Zoom sur Ireneusz Jelen, la bonne étoile de l’AJA

Par Alexis Toledano
3 min.

Depuis le départ de Djibril Cissé, Auxerre peine à se retrouver un leader sur le front de l’attaque. Avant lui, Laslandes et Guivarc’h avaient récité le rôle avec brio. En 2004, au sommet de sa gloire (26 buts en championnat), Cissé s’envolait vers un Liverpool plus à la mesure de son ambition, laissant le club bourguignon véritablement orphelin. Tour à tour, Benjani, Pieroni, Jelen et Niculae endossent le costume de goleador en chef. Mais sans vraiment parvenir à marcher sur les traces de leurs illustres prédécesseurs.

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Lorsque Jelen arrive à Auxerre, en 2006, le club place logiquement en lui de grands espoirs. L’international polonais sort de quatre saisons très intéressantes avec son club de Wisla Plock, et s’est notamment distingué par sa vitesse lors de la Coupe du Monde en Allemagne.
Cette année-là, Jelen marquera 10 buts avec l’AJA. Un total correct pour une première saison, qui ne demande qu’à être confirmé. Mais en 2007-2008, il ne trouvera les filets qu’à 5 maigres reprises en 32 apparitions. Le Polonais est un flop retentissant, et semble voué à rejoindre le rang de ces éphémères buteurs auxerrois.

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La renaissance cette saison

Cette année débute pour le Polonais sous de meilleurs auspices. Un but inscrit lors de la 1ere journée. Puis un autre pour la quatrième. Et encore un autre pour la 7e. Jelen se construit des statistiques individuelles honnêtes. Mieux, lorsqu’il marque, l’AJA s’impose, et maintient donc à distance la zone de relégation. Mais au soir de la dixième journée, face à Lyon, Jelen se luxe l’épaule. Le verdict est sans appel : une opération, trois mois d’absence, et l’AJA qui s’enfonce dans un inexorable déclin, enchaînant les défaites sans saveur. En 12 journées les hommes de Fernandez ne trouvent les filets qu’à 4 reprises. Au soir de la 21e journée, après une 4e défaite de rang, Auxerre pointe à la 17e place, et semble promis à rejoindre le peloton des reléguables d’ici peu.

Et ce diable de Jelen fit son retour. 14 matches plus tard, les Auxerrois sont allés chercher la 8e place, n’étant devancés que par le groupe des équipes à la lutte pour l’Europe depuis le début de saison. Les statistiques de l’AJA sont impressionnantes : 10 victoires sur 14 possibles, avec 10 buts pour le désormais inévitable Jelen.
La coïncidence est trop grosse pour être totalement fortuite. Depuis que Jelen a signé son retour, Auxerre impressionne. Un tel retournement ne peut bien sûr pas être imputé aux seules performances du buteur retrouvé - le club n’a notamment concédé que 8 buts sur la période -, mais l’efficacité du Polonais fait à présent pencher la balance du côté bourguignon lors des rencontres équilibrées.

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Seul Gignac a fait mieux

Daniel Jeandupeux, avait surnommé Jelen à juste titre la fusée. L’international polonais va vite. Très vite. Il s’est lancé dans un sprint débridé, emmenant son équipe à une huitième place inespéré il y a 3 mois. La semaine dernière, au Parc des Princes, Jelen faisait une nouvelle fois parler la poudre pour offrir une cinquième victoire consécutive aux siens. Il se permettait même le luxe de ridiculiser Mickaël Landreau d’un but exceptionnel, rappelant étrangement un chef-d’oeuvre de Pauleta face à Barthez.

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En raison d’un dernier exercice très moyen, la blessure de Jelen n’a pas fait figure de véritable coup dur pour Auxerre. Mais son retour en grâce rappelle à quel point il a manqué à son équipe, plus que jamais jeleno-dépendante. A présent son capital confiance renfloué, l’attaquant a mis sa vitesse au service d’un sens du but redoutable, au point de devenir irrésistible en cette fin de championnat. Seul André-Pierre Gignac lui a tenu la dragée haute lors des matches retours (12 buts, contre 10 pour Jelen).

Ses exploits n’ont pas manqué d’attiser les convoitises, notamment du PSG. Jelen vient toutefois de prolonger son contrat, et semble bien parti pour rester au moins une année supplémentaire au club, qui comptera plus que jamais sur sa bonne étoile…

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