Lille : un mercato justifié malgré les critiques ?

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Lille Salomon Armand Magloire Kalou @Maxppp

Alors que Lille est au coeur des critiques, Rudi Garcia est venu jouer les pompiers de service dans un entretien accordé à France Football.

Déçu et remonté après la contre-performance de son équipe contre Nice (défaite 0-2 à domicile), Rudi Garcia a promis du changement au sein de son effectif. En clair, ceux qui n’ont pas été à la hauteur iront sans doute faire une pige en réserve. Un coup de sang destiné à piquer au vif des joueurs sur lesquels pesaient de grosses attentes cette saison. Champion de France en 2011 et troisième du dernier exercice, Lille était en effet considéré en début de saison comme le principal adversaire du Paris Saint-Germain dans la lutte pour le titre. Dès lors, au vu de la dixième place occupée par les Nordistes, les déceptions ne peuvent qu’être de taille.

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Mais pour Rudi Garcia, les critiques formulées à l’encontre de son équipe sont un peu trop dures à son goût. Interrogé par France Football, le coach lillois s’explique. « Lorsqu’on a fait le doublé, on n’avait perdu aucun joueur majeur à l’intersaison précédente. Après le titre, en revanche, cela n’a pas été le cas. Rami, Cabaye et Gervinho sont partis, puis Sow et Obraniak au mercato d’hiver, pour ne parler que des titulaires. Heureusement, Eden Hazard était resté. Finir troisièmes dans ces conditions était assez exceptionnel. Et puis, l’été dernier, Eden est parti. Quand tu perds un joueur exceptionnel, c’est forcément plus dur par la suite. Je ne cherche pas d’excuse, mais en dix-huit mois on a perdu les trois quarts de l’équipe championne de France pour des raisons économiques. Il est dommage que l’on n’ait pas pu préserver davantage ce groupe. (…) Je ne me cache pas derrière cela. On a peut-être renouvelé le groupe trop vite, mais il faut positiver. On doit être meilleurs. »

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Handicapé par ces départs massifs, Garcia garde confiance en son groupe, et ce, même s’il s’attend à ne plus voir le LOSC réaliser de transferts clinquants. « C’est la réalité économique. À part le PSG, tout le monde est au même point en France. Je n’ai pas de souci avec cela. Il nous faudra être très performants sur les jeunes joueurs que nous devrons recruter. Après, il y a le paramètre du temps. » La patience, c’est justement ce que le technicien nordiste réclame pour ses dernières recrues. « Au début, Hazard n’était pas encore Hazard, Rami n’était pas celui de Valence, Gervinho pas celui d’Arsenal, Cabaye n’était pas international, Mavuba n’était pas revenu en équipe de France, Sow était méconnu ou presque… (…) Il ne faut pas comparer ceux qui sont arrivés à ceux qui sont partis au moment où ils sont partis, mais au moment où ils sont arrivés au club ou entrés dans l’équipe. Il faut laisser du temps à Marvin Martin comme on l’a fait pour Dimitri Payet, ne pas trop demander tout de suite à Ryan Mendes, etc… »

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Et face à ceux qui réclament davantage d’un Marvin Martin international recrue la plus chère de l’histoire du LOSC (10 M€, Ndlr), Garcia tempère. « Oui, mais c’est un jeune international. À Sochaux, il était dans son cocon et la pression n’était pas celle qu’il connaît à Lille. Il doit se faire violence sur sa prise de responsabilités et affirmer sa personnalité. Il doit être capable de prendre le ballon sur un coup de pied arrêté en disant : « C’est à moi de tirer ». Marvin est un gars gentil, que tout le monde apprécie, mais il doit s’imposer et jouer parfois sa carte personnelle. Il a trop de talent pour ne pas y arriver. »

Mais l’année d’adaptation reste une excuse valable pour un jeune joueur arrivé dans le premier grand club de sa carrière, que dire pour justifier les piètres prestations d’un talent confirmé tel que Salomon Kalou parachuté en provenance de Chelsea ? « Son cas est différent. On attend de lui qu’il soit plus décisif. À Chelsea, il jouait moins souvent et l’équipe évoluait en attaques rapides. À Lille, il joue tous les trois jours dans une équipe qui évolue en attaques placées et qui a moins d’espaces à exploiter. On doit être derrière lui. Salomon est un type formidable et je crois en sa réussite. » Espérons pour Garcia qu’il ne se trompe pas.

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