Entretien avec… Bryan Bergougnoux : « Mon objectif principal, retrouver la Ligue 1 »

Par Khaled Karouri
7 min.
Tours FC Bryan Bergougnoux @Maxppp

Bryan Bergougnoux s'éclate à Tours. Arrivé cet été au sein du club de Ligue 2, l'attaquant réalise une belle saison. À 30 ans, l'ancien espoir de l’Olympique Lyonnais revient sur son exercice, son parcours, et ses meilleurs moments dans la capitale des Gaules.

**Foot Mercato : Bryan, vous avez rejoint Tours cet été. Pourquoi ce choix ?

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Bryan Bergougnoux :** J'avais vraiment envie, déjà, de revenir en France. J'avais vécu des moments difficiles à l'étranger, et il y a eu cette proposition de Tous, qui était dernier. Ça m'a motivé, ça m'a donné un challenge en plus. Du coup, je n'ai pas trop réfléchi et quand ils m'ont appelé, j'ai pris ma décision et je pense que j'ai fait le bon choix.

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**FM : Quel regard portez-vous sur vos premiers mois dans ce club ?

BB :** Au niveau collectif, je pense que ça a été très positif. On avait un point que je suis arrivé, maintenant on est en milieu de tableau. L'objectif principal reste le maintien, mais on est bien. Et puis sur un plan plus personnel, ça m'a permis de rejouer, ce qui était le plus important pour prendre du plaisir. En plus, j'ai déjà marqué six buts et fait trois passes décisives. Je vais donc essayer de rester sur cette lancée.

**FM : Quelles sont justement vos ambitions pour cette deuxième partie de saison ?

BB :** À titre personnel, c'est de jouer tous les matches jusqu'à la fin de la saison, de mettre autant de buts que depuis le début de cette saison. Si j'arrive à dix buts et sept-huit passes décisives, je serai content. Et collectivement, le principal sera le maintien.

**FM : Votre but est-il de vous imposer sur la durée à Tours, ou serez-vous cet été à l'écoute de toute proposition ?

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BB :** Ce sera à voir. C'est sûr que mon objectif principal est de retrouver la Ligue 1. Mais voilà, l'important est déjà de faire une bonne saison, de sauver le club. Et si je dois rester la saison suivante, et bien mon objectif sera de monter avec Tours.

**FM : Vous l'avez dit, vous avez connu des moments plus compliqués à l'étranger. Quel bilan faîtes-vous de votre aventure hors de France ?

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BB :** C'est vrai que j'ai vécu des moments difficiles mais, quelque part, j'ai beaucoup appris dans ces moments-là. J'ai beaucoup appris sur moi-même, et puis au niveau tactique aussi car il y a des choses différentes par rapport à la France. J'ai beaucoup appris en Italie au niveau tactique, et à Chypre j'ai pris beaucoup de plaisir même si ça n'a duré que quatre mois. On avait une grosse ambiance au stade.

**FM : Aviez-vous hésité d'ailleurs avant de tenter cette expérience à l'Omonia Nicosie ?

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BB :** Non, je n'ai pas hésité. Sofyane Cherfa était là-bas, il m'avait dit comment ça se passait, et j'ai pu me rendre compte en arrivant que c'était loin d'être une destination de vacances, au contraire. Vu la ferveur des supporters, il valait mieux travailler que penser à aller à la plage ou ce genre de choses. Les supporters étaient très attentifs à ça. Pour les gens, vu de France, ça peut sembler être un championnat un petit peu faible. Mais il n'y a qu'à voir ce que l'APOEL a fait en Ligue des Champions la saison dernière. Je sais que ce championnat est relevé.

**FM : Vous faîtes référence à l'APOEL qui a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions, en éliminant au tour précédent l'Olympique Lyonnais. L'OL, qui est votre club formateur. Que retenez-vous de votre formation entre Rhône et Saône ?

BB :** Je pense que la formation à la lyonnaise a toujours été un exemple. Il n'y a qu'à voir les jeunes qui sont sortis de ce centre, je pense à Benzema, Ben Arfa et d'autres. Ce centre sera toujours reconnu. Ça m'a énormément servi, même si quitter l'OL a été très dur car c'est vrai que c'est un cocon. Et puis il y avait cette mentalité, toujours la gagne, et retrouver ensuite des clubs avec moins d'ambitions a été difficile.

**FM : Ce départ de l'OL s'est fait en 2005, où vous avez pris la direction de Toulouse. Regrettez-vous d'avoir quitté l'OL ?

