Stade Rennais : un mercato qui fait jaser

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Stade Rennais FC Kamil Grosicki @Maxppp

Au cours du mois de janvier, Rennes a dégraissé son effectif mais aussi perdu des joueurs de qualité comme Ntep et Grosicki. De quoi jeter le trouble sur les ambitions du club.

« C'est un mercato d'ajustement », entend-on généralement dans tous les clubs français à l'ouverture de la fenêtre hivernale. Eh bien, en ce mois de janvier 2017, l'ajustement est devenu chamboulement pour bien des clubs, notamment ceux qui ont accueilli de nouveaux investisseurs, comme le LOSC (7 recrues!) et l'OM (4 arrivées). Mais il n'y a pas que ceux-là. Le Stade Rennais a livré une dernière journée assez folle, qui se prolonge aujourd'hui avec l'arrivée de Morgan Amalfitano, confirmée par le président René Ruello.

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Cependant, ce n'est pas l'arrivée de l'ex-Lillois qui va calmer les supporters bretons, choqués par l'affaiblissement de l'effectif. Si le Stade Rennais avait bien besoin de dégraisser, des joueurs majeurs comme Ntep et Grosicki sont partis, tout comme Pedro Henrique et Habib Habibou, ou encore les prêtés Christian Brüls, Kermit Erasmus et Anthony Ribelin. Pas de quoi s'enthousiasmer pour un club qui n'a plus gagné en Ligue 1 depuis le 4 décembre. Les arrivées d'Amalfitano, Kalulu (prêté par Lyon), M'Bolhi et Mubele ne paraissent pas suffisantes pour vivre une deuxième partie de saison pleine d'ambitions.

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C'est surtout le départ de Kamil Grosicki, dans les dernières heures du mercato mardi, qui fait jaser. Envoyé à Hull City contre un chèque de 9 M€, l'international polonais était, pour Ouest-France, le seul joueur « capable de faire des différences individuelles sur le terrain depuis le départ de Paul-Georges Ntep à Wolfsbourg il y a quelques jours. Le plus efficace aussi. » L'avis est globalement partagé par les supporters, qui se sont émus du départ de Grosicki sur les réseaux sociaux. Mais à écouter René Ruello, il ne s'agit pas là d'un manque d'ambition.

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René Ruello défend la stratégie du club

« Kamil a 29 ans et le contrat qu’il avait chez nous était normal, qui entrait dans le salary cap du club. Là, il a signé un très, très bon contrat. On s’était mis d’accord pour le laisser partir à condition que le Stade Rennais ne soit pas lésé. Là, nous nous y retrouvons », a-t-il expliqué à Ouest-France. « Le départ de Kamil Grosiki ne remet pas en cause notre ambition sportive pour la fin de saison et les suivantes. Nous avons aujourd’hui un projet club et un projet de jeu qui a évolué avec l’arrivée de Christian Gourcuff », complète-t-il sur le site officiel du club breton.

René Ruello agite la caution Gourcuff, pour la qualité de jeu, et évoque surtout la qualité de la formation rennaise pour défendre la stratégie du Stade Rennais sur ce mercato hivernal. « Leur départ (de Grosicki et consorts, ndlr) laisse la porte ouverte aux jeunes du centre de formation. Il n’a échappé à personne qu’on leur fait signer des contrats de longue durée, de quatre ou cinq ans, pour pouvoir travailler avec eux et leur faire confiance. Et ainsi adosser le club à ce qui est son ADN, la formation. » Effectivement, Rennes peut compter sur deux nouveaux jeunes qui impressionnent, avec Gnagnon en défense et Diakhaby en attaque. Mais René Ruello, malgré son discours optimiste, ne peut pas cacher qu'il s'agit là, quoi qu'il en soit, d'un pari sur l'avenir.

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« En ce qui concerne le Stade Rennais, on lui donne une orientation aujourd’hui avec la formation. Et on n’a pas le choix. Je le dis et je le répète : on n’a pas le choix. Je pense que c’est la bonne direction et que ça passe par là. Bien sûr qu’on se met un peu en déséquilibre, évidemment. J’espère que nos jeunes talents vont s’aguerrir le plus vite possible et qu’on va y arriver », explique-t-il, dévoilant également le tarif réclamé pour Andy Delort, un temps annoncé à Rennes, qui a refroidi clairement les ardeurs bretonnes. Les supporters bretons vont donc de nouveau prendre leur mal en patience, avec l'espoir que la philosophie de jeu de Christian Gourcuff imprègne au plus vite un effectif en perpétuel mouvement.

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