Vasilyev décrypte l'évolution du projet de l'AS Monaco

Par Alexis Pereira
4 min.
Monaco @Maxppp

Au cours d'une longue interview accordée à France Football, le vice-président de l'AS Monaco Vadim Vasilyev s'est confié en longueur sur le projet du club, expliquant pourquoi il avait changé aussi rapidement en quelques mois. Morceaux choisis.

C'est l'histoire d'un virage à 180 degrés. En 2011, alors en Ligue 2, l'AS Monaco, sous l'impulsion de son nouveau président Dmitry Rybolovlev, décidait d'investir massivement pour reprendre sa place dans le gotha du football français. «L'idée était de retrouver la L1 le plus tôt possible. C'était indispensable pour construire notre projet. Mais les choses se sont accélérées quand le président a su que Falcao était éventuellement intéressé par une venue à Monaco. Il n'était pas prévu d'aller aussi vite, de prendre l'un des plus grands joueurs du monde, d'investir autant d'un coup, et il fallait prendre une grande décision par rapport à cette opportunité qu'il a jugée très rare. (...) On ne peut pas faire venir Falcao sans faire venir d'autres grands joueurs. Lui-même ne serait pas venu sans être assuré qu'il y aurait de grands joueurs autour de lui. C'est pour ça que tout s'est accéléré bien au-delà de ce qu'on imaginait», a expliqué le vice-président Vadim Vasilyev, longuement interrogé par France Football. Ambitieuse, la formation princière s'est laissée prendre à son propre piège. «On a commencé à parler de Cristiano, Messi... Sans le vouloir, on a activé la machine à rêve», a-t-il reconnu, indiquant notamment que la mise en place des règles strictes du fair-play financier avait amené à un changement de cap.

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«Mais même si j'avais annoncé que l'on n'investirait pas autant, on ne pensait pas changer si vite de direction. Bien sûr, le fair-play financier était déjà en place et on peut me dire qu'on le savait. Mais il n'y avait alors aucune sanction prise. C'est à l'été 2014 que les sanctions ont commencé à tomber sur le PSG, Manchester City... Pour bien comprendre, il faut savoir que, sur l'échelle des sanctions, ça commence par une réprimande. On tablait sur le fait d'être réprimandés et que l'on nous donnerait un an ou deux pour nous mettre en règle. Mais ce n'est qu'une des raisons de notre changement de cap», a-t-il avoué avant de poursuivre. «On a constaté que, même avec l'arrivée de grandes stars comme Falcao, les revenus commerciaux n'ont pas augmenté de façon significative et les affluences sont restées insuffisantes. On espérait vraiment avoir plus. Oui, on a sous-estimé le contexte monégasque. On pensait avoir des rentrées d'argent plus importantes, plus immédiates. On s'est rendu compte que ce serait un chemin plus long. On a compris que l'on ne pouvait pas continuer avec de grosses dépenses si l'on voulait faire quelque chose de viable», a-t-il confié.

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La direction de l'ASM s'est adaptée...

Une prise de conscience forcée qui a pu être mal interprétée. «Autant je comprends tout à fait que les fans réagissent à chaud, autant on peut attendre que les médias comprennent que les choses se construisent sur le plus long terme», a-t-il regretté, assurant que l'ASM était, malgré tous ces épisodes, restée ambitieuse et souhaitait toujours jouer son rôle face au Paris SG en Ligue 1. «Nous restons ambitieux. (...) Nous n'avons pas renoncé à concurrencer Paris, mais gagner le titre, c'est difficile à annoncer dans l'immédiat, car le PSG est tellement fort qu'il faut pas mal de circonstances pour espérer le devancer. L'objectif est donc de faire au moins aussi bien que l'an passé, donc être sur le podium et pourquoi pas gagner l'une des Coupes nationales. La Ligue Europa est aussi une compétition intéressante, nous allons tenter d'aller le plus loin possible. Nous voulons nous maintenir à haut niveau sur la scène européenne. D'ailleurs, le rêve du président est de remporter un jour la C1. Mais ça, c'est loin», a-t-il exposé. Ses rêves, Rybolovlev compte bien tout faire pour les exaucer. «Le président l'a déjà dit, il n'a pas l'intention de quitter l'AS Monaco», a-t-il rappelé avant de marteler.

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«Vous savez, il est résident monégasque, sa vie est en Principauté. Donc, je ne vois pas pourquoi on imagine qu'il veut partir rapidement. Et si c'était le cas, on n'aurait pas tenté de faire bouger les lignes pour développer nos infrastructures et réfléchir sur l'évolution du Stade Louis-II afin de bâtir le projet d'un centre de performance de très haut niveau, pour améliorer les conditions d'entraînement de nos jeunes... Nous avons ouvert une nouvelle boutique ultramoderne, développé le digital pour toucher les fans partout dans le monde, nous avons amélioré les loges et les hospitalités. Donc, je veux que ce soit bien clair : nous sommes là pour longtemps», a-t-il lâché, fier de son bilan à la tête des Rouge-et-Blanc. «Après des années très difficiles, après que le nouveau propriétaire a beaucoup investi à son arrivée, le club a été replacé sur le devant de la scène française, européenne et même mondiale, car on parle de Monaco partout. On a désormais un projet solide qui se développe bien», a-t-il conclu, sourire aux lèvres. À Leonardo Jardim et ses équipes de prouver, sur le terrain, que la stratégie mise en place par Vadim Vasilyev et ses équipes est la bonne.

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