Nantes : Kita vole au secours d’Adryan et assume son mercato

Par Alexis Pereira
5 min.
Nantes Adryan Oliveira Tavares @Maxppp

Le président du FC Nantes Waldemar Kita s'est longuement exprimé dans les colonnes de Ouest-France pour dresser un bilan du début de saison.

Très ambitieux cet été sur le marché des transferts et plutôt performant en matches de préparation, le FC Nantes n'a pas franchement confirmé en ce début de saison. Les Canaris, qui comptent un match de retard, pointent à la 15e place, avec seulement 10 points glanés. Le président Waldemar Kita a profité d'un long entretien accordé à Ouest-France pour dresser le bilan de ces débuts compliqués. «On a donné tous les moyens pour que ce soit mieux. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de nouveaux joueurs. Peut-être ne se sont-ils pas adaptés aussi vite que ce que l’on souhaitait. Avec le temps, cela commence à venir. J’espère que ça ira encore mieux. Je ne m’inquiète pas trop même si notre départ est moins bon que celui de l’année dernière. (...) Aujourd’hui, nous avons beaucoup écouté les besoins et on a donné satisfaction. On est même allé au-delà de ce qui était prévu. Maintenant à eux de trouver la solution pour que ce soit parfait», a-t-il confié, assurant que le top 10 était toujours un objectif réalisable. «Oui, je le pense».

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Sûr de sa force, l'homme fort du FCN est revenu sur la gestion du mercato, peut-être défaillante selon lui. «Il est fort possible que les joueurs recrutés ne soient pas utilisés par rapport à leurs qualités. C’est à l’éducateur de s’adapter à la qualité des élèves et pas l’inverse. La réaction du staff a été assez rapide pour changer notre façon de jouer. C’est peut-être pour ça que l’on voit beaucoup mieux certains joueurs. C’est une observation, pas une critique. (...) Je remarque que le staff a défini un style de jeu pas adapté aux joueurs recrutés. Le staff s’est aperçu, après cinq ou six matches, et c’est intelligent de sa part, que le style souhaité, aussi bon soit-il, n’était pas adapté aux qualités des joueurs qu’il a. Le changement de style fait que, depuis trois matches, nous avons des occasions. C’est lié», a-t-il lancé. Il attend donc plus de son staff, Michel Der Zakarian en tête, avec qui il s'entretiendra dans les mois à venir au sujet de son avenir (son contrat expire en juin). Il a également lié les difficultés nantaises actuelles à l'arrivée tardive de certaines de ses recrues.

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Du temps pour les recrues Sightorsson et Adryan... et les jeunes

«Pour Youssouf Sabaly, on nous a fait tourner en bourrique pendant deux mois. Lorik Cana, je suis allé le chercher avec son agent. On ne savait pas si Papy Djilobodji partirait ou pas. Ce sont des cas exceptionnels. On avait quand même déjà quatre ou cinq joueurs avant de partir en stage à Annecy. Ensuite, il y a d’autres joueurs que l’on souhaitait prendre mais cela n’est pas fait au dernier moment. Peut-être on les prendra au mois de janvier… Et Kolbeinn Sightorsson, pris en avance, il s’est blessé. On constate d’ailleurs ses progrès. (...) Sigthorsson n’a pas assez de ballons pour marquer. Mais ça vient progressivement», a-t-il glissé, ne regrettant pas l'échec Giovanni Sio (26 ans), finalement parti à Rennes. «Pas du tout. La question est : Pourquoi on l’a laissé partir de Nantes s’il est si bon pour le faire revenir à des prix pas très raisonnables. Cela veut dire que les techniciens de l’époque l’ont laissé partir car ils ne le jugeaient pas bon. C’est à eux de regretter, pas à moi. Il a beaucoup changé de clubs. Il y a donc un manque de stabilité. C’est très important. Je préfère Sigthorsson à 100 %», a-t-il indiqué.

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Il a ensuite pris la défense du Brésilien Adryan (20 ans), déjà pointé du doigt par les observateurs. «Ce n’est pas juste. Un joueur étranger a toujours du mal à s’adapter en France car on ne lui laisse pas le temps. On n’accepte pas une autre culture pour faire des mélanges. On prend ce genre de joueurs pour leur différence. Pas pour les faire jouer comme il faut jouer en France. À Nice, on prend un joueur de 58 kg et d’1,65 m (Koziello) pour ses qualités de joueur, pas pour casser tout le monde. Ça me fait rigoler. Aujourd’hui, on me dit qu’Adryan n’a pas encore la force… Mais le football, ce n’est pas que la force physique. Il a des qualités techniques que nous n’avons pas chez nous. Il faut le faire travailler et lui faire comprendre que le football français est un peu différent. Il a déjà l’expérience du Calcio et de la Premier League. Il n’est pas parfait, mais il n’a que 20 ans. Il ne faut pas casser tous les jeunes joueurs. Si on ne lui donne pas les moyens, il aura du mal à s’adapter», a-t-il commenté, désireux de promouvoir les jeunes.

«Il faut donner la chance de la même façon à tout le monde. Ce n’est pas toujours le cas. Je regrette que l’on ne donne pas la chance aux jeunes à Nantes. Ce n’était pas le cas, il y a vingt ans. C’est insupportable. (...) Regardez Jules Iloki. Il a des qualités extraordinaires. Et c’est un garçon que l’on aurait encore pu laisser partir libre. On n’en voulait pas forcément en stage. C’est un peu dommage car il a la mentalité du FCN, il est issu du centre de formation. Les éducateurs travaillent, il faut mettre en évidence leur travail. Pour cela, il faut laisser le temps aux jeunes. Rongier, Dubois et Djidji sont d’autres exemples. Aujourd’hui, on fait un travail de pédagogie et de psychologie avec le staff pour trouver une vision commune et aller plus loin. On a de la chance que le staff respecte la direction et qu’il prend en considérations certaines choses. Ça fait du bien», a-t-il poursuivi, souhaitant prolonger Iloki, en fin de contrat en juin. Les mots de Waldemar Kita sont forts, ses choix aussi. Reste désormais à savoir s'ils seront payants...

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