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OM : qui est vraiment Michy Batshuayi ?

Par La Rédaction FM
6 min.
Olympique Marseille Michy Batshuayi Tunga @Maxppp

L'Olympique de Marseille a décidé de miser sur Michy Batshuayi pour dynamiser son attaque. Qui est vraiment le jeune attaquant belge ?

Marcelo Bielsa n'est là que depuis quelques jours, mais il a déjà vu débarquer deux recrues. Romain Alessandrini (25 ans), en provenance du Stade Rennais, est un habitué de la Ligue 1 (49 rencontres en deux saisons en Bretagne, 16 réalisations, 10 passes décisives) et connaît bien la maison Olympique de Marseille pour y avoir fait sa formation. Michy Batshuayi (20 ans), lui, est bien moins connu dans l'Hexagone, et ce, même s'il sort d'une excellente saison avec le Standard de Liège, son club formateur (21 buts en 38 apparitions en Jupiler League). Cela n'a pas empêché les Phocéens de miser sur lui (on parle d'un montant de 6 M€ plus divers bonus). Un pari qui, sur le talent intrinsèque de l'international Espoirs belge (12 sélections, 5 réalisations), se justifie amplement, à en croire Sacha Tavolieri, chroniqueur pour Bel RTL notamment.

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«Michy Batshuayi a énormément de qualités, c'est un joueur de talent, qui a un potentiel extraordinaire. C'est un garçon qui est capable de faire tellement de choses extraordinaires. À l'image d'un Mario Balotelli, il peut faire des choses auxquelles on ne s'attend pas. Il peut te sortir une frappe venue de nulle part en pleine lucarne. C'est le genre de joueur qui a des bribes de génie, des instants extraordinaires. Il est aussi imprévisible que fantastique. Il a une très très grande technique balle au pied, forgée sur des terrains de quartiers», nous a-t-il expliqué. À tout juste 20 ans, le jeune homme promet donc énormément. Certains joueurs qui l'ont affronté cette saison vantent son jeu dos au but, sa capacité à se retourner et à enchaîner en un clin d’œil ainsi que sa rapidité et sa puissance. Des atouts précieux pour animer l'attaque olympienne en 2014/15.

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Michy Batshuayi, un talent brut à l'OM

À première vue, le soulier d’Ébène 2014 (titre récompensant le meilleur joueur africain ou d'origine africaine évoluant en Belgique) s'inscrit parfaitement dans la politique de recrutement menée depuis l'an passé par Vincent Labrune et ses équipes, le projet Borussia Dortmund axé sur les jeunes talents à fort potentiel. Seulement, le natif de Bruxelles n'est pas qu'un joueur prometteur. En témoignent les récents propos de son partenaire Igor de Camargo dans l'émission Extra Time sur VRT. «Il est le meilleur… quand il veut. Il ne veut pas toujours. J’essaie toujours d’aider pour les petits détails. Mais il n’écoute pas toujours», a-t-il confié. Sa nonchalance avérée n'est pas son seul défaut. On le décrit aussi comme individualiste balle au pied, indiscipliné, et on pointe du doigt son caractère pas toujours évident à gérer, tant pour ses adversaires que pour ses partenaires.

«On pense souvent que je suis arrogant en raison de ma façon d’être ou de marcher. C’est faux, je ne suis pas arrogant. Si, parfois, je peux me montrer dur avec mon entourage, c’est parce que j’ai besoin de me constituer une bulle afin de ne pas déraper», expliquait-il dans les colonnes de Standard Magazine, indiquant qu'il travaillait sur lui. «À force de travailler aux entraînements, j’ai appris à canaliser mes émotions. Pour y arriver, j’ai pris l’habitude de prolonger les séances d’entraînement en compagnie du coach. Les défenseurs tentent souvent de me faire sortir de mon match en commettant des fautes dans le dos de l’arbitre. Je fais tout pour éviter de répondre. Si je me sens bien, je répondrai par un simple sourire. Si je suis un peu plus mal, je peux réagir... autrement. Il faut que je fasse attention à cela», a-t-il confié. Toujours est-il que cette image de joueur ingérable lui colle à la peau. Elle lui a notamment valu de ne pas être du voyage au Brésil avec les Diables Rouges pour le Mondial.

