«Appelez moi Ricky». Cette petite phrase de Ricky van Wolfswinkel (25 ans), lancée lors de sa présentation officielle à Saint-Étienne, est dénuée de toute arrogance. Le Néerlandais a simplement bien vu que la presse comme les fans avaient du mal à prononcer son nom de famille. Arrivé dans le Forez sous forme de prêt avec option d'achat (6 M€), l'attaquant espère rapidement marquer les esprits par ses performances, histoire d'oublier une saison noire ponctuée par une relégation en Championship et des statistiques indignes de lui (1 seul but en 25 apparitions en Premier League).

«Je voulais franchir un palier en rejoignant la Premier League. Malheureusement, ça ne s'est pas passé comme prévu là-bas. C'est difficile de dire pourquoi», a-t-il confié. Christophe Galtier n'a pas hésité une seule seconde à miser sur lui lorsque l'occasion s'est présentée, s'offrant même le luxe de prendre de vitesse Benfica. «C'est un dossier qui n'était pas simple à faire car vous imaginez bien que quand un club a acheté un joueur 10 M€, c'est difficile de lui faire accepter de le prêter, surtout quand il descend. Nous avons donc dû user de stratagèmes pour convaincre Norwich», a-t-il indiqué. Le pari stéphanois sera-t-il pour autant payant?

Contacté par nos soins, Édouard Duplan (31 ans), milieu offensif du FC Utrecht où il a côtoyé le buteur pendant deux saisons (39 buts en 85 matches entre 2000 et 2011), n'en doute pas. «Si le coach investit sa confiance en lui, il n'aura aucun problème à mettre ses 15 buts en Ligue 1», annonce-t-il. Pour le joueur français, expatrié aux Pays-Bas depuis plusieurs années, il a tout pour réussir dans le 4-3-3 des Verts. «Chez nous, il a toujours joué seul en pointe, en 4-3-3 et ça lui a toujours réussi. (...) Je pense qu'il n'est jamais aussi fort que quand il est seul devant, parce que c'est plus simple pour lui de se créer ses espaces et de choisir ses courses. Il a été formé en 4-3-3 et il est donc à son aise quand il peut compter sur les débordements et les centres d'ailiers», a-t-il confié, expliquant qu'il s'adapterait aussi sans problèmes à un 4-4-2 grâce à «son sens tactique acquis dans les écoles de formation aux Pays-Bas». 

Un buteur hors pair et un homme bien

Une palette diversifiée que Galtier apprécie chez lui. «Il a aussi cette capacité à être associé à un autre attaquant et c'est aussi quelque chose qui m'intéresse beaucoup», a glissé le coach des Foréziens. Avec Romain Hamouma, Max Gradel, Yohan Mollo, Kévin Monnet-Paquet ou encore Franck Tabanou derrière lui et Mevlut Erding à ses côtés, le natif de Woudenberg devrait donc se régaler. «Il a une belle qualité technique et surtout un instinct de buteur redoutable. Il sait toujours se situer par rapport aux cages adverses, comment se positionner pour frapper au but. Il est très adroit dans la surface. Il allie la technique et l'adresse. Ricky a tout pour être un excellent renfort pour Saint-Étienne», nous a confirmé Marcelo Boeck (30 ans), gardien de but du Sporting CP, qui l'a vu grandir au sein du club lisboète entre 2011 et 2013 (45 réalisations en 89 apparitions), évoquant son point fort.

«Son point fort ? Je dirai la précision de ses frappes. Il sait où se placer pour marquer et fait preuve d'un grand sang froid à l'heure de conclure les actions. Il sait concrétiser les occasions qui se présentent à lui, une qualité indispensable pour un attaquant dans le football moderne», a confié le Brésilien. Ce flair a également conquis Édouard Duplan. «Il a un sens du but incroyable et beaucoup de sang froid. Il est très complet devant le but. Il a un déplacement très intelligent, il sait couper les trajectoires il sent très bien les coups et sait se faire oublier de la défense adverse comme personne», a-t-il indiqué, glissant au passage qu'il brille dans l'exercice des penaltys.

Si l'ASSE a vu Brandão partir à Bastia, elle ne perd visiblement pas au change avec le Néerlandais, même si son profil est différent. «Brandão me semble etre plus puissant, quoique Ricky a pris en volume depuis son départ d'Utrecht. Mais il y a plus de finesse dans le jeu de Ricky. Je pense que sa technique de frappe est aussi plus précise. Si on ne lui demande pas des choses qui ne sont pas pour lui, il atteindra sans grande difficulté ce que les gens attendent de lui », a déclaré Édouard Duplan, précisant que il «faisait toujours fait le boulot défensif qui lui était demandé, ce qui est une qualité rare chez un attaquant de pointe».

Avec toutes ces qualités et sa belle gueule, la recrue stéphanoise ne devrait pas mettre très longtemps à entrer dans le coeur des supporters de Geoffroy Guichard. «Hors du terrain, c'est un très bon gars. Simple, gentil, poli, toujours beaucoup de respect pour les supporters, toujours disponible pour une photo ou un autographe... Il est sociable et marrant. Bref, c'est un bonheur pour le groupe», a conclu Duplan. Des traits de personnalité que l'on a déjà pu apercevoir lors de sa présentation, durant laquelle sa complicité avec Galtier apparaissait déjà évidente. Ricky van Wolfswinkel a donc tout de la recrue idéale. Il n'y a plus qu'à marquer pour confirmer cette belle première impression.