Info FM, Nice : Ben Arfa face au plus grand défi de sa carrière

Se réunir pour finalement ne pas statuer : telle a été la décision de la commission juridique de la Ligue de Football Professionnel, qui se tenait ce mardi pour discuter de l'avenir d'Hatem Ben Arfa. Ayant participé à des matches avec Hull City et à une rencontre avec les U21 de Newcastle considérée par un membre de la FIFA comme officielle alors que la Fédération Anglaise assurait le contraire, l'instance tricolore n'a donc pas tranché, préférant se tourner une nouvelle fois vers la Fédération Internationale : « Convaincue du caractère seulement « consultatif » de l’avis transmis la semaine dernière par la FIFA, la Ligue souhaite à présent que la fédération internationale exprime une position officielle, avant de rendre sa décision ».

Selon une source proche du dossier, l'ambiance était pour le moins tendue à l'issue de la commission, le ton montant autour de la réputation du feu follet tricolore et de certains préjugés à son égard. Joint par nos soins, le conseiller de HBA, Michel Ouazine, monte au créneau : « C'est un problème beaucoup plus vaste. Larqué qui le compare à une racaille... J'en ai ras-le-bol, on a envie de l'enterrer, de le tuer. On ose dire que s'il est au chômage ce n'est pas grave au regard des 4 millions de chômeurs dans le pays. J'ai senti du mépris, de l'arrogance, on crache sur Hatem et je ne peux pas laisser passer ça, ça me scandalise ».

« Nous avons déjà pensé à divers recours »

Bien qu’écœuré, l'international tricolore et son entourage doivent repartir de l'avant, devant continuer le combat bon gré mal gré. Son avocat, Jean-Jacques Bertrand, se veut pragmatique : « Le fait que la Ligue cherche à être couverte par une décision de la FIFA, je peux le comprendre. Mais pourquoi ne pas avoir lancé cette démarche plus tôt ? La FFF devait solliciter l'avis de la commission du statut du joueur, pour finalement se contenter de l'avis d'un directeur de la FIFA qui, du reste, a très prudemment et logiquement donné un avis informatif. Je vous le dis, la Ligue a les moyens de qualifier Hatem, mais elle veut se couvrir au cas où des clubs, en dépit de déclarations d'intention bienveillantes, émettent des réserves. Et ça, ça nous fait perdre 13 jours », nous indique-t-il.

Effectivement, le temps passe, et le natif de Clamart se retrouve privé de terrain. La course contre-la-montre est lancée : « Notre ennemi devient le temps, car les matches défilent et le championnat ne va pas s'arrêter pour Hatem Ben Arfa. Il ne peut pas jouer, ce qui est une atteinte à sa liberté de travailler. Or, qu'on soit riche ou pauvre, le droit s'applique à tous. Il faut y croire, le dossier n'est pas mort. La Ligue doit trouver matière à s'interroger dans les arguments que l'on a présenté, sinon elle aurait purement et simplement rejeté le transfert. C'est à nous présenter les vrais arguments que l'on a auprès de la commission du statut du joueur de la FIFA », précise Jean-Jacques Bertrand.

L'optimisme est donc de mise pour le joueur de 27 ans et son entourage, même si le dossier traîne en longueur. D'ailleurs, en cas de fin en eau de boudin, une bataille juridique pourrait s'ouvrir : « Il faut avancer en fonction des décisions rendues. Mais nous avons déjà pensé à différentes hypothèses, et à divers recours. Il y a des choses que l'on a déjà prévu, voire que l'on a avancé sur le plan du dossier, mais on se calque sur l'évolution de l'affaire. Dans tous les cas, si la décision de la FIFA est positive, j'espère que la Ligue entérinera dans les meilleurs délais le dossier. Si ce n’est pas le cas, on fera les recours qui seront nécessaires », prévient l'avocat d'Hatem Ben Arfa. Après avoir connu une carrière faite de hauts et de bas, Ben Arfa n'aspire qu'à jouer, chose qu'il ne peut faire pour l'heure. Un défi de taille pour celui dont le parcours ne retranscrit sans doute pas les qualités. Le combat continue.