OM : Bielsa lâche ses vérités sur le mercato et son avenir

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Lille Marcelo Alberto Bielsa Caldera @Maxppp

Pour sa première conférence de presse de la saison, Marcelo Bielsa n'a pas mis le feu à la Canebière comme l'an dernier. Mais il a évoqué les dossiers chauds du mercato et son avenir.

Il était forcément très attendu. Absent de la reprise, dépossédé de plusieurs cadres durant l'été (Gignac, Ayew, Payet, Fanni, Morel), Marcelo Bielsa a souvent fait les gros titres de la presse française et étrangère par rapport à son avenir. À nouveau au coeur d'un été mouvementé, El Loco allait-il réserver aux médias une nouvelle sortie médiatique mémorable après celle de l'an passé et sa charge sur Vincent Labrune ? Les amateurs de conférence de presse à sensation ont été déçus. C'est un Bielsa posé, la feuille à la main, qui s'est présenté, prêt à aborder tous les sujets. À commencer forcément par son avenir.

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Alors qu'il n'a toujours pas officialisé sa prolongation de contrat, le technicien argentin a très vite rassuré son auditoire à propos de ses intentions. « J’ai évalué le projet et il m’a paru convaincant. Les termes du contrat ont été réglés avec le président, mais rien n’a été signé. (…) Je n’attends pas la fin du mercato. Je le répète, les termes sont réglés, mais je ne sais pas comment cela va se passer. » Évasif, Bielsa concède toutefois que c’est la durée du contrat (2017) qui fait encore traîner les choses. « C’est ce point qu’il est difficile d’évoquer. » Encore en négociation, Bielsa a cependant balayé d'un revers de main la rumeur annonçant des contacts avec le Mexique. « Je n’ai parlé avec personne de la fédération mexicaine. C’est suffisant pour considérer cette possibilité comme hypothétique. Je ne parle pas des choses qui ne sont pas concrètes. » Pas de départ surprise en vue donc.

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Bielsa valide les choix de Labrune

Son avenir (en partie) réglé, Bielsa est ensuite revenu sur la teneur du mercato phocéen. Et là encore, pas de punchlines à se mettre sous la dent. S'il avait ouvertement critiqué son président un an auparavant pour ne pas avoir été consulté sur certaines recrues (Doria peut en témoigner), Bielsa s'est cette fois-ci félicité d'une campagne de recrutement 2015 gérée en harmonie avec Vincent Labrune. « Toutes les décisions qui ont été prises sur la venue des joueurs ont été des décisions consensuelles entre le président et moi-même. Aucune décision prise n’a été imposée ni par moi, ni par le président. Elles ont été prises avec tous les éléments pris en compte. (...) Le projet pour former ce groupe a changé pendant les mois de mai, juin et juillet. Il a fallu s’adapter aux variations des moyens économiques du club. De mon point de vue, le président a fait un grand effort et a dédié beaucoup de temps pour régler des situations inattendues. » Les situations inattendues dont Bielsa parle, ce sont les arrivées d'Abou Diaby et de Lassana Diarra, deux joueurs voulus par Labrune. Mais alors que Doria continue de payer le prix fort de son statut de renfort «labrunien», les deux milieux français bénéficient de plus de clémence. « Pour Diaby et Diarra, ce sont des initiatives du président. Vous connaissez la situation de chacun d’entre eux. J’ai donné mon accord à l’arrivée de ces deux joueurs qui étaient une volonté du président. »

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Rabiboché avec son président, tout du moins en apparence, Bielsa ne s'est pas arrêté là. S'il assure ne pas savoir « ce qu’il va se passer » lorsque la question d'une future recrue est posée, l'Argentin ne s'est pas offusqué des départs massifs de ses cadres. « Nous avons mis Sarr pour remplacer Ayew, N’Koudou pour remplacer Gignac, (...) Lass pour Imbula. Il n'y a que l’absence de Payet, qui n’a pas encore été remplacé. » Mais là encore, pas de coup de gueule à signaler. « Thauvin peut jouer à ce poste, Sarr aussi. C’est le joueur naturel pour ce poste. Une recrue ? Non, on m’a demandé de comparer les deux équipes (celle de la saison dernière et celle de cette année). Dans le cas de Payet personne n’est venu le remplacer, mais ça ne veut pas dire que je demande une recrue. »

Pragmatique face à cet exode massif, Bielsa n'a pas non plus envoyé de message fort concernant Nicolas N'Koulou et s'est simplement contenté d'expliquer pourquoi il a abandonné la piste d'un central (Roncaglia) pour finaliser celle d'un latéral (Casco). « C’est une décision qui ne me revient pas (pour N'Koulou). Et je n’ai pas dit que cette position n’était pas totalement couverte. J’ai dit que certains joueurs sont partis : Fanni et Morel qui, pour moi, ont été les deux meilleurs défenseurs centraux du championnat avec N’Koulou. On a conservé N’Koulou, on a Rekik. Aloé, Sparagna, Tuiloma sont des joueurs qui n’ont pas atteint les 10 matches en L1 à eux trois. Pour les postes de latéral droit et gauche, les options sont Sané, Dubois qui n’ont jamais joué de matches de L1. Donc j’ai trouvé plus logique de donner la priorité à la venue d’un latéral. » Après un peu moins d'une heure de conférence de presse, Bielsa a donc signé une rentrée moins spectaculaire et surtout plus conciliante que la saison passée. Un changement notable qui s'est également vérifié au moment d'évoquer les objectifs du club. Champion d'automne 2014, mais éjecté du podium de Ligue 1 au dernier moment par Monaco, Bielsa n'a pas parler de lutte pour le titre. « Je ne fixe pas d’objectifs excepté le prochain match qui est samedi. » Bielsa est décidément imprévisible.

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