BB :** Non, parce qu'au moment où je l'ai fait, je venais de passer trois superbes saisons avec Paul Le Guen. Il partait, je ne savais pas comment ça allait se passer. J'aurais pu rester à Lyon et ne pas jouer non plus. C'est sûr que j'ai le regret de ne pas avoir tenté ma chance, mais je ne regrette pas pour autant mon parcours. J'ai eu des mauvais moments à Toulouse mais aussi des très bons, on s'est qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions.

**FM : Avec l'OL, vous avez connu trois titres de champion de France. Ces années-là sont-elles les plus heureuses de votre carrière ?

BB :** Partout où je suis passé, j'ai pris du plaisir. Sur le plan humain, j'ai toujours eu de très bons rapports avec tous mes coéquipiers. Ce n'est pas forcément les titres qui font les bons souvenirs, mais c'est sûr que Lyon c'était particulier. J'étais aussi un peu chouchouté par les supporters, étant un Lyonnais.

**FM : Vous aviez également marqué un but somptueux d'une frappe en pleine lucarne contre Metz, bien servi par un Benzema qui adressait là sa toute première passe décisive pour ses débuts chez les pros. Est-ce aussi une fierté ?

BB :** Je le connaissais déjà depuis très longtemps à l'époque. Je le suivais déjà depuis les moins de 13 et moins de 14, car je m'entendais très bien avec Pascal Yvars, qui était son formateur à l'époque. Je connaissais donc déjà ses qualités. Après, le fait de le retrouver pour son premier match et qu'il me délivre une passe décisive, j'étais super content. Content déjà d'avoir marqué parce que c'était l'un de mes premiers buts, et puis aussi du fait qu'il ait pu faire une passe décisive pour son entrée. C'est un super souvenir.

**FM : Vous attendiez-vous à ce qu'il réalise la carrière qui est la sienne ?

BB :** Il avait des qualités techniques au-dessus de la moyenne, c'était indéniable. Après, là où j'étais le plus sceptique, c'était sur sa vitesse dans le jeu. Mais c'est là qu'il a su faire la différence, parce qu'il est tellement intelligent qu'il gagne du temps sur ses prises de balle. Il compense son manque de vitesse grâce à ça.

**FM : Lors de votre dernière saison à l'OL, il y a eu cette élimination en quarts de finale de la Ligue des Champions contre le PSV Eindhoven. Pensez-vous que vous avez réellement raté cette saison-là la possibilité de créer l'exploit d'aller au bout dans cette C1 ?

BB :** C'est vrai que, cette année-là, on s'est fait voler. Il y avait un pénalty pour nous, une faute sur Nilmar qui n'a pas été sifflée. Et je pense que, cette année-là, on avait une équipe qui pouvait gagner tranquillement la Ligue des Champions. Après, on pensait pouvoir revenir la saison d'après. Et puis d'ailleurs, Lyon a aussi connu une demi-finale plus tard. Mais c'est vrai que, cette année-là, on avait la meilleure équipe, et c'est dommage de s'être fait voler. S'il le sifflait, le match changeait complètement, et après les demi-finales et la finale étaient moins relevées que les saisons d'après.

**FM : Il est vrai que l'OL disposait d'une équipe assez exceptionnelle, avec un milieu de terrain Juninho-Diarra-Essien, et des joueurs comme Coupet, Abidal, Cris, Malouda ou bien encore Wiltord. Pour vous, cela ne devait être que du bonheur de jouer dans une telle équipe ?

BB :** C'est vrai qu'il y avait juste à se mettre devant la but et les ballons arrivaient directement. On avait une belle emprise sur les équipes adverses, pour les attaquants c'était un bonheur. C'était agréable de jouer dans une équipe qui dominait, qui avait le ballon haut, qui essayait de jouer un jeu court fait de redoublements de passes. C'était plaisant.

**FM : Enfin, un mot sur Éric Abidal, un joueur que vous connaissez depuis bien longtemps, avant même de jouer avec lui à l'OL. Lui qui a connu des mois compliqués, le voilà sur le chemin du retour...

BB :** Pour moi, c'est comme un grand frère. J'ai eu des moments difficiles en dehors du foot et il m'a énormément aidé. De le voir dans une situation difficile, ça m'a énormément peiné, surtout qu'il a débuté sa carrière plus tard que ce qu'il aurait dû. Mais, le connaissant, je sais que c'est quelqu'un qui a une foi énorme, qui sera capable de revenir et de rejouer encore très longtemps. Il a une hygiène de vie extraordinaire. Et c'est un joueur qui a un mental à toute épreuve. Je n'ai jamais vu un joueur qui a autant de mental qu’Éric Abidal.

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