Entretien avec... Loïck Landre : «Des cracks comme ça, il ne doit pas y en avoir beaucoup au PSG»

Par Matthieu Margueritte
6 min.

Recruté par Lens cet été après avoir été libéré de son contrat par le Paris Saint-Germain, Loïck Landre ({n° 27 sur la photo}) espère enfin, à 21 ans, prouver sa valeur.

Foot Mercato : Comment allez-vous après une saison 2012/2013 compliquée avec le Gazélec Ajaccio ?

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Loïck Landre : C’est vrai que c’était une saison un peu compliquée. On a eu pas mal de bas. Il fallait tout de suite rebondir. Un transfert à Lens a été une très belle opportunité pour moi.

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FM : Comment s’est passée votre arrivée à Lens ?

LL : Je savais que Lens était intéressé depuis pas mal de temps. Après ils sont entrés en contact avec mon agent Christophe Mongai. Quelques semaines de négociation plus tard, ça s’est fait pendant que j’étais en stage en Autriche avec le Paris Saint-Germain. A mon retour, je suis parti signer. J’étais sous contrat avec Paris, mais les dirigeants m’ont libéré de ma dernière année.

FM : La présence d’Antoine Kombouaré, un ancien de la maison PSG, au RCL a-t-elle été décisive ?

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LL : Oui. Lens était intéressé, je me suis laissé quelque temps pour réfléchir et attendre de voir comment le projet allait se présenter. Avec la signature du coach, comme j’en gardais un bon souvenir (au PSG), forcément ça a joué dans ma décision. Après je l’ai eu au téléphone. C’est un projet ambitieux. Pour moi, en étant que footballeur, un tel projet, vu ma situation, c’était une très belle opportunité.

FM : Quel a été le discours de Kombouaré avec vous ?

LL : Il ne m’a pas annoncé que j’allais être titulaire. Moi, je suis là pour gagner ma place, comme tous les joueurs. Forcément, si je réponds présent chaque week-end, ce sera plus facile pour moi. Mais je n’ai aucune garantie. Pour être titulaire, il va falloir travailler et mériter sa place.

FM : Sentez-vous que le RCL a changé de dimension ces dernières semaines ?

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LL : Je n’étais pas au club la saison passée, mais c’est vrai que dans la presse, on parle plus du RC Lens. Il y a eu pas mal de recrues donc c’est que ça fait parler, tout comme l’arrivée des nouveaux investisseurs. Lens a pris une toute autre ampleur.

FM : Justement, le nouveau statut de Lens lui confère encore plus le rôle de favori pour la montée en Ligue 1. Comment l’abordez-vous ?

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LL : On sent des joueurs concernés, motivés. J’ai pu participer à deux matches amicaux. J’ai senti un groupe motivé qui a envie de bien faire. On sait qu’on va être attendu à tous les matches, que ce soit à domicile, à l’extérieur. Il va falloir répondre présent. La ligue 2, c’est un championnat très difficile, et ce n’est pas toujours les meilleurs sur le papier qui gagnent. Il va falloir faire plus et se remettre en question à chaque match.

FM : Vous qui avez joué en L2 avec Clermont et le Gazélec, comment abordez-vous l’expérience lensoise ?

LL : Ça va être différent. Avec Ajaccio l’année dernière, on jouait le maintien. Les matches n’étaient vraiment pas faciles, on subissait pas mal. Cette année, on va jouer les premiers rôles, donc il faudra être conquérant et intraitable à domicile pour marquer notre territoire.

FM : Vous avez connu Kombouaré au PSG. A-t-il appliqué les mêmes méthodes à Lens ?

LL : C’est toujours la même personne. Peu importe l’équipe qu’il dirige, il a toujours ses valeurs de guerrier, de compétiteur, de joueur, d’être toujours déterminé, de jouer relâché, mais surtout d’être joueur.

