Entretien avec… Kaba Diawara : « Mes meilleurs moments ? À Bordeaux et Nice »

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
Kaba Diawara se régale à Arles-Avignon @Maxppp

Rares sont les joueurs à avoir porté successivement les maillots de Bordeaux, Arsenal, Marseille et le PSG. Le seul, l'unique se nomme Kaba Diawara et évolue aujourd'hui dans l'équipe surprise de Ligue 2, Arles-Avignon. Auteur de 5 buts en 21 apparitions, le Guinéen s'offre un dernier beau pari avec l'équipe sudiste, avec qui il n'exclut pas de prolonger son contrat. À 34 ans, il s'éclate encore et toujours. L'occasion pour Footmercato de revenir avec lui sur sa carrière bien remplie (15 clubs en 15 saisons professionnels).

Footmercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Kaba Diawara : Ca va bien, j'étais un peu blessé. On verra pour ce week-end. Demain, je vais peut-être reprendre l'entraînement. On verra si je suis dans le groupe pour affronter Angers.

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FM : Vous avez suivi la rencontre face à Caen, j'imagine...

KD : Les gars se sont bien battus face à la meilleure équipe du championnat. C'est bien. On a montré qu'on était capable de rivaliser avec les meilleurs. Cela nous donne un peu plus de confiance.

FM : Comment ça se passe à Arles-Avignon ?

KD : Bien. Au début j'ai eu quelques difficultés. Depuis que le coach m'a repositionné en neuf et demi, voire en dix, ça se passe vraiment bien.

FM : Pour une première saison en L2, le parcours d'Arles-Avignon est assez inattendu.

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KD : C'est clair que les gens sont contents. Il faut arriver à obtenir assez de points pour se maintenir. On s'est vu un petit trop beau il y a deux trois matches. On a un peu plus de mal. Donc, arrivons d'abord aux 43-44 points et il sera toujours temps de voir où on en est par rapport aux autres.

FM : Racontez-nous comment vous avez atterri à Arles-Avignon.

KD : J'étais au chômage. J'ai fait le tournoi avec les chômeurs. J'ai bien joué au tournoi, que j'ai gagné. J'ai eu un contact avec Arles, de discuter avec l'entraîneur. Et ça s'est fait.

FM : Vous avez signé pour un an. Comment envisagez-vous l'avenir ?

KD : S'ils ont envie de continuer avec moi, ils me proposeront un an de plus. Moi je l'espère. J'ai un bon feeling avec tout le monde. Mais entre avoir un feeling et un contrat... Pour être honnête, il y a déjà eu une petite approche. Moi je leur ai dit que je voulais rester. Maintenant, j'attends le maintien et le club aussi avant de poursuivre les discussions.

FM : D'autres clubs sont-ils déjà venus aux nouvelles ?

KD : Non, non. Déjà à mon âge, avoir un club sous la main, c'est bien. Si je peux continuer, ce sera à Arles.

Retour sur une carrière très fournie

FM : À 34 ans, vous avez bien bourlingué. Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

KD : Je suis content, puisque je ne viens pas d'un centre de formation. Donc c'est déjà pas mal. Cela aurait pu être mieux, mais également pire. J'ai vécu des expériences, je me suis peut-être trompé sur quelques choix de club. Mais j'ai tout fait avec le coeur. C'est bientôt la fin et j'espère finir aussi. Pourquoi pas aussi faire une pige à Toulon pour leur rendre la monnaie de leur pièce ?

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FM : Quels ont été vos meilleurs moments ?

KD : J'ai adoré ma période à Bordeaux, le club qui m'a lancé, qui m'a fait signer pro. À Nice, j'ai réalisé une grosse saison. Je m'étais prouvé beaucoup de choses. Mon regret, ce sont les gros clubs que j'ai traversé et où je n'ai pas assez joué. Mais il y avait des stars devant moi. J'en ai retiré de l'expérience.

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FM : Et les pires ?

KD : Mon passage à Paris. J'ai souvent été blessé et je n’ai jamais pu montrer que je pouvais jouer là-bas. C'est ça qui me désole un petit peu. À Paris, c'était la période où ça changeait souvent d'entraîneurs, de présidents. Il fallait arriver au bon moment, ça n'a pas été mon cas. Pour faire son trou, c'est difficile.

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FM : Parlez-nous de votre expérience au Qatar.

KD : Très bien. J'ai bien aimé, d'autant plus que je suis musulman. Donc, au niveau de l'intégration, cela s'est parfaitement déroulé. C'est une destination de rêve, c'est exotique. Il fait tellement chaud, le niveau du championnat en pâtit. Cela reste très physique. Mais au niveau de la qualité de vie, c'est vraiment très sympa.

FM : Revenons sur votre transfert à Arsenal. À l'époque (saison 1998-1999), vous jouiez avec Bordeaux et vous êtes parti lors du mercato d'hiver à Arsenal, alors que vous aviez des touches avec Marseille.

KD : C'est vrai qu'à l'époque, j'avais eu Roland Courbis au téléphone, qui me proposait de venir à l'OM lors de ce mercato. Bordeaux avait refusé catégoriquement, puisque les deux équipes se battaient pour le titre de champion de France. Les Girondins m'ont dit, c'est soit l'étranger, soit rien du tout. De toute façon, à l'époque en France, il n'y avait que Bordeaux ou Marseille. Lyon n'était pas encore l'ogre que l'on connaît. Je suis donc parti chez les Gunners. Ensuite, au mois d'avril, Courbis m'a rappelé, en me disant que les attaquants en place allaient partir, notamment Florian Maurice et Ravanelli. Mais finalement ils sont restés et j'ai signé quand même. Cela a joué sur mon intégration, et puis Courbis est parti dès le mois d'octobre.

FM : Au final, vous avez gardé de bons contacts avec les clubs au sein desquels vous êtes passé ?

KD : Oui, car je suis quelqu'un qui a reçu une bonne éducation. Je suis poli, partout où je suis passé, cela s'est bien passé.

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