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Semaine après semaine, le sélectionneur Marc Wilmots a justifié son choix. «Batshuayi peut mieux faire. Je trouve qu'il est trop égoïste sur le terrain. Il pense trop peu au collectif. Et ce que je ne veux absolument pas, c'est quelqu'un qui pense seulement à sa Coupe du monde», lançait-il en début d'année avant d'ajouter quelques jours plus tard. «Batshuayi fait une très bonne saison, mais il joue encore par... éclairs. Et ça, c’est ce qui me dérange». Des propos qui trouvaient écho chez l'intéressé. «J’ai lu les déclarations du sélectionneur. C’est une leçon. Je prends les conseils de tout le monde. Je n’ai que 20 ans, je sais que je vais encore apprendre et progresser», arguait-il encore récemment. Cela n'a pas suffi, le technicien lui préférant le jeune lillois Divock Origi (19 ans). «J’ai opté pour lui plutôt que Batshuayi en fonction de ce que j’ai senti... dans mon ventre», avait-il lâché au moment de l'annonce de sa liste des 23.

Michy Batshuayi, un joueur qui divise

Ses proches, eux, sont plutôt surpris par le traitement qui lui est réservé. «Michy est quelqu'un de gentil, avec un grand cœur. Il pense aux autres. Sur le terrain, il a tellement une envie de bien faire que, parfois, il ne sait pas où placer les limites. Il apporte de la bonne humeur dans un groupe. Il a franchement évolué», a défendu Thom Mpoto, défenseur de La Gantoise, qui a côtoyé de près le joueur dans les écoles de jeunes des Rouches. Son arrivée à l'OM peut donc être un tournant dans sa carrière même si sa manière de gérer sa sortie du cocon liégeois reste une inconnue. «En côtoyant de grands attaquants, comme Gignac, des grands joueurs, un grand entraîneur comme Marcelo Bielsa, il aura un statut différent. Au Standard, il pouvait peut-être se permettre d'être comme ça. Mais je pense que ça se passera bien», reste ainsi persuadé Mpoto.

Un avis que partage Fabrice N'Sakala. Le latéral gauche d'Anderlecht a affronté l'attaquant sur les vertes pelouses de Jupiler League, et n'a aucun doute quant à la capacité de l'attaquant à se fondre dans le moule olympien : «Malgré ce que les gens disent, il a quand même porté le Standard, ils ont fait beaucoup de bons résultats grâce à lui. Après, contrairement à ce qui se faisait au Standard, on ne jouera pas pour lui à Marseille. Mais sincèrement, vu ses qualités, je ne m'inquiète pas. C'est un finisseur, puissant, technique, assez complet. Il va bien s'en sortir dans le championnat de France, mais après tout dépend du groupe qu'aura l'OM», nous confie l'ancien Troyen.

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Le Bruxellois, qui s'était fait renvoyer des écoles de jeunes d'Anderlecht, divise donc, mais ne laisse pas indifférent. Il présente le profil typique du diamant brut à polir, avec ses qualités et ses défauts. Sa première tâche sera d'ailleurs de s'adapter aux nouvelles contraintes tactiques de la Ligue 1. «Il n'est pas encore prêt. Il va devoir s’adapter, apprendre», argue Sacha Tavolieri. Thom Mpoto, lui, ne se fait pas trop de soucis. Il pense lui que la polyvalence de son ami lui servira à Marseille. «Michy est un attaquant qui peut jouer dans plusieurs registres, mais à la base, c'est un buteur. Il travaille beaucoup pour l'équipe au niveau du pressing. Il abat un gros travail sur la défense adverse, avec ou sans le ballon. C'est un attaquant complet. Je pense qu'il va faire de bonnes choses en France. Il faut y aller étape par étape. Je pense qu'il peut faire une bonne saison à l'OM. Il ne va pas se brûler les ailes». L'OM sait à quoi s'en tenir.

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