Arsenal : Wenger sous le feu des critiques

La scène fait grand bruit. Tenu en échec par les Grecs de l'Olympiacos à ce moment de la partie (1-1, 40e minute), Arsenal encaisse un nouveau but sur corner après une grossière faute de main de son gardien David Ospina. Un couac qui a contribué en partie à la défaite des Londoniens chez eux à l'Emirates (2-3) et qui place Arsène Wenger en mauvaise posture. En effet, si Arsenal se montre plutôt constant en Premier League, les piètres résultats des Gunners en Ligue des Champions commencent sérieusement à faire jaser. Incapable de se qualifier pour les quarts de finale de la compétition depuis la saison 2009/2010, la formation anglaise a même de fortes chances de ne pas voir les huitièmes de finale cette année.

Vers un nouvel échec en Ligue des Champions ?

Bon dernier de son groupe avec zéro point, Arsenal s'apprête à affronter deux fois successivement le Bayern Munich du serial buteur Robert Lewandowski. Autant dire qu'il faudra une sacrée performance des Gunners pour ressortir de cette bataille avec au moins une victoire. Pire, une élimination pourrait même être entérinée à l'issue de ce duel si l'Olympiacos bat deux fois le Dynamo Zagreb (ou inversement). Un constat peu reluisant qui accentue donc encore plus la boulette d'Ospina. Car pour les médias anglais, si le Colombien est le principal fautif, le choix de Wenger de mettre Petr Cech sur le banc interpelle également. En clair, pourquoi avoir mis de côté un gardien d'expérience recruté 15 M€ et censé permettre aux Gunners de passer un cap notamment en LdC ? Interrogé en conférence de presse, Wenger n'a pas franchement apprécié la remarque.

« Je n’ai pas l’obligation de m’asseoir devant vous (en conférence de presse, ndlr) pour vous donner des explications sur chaque décision que je prends. Vous êtes capables de juger et je vous laisse avec ça. Sincèrement, je ne vais pas entrer dans ce débat avec vous. Opsina a disputé 19 matches la saison dernière et a réalisé 14 clean sheets (matches sans encaisser de but). La semaine passée à Tottenham, il a fait un match fantastique. Aucun gardien n’est à l’abri de commettre une faute. Ça aurait pu aussi arriver à Petr. Il (Cech) a eu une petite alerte avant le match contre Leicester (samedi dernier). Ce n’est pas à cause de ça (la non titularisation du Tchèque) qu’on a perdu le match. J’ai pris ces décisions, j’ai fait l’équipe, je suis responsable. Vous ne pouvez pas faire votre équipe en faisant un sondage avant le match et prendre en compte l’opinion des gens.» Une justification qui a toutefois du mal à passer.

Le choix d'Ospina fait jaser

S'il ressentait une gêne, pourquoi Cech a-t-il disputé l'intégralité du match contre Leicester ? Pour deux figures emblématiques du club, ce nouveau choix étrange de Wenger dans un match crucial fait tâche. « C’est une grosse déception. Les erreurs défensives ont été si ridicules. Je suis désolé pour les fans. Je suis vraiment étonné par le choix de gardien d’Arsène Wenger. J’étais inquiet pour Ospina dès le début du match. Les deux défenseurs centraux n’étaient pas confiants. Il n’y avait aucune domination aérienne. Le gardien semblait faire comme s’il tentait de deviner les choses. C’était un match qu’il fallait gagner donc comment pouvez-vous mettre Ospina dans les cages ? (…) L’erreur d’Opsina a été énorme. Cech a de l’expérience. Arsenal devait gagner donc c’est une grosse erreur de la part du manager », a ainsi asséné l'ex-attaquant des Gunners Ian Wright au média BT Sport. Idem pour l'ancien défenseur londonien Martin Keown. « On dirait que c’est trop dur pour Arsenal de se qualifier. L’erreur d’Ospina et le fait d’avoir concédé le troisième but de la sorte sont un désastre. Je ne me souviens pas d’un résultat aussi décevant d’Arsenal sur la scène européenne. »

Autant de remontrances qui mettent une nouvelle fois Arsène Wenger sous le feu de la critique. Car si l'erreur d'Ospina en elle-même peut arriver à n'importe quel gardien, la contre-performance générale d'Arsenal en Ligue des Champions ne manquera de faire réagir les plus sceptiques envers l'Alsacien. «Pourquoi serais-je étonné ? Beaucoup d’autres clubs déçoivent depuis 15 ans et le manager reste toujours le même», avait d'ailleurs déclaré José Mourinho en août dernier. En poste depuis 1996, Wenger n'en est pas à sa première tornade médiatique, mais il espère forcément une réaction de ses troupes le week-end prochain contre Manchester United. Car en cas de mauvais résultat, l'argument de la régularité dans le Big Four et le deuxième doublé consécutif FA Cup-Community Shield risque de ne pas peser bien lourd auprès de la presse anglaise.