Faut-il s'inquiéter pour le RC Lens ?

Le RC Lens est au cœur de l’actualité ces derniers jours. Quelques heures seulement après avoir annoncé la nomination d’Antoine Kombouaré à la tête du banc des Sang-et-Or, L'Équipe révélait que la DNCG (Direction nationale du Contrôle de Gestion) a pris la décision de rétrograder le club du Nord-Pas-de-Calais en National, en troisième division française. Coup de tonnerre à Lens ? Non, puisque la mesure serait provisoire ; le club est en effet en pleine transition économique et l’arrivée de Gervais Martel et de son partenaire Hafiz Mammadov, en passe de racheter le club au Crédit Agricole du Nord, devrait arranger l’affaire. Mais la menace est sérieuse.

Si la DNCG convoque chaque année les clubs de football pour s’assurer de leur santé financière, la situation du RC Lens n’est pas banale. Le club artésien, présidé par Luc Dayan jusqu’à la fin du mois (30 juin), et qui accuse un déficit de 11 M€ à l’issue de la saison dernière, est en pleine période de reprise. Après avoir fait appel de la décision du « gendarme du football français », Lens attend désormais le 4 juillet et le retour de son président emblématique Gervais Martel et de son collaborateur qui devraient proposer un projet financier viable à la DNCG et réinjecter des fonds dans la caisse. Mais qui est ce fameux collaborateur ? Homme d’affaires d’Azerbaïdjan, magnat de l’industrie pétrolière dans son pays, Hafiz Mammadov a promis d’injecter 10 M€ au capital du Racing dès cet été. Et environ la même somme sera allouée au budget transfert. Fondateur et PDG de la société de trading Baghlan Group, Mammadov est une personnalité incontournable de la vie politique azérie puisqu’il officie également dans plusieurs secteurs essentiels de l’activité de son pays (gaz, pétrole, transport), dont le football en occupant une place à la fédération azerbaïdjanaise. Sa marque « Azerbaïdjan Land of Fire » apparaît même déjà sur les maillots de l’Atlético Madrid. Passionné d'arts et de sports, avec lui, Lens ne s’est pas adressé au premier venu.

Quelles ambitions pour le Racing ?

Mais, alors que tout devrait rentrer dans l’ordre la semaine prochaine, Lens est-il à l’abri d’un rocambolesque retournement de situation ? « Cela doit se régler en début de semaine prochaine mais tant que rien n’est signé, je reste prudent, tempère Luc Dayan en conférence de presse. Disons que c’est du 95%. ». « Il n’y a pas l’ombre d’un doute », assure de son côté Gervais Martel, attendu en Azerbaïdjan ces prochains jours pour finaliser l’affaire avec Mammadov. Avec ses finances assainies et reboostées, Lens devrait alors rentrer dans une nouvelle ère. « Il veut installer à court terme le RC Lens dans le premier tiers de la Ligue 1 », confie un proche du club au Parisien. Le principal intéressé, lui, voit déjà les choses en grand. « En Europe, il serait souhaitable qu’on ait notre mot à dire. Lorsqu’il a vu nos plans et parlé de nos travaux futurs, Martel a été convaincu que Lens pouvait atteindre un nouveau mode de vie. Aujourd’hui, je ne veux pas révéler tous nos objectifs. Mais nous voulons que Lens revienne en Ligue 1 et connaisse le succès en Ligue des Champions. La saison prochaine, le club va se battre pour un ticket vers la Ligue 1. C’est la principale ambition. Nous sommes déterminés à atteindre les principaux objectifs que nous avons fixés », a-t-il confié dans la presse azérie.

Le recrutement de Kombouaré, ancien coach du PSG dont l’officialisation interviendra une fois le rachat entériné, va d’ailleurs dans ce sens. Côté mercato, pas moins de sept recrues sont attendues pour renforcer l’effectif et tenter d’atteindre la montée en L1 dès la saison prochaine (Hoarau, Rothen ?). Toujours est-il que la prochaine réunion avec la DNCG, prévue le 4 juillet, apparaît déjà comme une date à marquer d'une pierre blanche pour les dirigeants du Racing. L'avenir du club en dépend, tout simplement.