OL : Aulas reconnaît l’erreur de casting Gourcuff

Ils sont rares ceux ayant eu droit à une présentation XXL sur la pelouse de Gerland. Nous sommes en 2010 quand l'Olympique Lyonnais, qui sort d'une saison ponctuée par une demi-finale de Ligue des Champions, décide de casser sa tirelire pour recruter Yoann Gourcuff. Sacré champion de France avec Bordeaux en 2009, le milieu de terrain âgé alors de 24 ans a coûté la bagatelle de 22 M€ + 4 M€ de bonus. Une somme que le président Aulas pensait alors rentabiliser grâce aux performances sportives du club ainsi qu'aux produits dérivés floqués à l'effigie de sa nouvelle star. Malheureusement pour JMA, Gourcuff ne séduit pas sur le terrain et multiplie les pépins physiques. L'opération a alors très vite pris des allures d'accident industriel.

Au montant déboursé pour son transfert, s'ajoute le mirobolant salaire croissant du joueur (jusqu'à 630 000€ mensuels en 2014) qu'il faut payer chaque année alors que Lyon ne fréquente plus la juteuse Ligue des Champions. Un boulet trainé qui a forcé Aulas à négocier avec son poulain pour que ce dernier accepte, non pas de prolonger, mais de signer un nouveau contrat en baissant son salaire. Interrogé hier sur Sport 365 TV, le président des Gones a avoué que cette opération n'avait donc pas été la plus judicieuse de l'histoire du club. « Yoann est un cas à part. Il a signé à une période où nous étions dans l’ancien business model. On venait de disputer une demi-finale de Ligue des Champions et on achetait des joueurs chers pour essayer de progresser par rapport à un statut. Il faut ajouter les séquelles assez fortes et les antagonismes nés après l’Afrique du Sud où il s’est passé des choses qui ne s’étaient jamais passées en équipe de France et le fait aussi que Yoann est tombé sur un entraîneur psychorigide (Claude Puel, ndlr). Cela l’a déstabilisé dans sa fonction de footballeur et de footballeur sensible. Tout cela a fait que les planètes n’étaient pas alignées et le football nécessite, bien sûr, un business model, mais également une part de chance. »

S'il a trouvé le temps d'envoyer une pique à son ami Claude Puel pour expliquer une partie de l'échec Gourcuff, JMA ne refuse pas pour autant de se dédouaner. « Notre part de responsabilité est évidente. Malgré des moyens, le plus de moyens jamais mobilisés, on n’a pas su. Entre-temps, on a été rattrapé par l’économie et notre management n’a pas été adapté. C’était le mauvais moment. » Aujourd’hui, Gourcuff n'a toujours pas été épargné par des blessures, mais il retrouve des couleurs. Libre de tout contrat en juin prochain, il alimente la rubrique mercato. Mais avant de parler d'un possible départ de son milieu de terrain, Aulas espère voir partir Gourcuff par la grande porte. « Si les planètes sont bien alignées en 2015, l’OL devrait bien terminer le championnat avec un Yoann Gourcuff au sommet de son art. Ce pourrait être la fin d’une histoire ou le début d’une autre. »