La galère continue pour l'Anzhi Makhachkala...

Dans un certain anonymat, l'Anzhi Makhachkala a retrouvé la Russian Premier League cet été. Le club russe, relégué à l'issue d'une saison 2013/14 catastrophe, a su se remobiliser lors du dernier exercice pour remonter parmi l'élite, en terminant à la deuxième place du classement de Pervy Divizion (2e division), derrière le Krylia Sovetov Samara. Un retour compliqué, puisque les partenaires de l'attaquant portugais Hugo Almeida (31 ans) occupent la 15e et avant-dernière position, bien loin des ambitions pas si lointaines de leur propriétaire, l'homme d'affaires Suleiman Kerimov, au moment de son arrivée au capital, en janvier 2011.

À l'époque, il était parvenu à convaincre, à coups de gros chèques (près de 500 M€ dépensés), plusieurs grands noms de la planète football de relever le challenge au Daghestan, de Samuel Eto'o à Willian en passant par Lassana Diarra, Yuri Zhirkov, Roberto Carlos, Lacina Traoré, Moubarak Boussoufa ou même le coach néerlandais réputé Guus Hiddink. Grâce à ce recrutement XXL, Anzhi avait réussi à accrocher la 3e place et à se hisser en finale de la Coupe de Russie en 2012/13. Seulement, pour des raisons économiques, politiques et personnelles, le millionnaire russe a décidé de lâcher du lest et de revoir sa stratégie à l'été 2013. Résultat : les plus grandes stars ont levé les voiles et l'équipe s'est enfoncée dans la crise, plongeant irrémédiablement en 2e division.

Un appel public aux investisseurs mais...

Revenue au sommet grâce notamment à l'attaquant français Yannick Boli (27 ans), ancien espoir du Paris SG auteur de 15 réalisations en 23 apparitions en 2014/15, ou encore au milieu offensif brésilien Leonardo (23 ans), 7 buts en 21 matches la saison dernière, l'écurie entend désormais s'y installer durablement. Mais pour ce faire, elle ne pourra pas seulement compter sur son mécène. Ramazan Abdulatipov, le président de la République du Daghestan (qui appartient à la Fédération de Russie), a donc décidé de lancer un appel à d'éventuels investisseurs, via l'agence de presse russe ITAR-TASS. «Le problème pour Anzhi va être d'arriver à s'inscrire en Russian Premier League dans les trois prochaines années. Il faudrait aussi que Suleiman Kerimov soit déchargé de ses obligations», a-t-il expliqué avant de poursuivre.

«Il est celui qui a tenu ce club. J'en appelle aux nombreux hommes d'affaire du Daghestan. Je discute avec Kerimov. Il est fatigué de tout cela mais il ne peut pas abandonner car Anzhi est devenu une marque. Et c'est aussi un projet social très important», a-t-il conclu. Le message est passé. Seulement, il n'est pas dit qu'Anzhi, qui ne possède plus de centre de formation à proprement parler, trouvera son bonheur. L'instabilité qui règne au Daghestan, en raison de conflits politiques entre pouvoir et groupe indépendantistes armés, risque d'en décourager plus d'un... L'avenir de l'équipe de Makachkala s'écrit donc en pointillés, sans aucune visibilité sur le long terme. Il est loin le temps des folies...