L'AJ Auxerre aux portes de l’enfer

Par Alexandre Pauwels
2 min.
AJ Auxerre @Maxppp

Classique de Ligue 1 il n'y a encore pas si longtemps, l'AJ Auxerre est aujourd'hui au bord du National. Décryptage d'une chute aussi triste... que logique.

Auxerre, c’est sans aucun doute la plus belle histoire du football français des nineties. Sorti de nulle part la décennie précédente, le club de la petite bourgade bourguignonne d'à peine 40 000 habitants s’est érigé en tête d’affiche de Ligue 1. Avec comme figure de proue son emblématique entraîneur Guy Roux, et des joueurs talentueux qui se sont succédés de Bats à Djibril Cissé, Auxerre s’est maintenu au plus haut niveau pendant des années, se faisant par la même une réputation de révélateur de talents et de producteur de beau jeu. Les résultats ont suivi. 4 Coupes de France, un championnat au terme de la remarquable saison 1995/1996, des participations régulières à l’Europe. De petit poucet, l’AJA s’est transformée en classique. Et de classique, il pourrait aujourd’hui retomber dans les ténèbres.

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Finis les titres, Auxerre est en chute libre depuis des années. Dans les résultats, d’abord. À l’issue de la saison 2012, le club saluait l’élite, qu’il fréquentait depuis 32 saisons. Un adieu, plus qu’un au revoir : aujourd’hui, au sortir d’un revers sur la pelouse de Caen (1-0), l’AJA n’est qu’à un point de la zone de relégation et du National. Mais les résultats, finalement, ne font que retranscrire les remous qui agitent le club en interne. Le départ de Guy Roux en 2005 fut une chose, celui du président Jean-Claude Hamel en 2009 en fut une autre. Remplacé par Alain Dujon, l’emblématique dirigeant, insatisfait de la gestion financière et sportive, organisait avec son historique « vice » Gérard Bourgoin et ce même Guy Roux un putsch dont le trio ressortait gagnant en 2011, avant de laisser la main à Guy Cotret deux ans plus tard. Une succession qui marquait l’incapacité de l’AJA à rentrer dans le moule du football moderne.

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Le clan Hamel-Bourgoin-Roux a trop longtemps pesé dans un club à la gestion féodale qui nécessitait une refonte organisationnelle. Guy Cotret était censé incarner le renouveau tant attendu, le passage à la modernité. Mais s'il a permis à l'AJA d'éviter les sanctions de la DNCG, le dépôt de bilan guette à nouveau. L'absence de recettes à l'étage inférieur pourrait en effet menacer la survie du club, ce que le président confirmait lui-même dans une interview accordée à lyonne.fr. « Dans pareil cas, la problématique serait de trouver de nouvelles ressources pour éviter la fin du club. Car à l'heure actuelle, on a un budget tout simplement incompatible avec le National. S'il nous arrivait une catastrophe, il faudrait trouver les moyens, de manière drastique, de baisser la voilure. On a un centre de formation qui à lui seul a un budget d'un club de National... » Intronisé coach il y a un mois, Jean-Luc Vannuchi assure garder confiance. Mais à cinq journées du terme de la saison, l'AJA, avec son petit point d'avance sur la zone rouge, devra encore affronter trois des équipes du top 6 de Ligue 2. Auxerre est bel et bien au bord d'un gouffre, d'où il pourrait ne pas ressortir.

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