FM : Avec Lens, vous disposez d’une belle opportunité de prouver votre valeur…

LL : Oui c’est sûr. En venant à Lens, j’ai la remontée en Ligue 1 dans le coin de ma tête. Tout joueur de L2 à l’idée d’aller titiller la Ligue 1. Ici, l’envie est décuplée. J’ai envie de franchir un palier sans brûler les étapes. Et j’ai surtout très envie de rejouer en L1, si possible avec le RC Lens.

FM : Comment expliquez-vous votre fin d’aventure prématurée au PSG ?

LL : Je ne vais pas dire que les entraîneurs ne font pas jouer les jeunes, c’est juste que le PSG a pris une nouvelle dimension et au moment où j’ai préféré être prêté, il y avait énormément de concurrence à mon poste (défenseur central, Ndlr). Pour moi, à 20 ans, la priorité c’était de jouer, ça l’est toujours d’ailleurs. Je ne me voyais pas faire une année sur le banc et jouer avec la réserve le week-end. J’ai fait le choix de jouer, c’est pour ça que j’ai fait deux prêts. Mon transfert à Lens, c’est dans la continuité des choses.

FM : Discutiez-vous quand même avec certains joueurs du groupe professionnel ?

LL : Oui, Mamadou Sakho. C’est quelqu’un qui a vécu les mêmes choses que nous. Il sait dans quelle situation on est. Il sait que pour nous, c’est encore plus dur qu’à son époque. Il nous conseillait, c’était comme un grand frère. Il nous a toujours dit que, pour nous, la priorité c’était de jouer.

FM : Quel souvenir gardez-vous de votre passage au PSG ?

LL : J'en garde un super souvenir. C’est le club qui m’a formé, où je suis passé professionnel. C’est là où tout a commencé. Après, lors de mon passage avec l’effectif professionnel, ça été plus ou moins compliqué, mais j’en garde un bon souvenir. Je me suis fait plein d’amis.

FM : Retrouver le PSG au Parc en coupe ou en championnat si montée il y a, ça vous fera chaud au cœur ?

LL : Oui, ça serait l’idéal. Jouer au Parc contre le PSG, ce serait génial, un aboutissement.

FM : Quand on est jeune espoir du PSG, comment vit-on le recrutement massif de stars mondiales ?

LL : Quand on est dans le club, ça ne nous réjouit pas toujours de voir des joueurs de niveau mondial arriver pour jouer à notre poste. Ça ne nous aide pas. Après, en tant que supporter du PSG, bien sûr que ça fait plaisir de voir un PSG conquérant. Mais quand vous êtes dans le club, ça complique un peu les choses, vous vous dites que ça va être encore plus dur, même si ce n’est pas impossible, parce qu’ils partent avec un avantage.

FM : Kingsley Coman et Hervin Ongenda ont beaucoup joué avec le PSG durant cette présaison. Qu’en pensez-vous ?

LL : Ils sont nés en 95 et 96, c’est très précoce de leur part de jouer des matches contre le Real Madrid par exemple. Des cracks comme ça, il ne doit pas y en avoir beaucoup au PSG. Ça laisse un grand espoir aux autres jeunes qui poussent derrière. Ça montre que rien n’est impossible. Eux le font, ils jouent au PSG. Il faut profiter de tous les instants. À eux de ne pas lâcher et de s’accrocher. C’est un gros motif d’espoir pour les jeunes du centre de formation.

FM : Quels sont vos objectifs avec le RC Lens ?

LL : Enchaîner les matches, franchir un palier. Avoir plus de maturité dans mon jeu. Sur le plan collectif, c’est de finir dans les trois premiers, peu importe la place.

FM : Voyez-vous une Ligue 2 plus « abordable » que la saison dernière ?

LL : Je ne vais pas dire que c’est plus abordable, mais l’année dernière, il y avait des clubs comme Monaco, Nantes, c’étaient de grosses écuries. La Ligue 2, ça reste une guerre à remporter.

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