Comment Bordeaux a réussi son mercato... en interne

Quelques minutes avant d'affronter Evian TG samedi, les supporters des Girondins de Bordeaux devaient être inquiets. Les Marine-et-Blanc étaient en effet privés de trois de leurs meilleurs joueurs la saison passée, à savoir Landry N'Guemo, Jussiê et Jaroslav Plasil. Et pourtant, le club au scapulaire s'est imposé, presque tranquillement, en Savoie (2-3). Le secret de ce succès ? Un mercato parfaitement maîtrisé. Étonnant me direz-vous puisque Jean-Louis Triaud n'a offert aucune recrue à Francis Gillot.

Mais le coach aquitain a su se débrouiller seul, avec les moyens du bord. Comment ? En remobilisant tout son groupe durant la préparation, convainquant les uns et les autres qu'ils pouvaient tous avoir un rôle à jouer dans la saison chargée des pensionnaires de Chaban-Delmas (Europa League oblige). Le plus bel exemple reste Fahid Ben Khalfallah (29 ans). Placardisé la saison dernière, l'international tunisien a été intenable samedi soir, offrant notamment un but à Yoan Gouffran. « Je ne me suis mis aucune pression, ce n'est pas mon caractère. Mais je veux montrer des choses. Le coach nous a dit que les compteurs étaient remis à zéro. La roue tourne, je dois être présent », a-t-il confié à Sud Ouest.

D'autres joueurs ont également marqué des points, à l'image de Grégory Sertic (23 ans) et Henri Saivet (21 ans, buteur contre l'ETG), décidés à «bien faire les choses» pour «avoir plus de temps de jeu» et décoller leur étiquette d'«éternels espoirs». Cela comble leur entraîneur qui dispose ainsi d'«une palette de choix plus élargie», comme il l'a confié à L’Équipe samedi soir. Mais les joueurs semblent eux aussi satisfaits que la concurrence fonctionne à plein, à l'image de Ludovic Obraniak dans les colonnes de Sud Ouest.

« C'est plus qu'intéressant dans l'optique du championnat mais aussi de la Coupe d'Europe. Cette saison, Bordeaux, ce n'est plus un groupe de 12 ou 13 joueurs mais de 17 ou 18. Ils vont amener de la concurrence, cela ne peut être que positif », a-t-il expliqué. Contre mauvaise fortune, bon cœur dira le technicien girondin. «On n’a pas d’argent pour prendre qui que ce soit. Un renfort, ce n’est pas d’actualité à moins qu’on ne vende un ou deux joueurs pour 15 à 20 millions. Dans ce cas, on pourrait prévoir mais il n’y a rien d’actualité», a conclu Gillot sur RMC. Toujours est-il, qu'à l'heure où nous parlons, Bordeaux a réussi son mercato, et ce, sans recruter. Une belle performance.