Zoom sur… la 21e Équipe, l’autre bouée de sauvetage des joueurs en situation difficile

La profession de footballeur est souvent considérée comme étant privilégiée. Mais on oublie que les joueurs peuvent, comme nous, vivre le calvaire du chômage. Entre des problèmes pour trouver un nouveau club et une phase de reconversion pas toujours facile à aborder, certains footballeurs ne sont donc pas à l’abri de rester inactifs durant de longs mois. Pour les aider, il existe divers organismes comme l’UNFP et ses stages, mais récemment une autre structure a vu le jour. Son nom ? La 21e Équipe.

Créée par l’ancien Bordelais Nicolas Sahnoun et l’entraîneur de Lège Cap-Ferret, Alexandre Torres, cette entité s’apprête à ouvrir ses portes au mois de janvier. Interrogé par nos soins, Nicolas Sahnoun nous a expliqué comment est né ce projet. « L'idée je l'ai eu avant de partir de Montpellier en 2009. J'étais à peu près dans la même situation. J'avais résilié mon contrat avec le MHSC. Je n'avais pas trop l'opportunité de m'entraîner. Tu es un peu livré à toi-même. Ce n'est pas évident de continuer à se maintenir en forme et de rester dans un groupe. Après j'ai rencontré Alexandre (Torres) et on a échangé sur cette situation. Ça nous a pris une bonne année avant de voir ce qui était ou non possible de faire. Et puis il fallait trouver quelque chose d'intéressant en termes de football pour les joueurs, mais aussi d'anticiper leur reconversion. On ne veut pas essayer de leur trouver un nouveau travail, mais de les orienter en leur faisant découvrir les aptitudes qu'ils peuvent avoir dans certains domaines. On veut leur ouvrir les yeux sur le monde du travail parce qu'il y a une différence entre être footballeur et être dans la vie active. »

Imaginée il y a deux ans, cette idée a pu se matérialiser grâce à divers partenariats comme celui avec les Girondins de Bordeaux. Mais ce n’est pas tout. « On s'est rapproché de la commune de Saint Jean d'Illac qui est à côté de l'aéroport de Mérignac donc c’est plus pratique pour les joueurs. Après on a rencontré le maire de la ville qui a vu à travers ce projet, un projet social, même si ce sont des joueurs de football. On est en train de passer un partenariat avec la municipalité pour tout ce qui est infrastructure. On a aussi passé un accord avec une structure d'hébergement (une résidence hôtelière 3 étoiles) », précise Sahnoun.

Une nouvelle corde à l'arc des joueurs

Invités à se manifester, les joueurs en situation difficile pourront bénéficier de plusieurs sessions de travail avec au programme des rencontres amicales face à des équipes confirmées. « On va commencer au mois de janvier. Il y aura quatre sessions : une en janvier, une en février, une en mars et une en avril. Ce seront des sessions de trois semaines. Par exemple, la première sera du 9 au 27 janvier. Sur ces trois semaines, il y aura des entraînements du lundi ou vendredi, plus un match par semaine. Notre idée c'est d'essayer de faire un match à l'étranger. Là, on va jouer en janvier contre les Girondins de Bordeaux et Alavès. En février, mars et avril, on va ensuite essayer d'aller en Belgique, en Angleterre et au Portugal. Après on reprendra au mois d'août avec des sessions plus longues dans lesquelles on associera football et une approche avec bilan de compétence. Il y aura aussi des rencontres avec des chefs d'entreprise et des témoignages d'anciens sportifs qui ont réussi leur reconversion. »

Si la 21e Équipe est donc une nouvelle corde à l’arc des footballeurs pour se relancer ou pour mieux appréhender une fin de carrière, ce projet n’a en revanche pas pour but de concurrencer les fameux stages organisés par l’UNFP. « Notre but c'est de donner des outils supplémentaires aux joueurs pour qu'ils maintiennent leurs qualités, aussi bien tactiques, techniques et physiques. On ne va peut-être pas résoudre le problème du chômage dans le foot, mais on va essayer de donner les meilleurs outils. Il y a tellement de joueurs sur le carreau. Cette année, il y en avait 170 qui étaient sans club. Notre idée c'est de permettre aux joueurs qui en ont besoin de pouvoir continuer à s'entraîner dans les meilleures conditions, de rester dans un groupe parce que psychologiquement je pense que c'est la meilleure des choses plutôt que de rester chez soi à attendre un coup de fil. Ça permet donc aux joueurs de se montrer. » Complet, ce projet a donc l’avantage de se répéter plusieurs fois au cours d’une année. Une aide non négligeable qui doit cependant arriver à se pérenniser. Car si des partenariats existent, la 21e Équipe recherche encore des soutiens financiers ou matériels. À bon entendeur…