommé Mexer, jugé pour beaucoup comme l’un des meilleurs défenseurs de Liga Sagres.

Le Rennes version Montanier ne prend pas

Avec deux défaites consécutives et six buts encaissés pour zéro marqué (défaites 3-0 face à l’OM et au TFC), la crise couve à Rennes, d’autant que quelques problèmes de vestiaires commencent à surgir. On pense notamment au coup de gueule de Kamil Grosicki sur Twitter quand il a appris qu’il ne faisait pas partie du groupe face à Toulouse. « Mais qu’est-ce qui se passe dans ce club ? Je pensais jouer aujourd’hui et je ne suis même pas dans les 18. Je suis en bonne santé, je n’ai aucun problème avec mon dos. » Ambiance.

Avec 8 points au compteur, le bilan de ce Rennes version Montanier 2.0 n’est pas fameux. Ajoutez à cela une crise de confiance évidente et un déplacement périlleux à Bordeaux dimanche prochain, le club breton risque fort de glisser dans la zone de relégation située seulement à deux points. Une réaction est vivement souhaitée sous peine de connaître une nouvelle saison chaotique à lutter contre le maintien. Pour un entraîneur du calibre de Philippe Montanier, nul doute que cela ferait forcément tache sur son CV.