Entretien avec… Yacouba Sylla : « Je suis un privilégié »

**Foot Mercato : Tout d'abord Yacouba, pourriez-vous nous retracer votre parcours ?

Yacouba Sylla :** J'ai débuté à l'âge de 6 ans au FC Étampes, dans l'Essonne. Ensuite, j'ai fait un an au Sporting Club de Brétigny en moins de 15, avant d'intégrer les moins de 16 de Clermont-Ferrand. Je suis finalement revenu près de ma famille, en U18 DH, avant de signer deux ans à Caen. On ne m'a pas proposé de contrat professionnel, je suis donc parti à Clermont pour m'imposer chez les pros. Et finalement, pendant le mercato hivernal, j'ai rejoint Aston Villa.

**FM : Quelles sont vos principales caractéristiques sur un terrain ?

YS :** C'est difficile de juger par soi-même, mais je suis quelqu'un de très généreux dans l'effort. Ma qualité principale, c'est ma générosité.

**FM : Quels sont vos modèles ?

YS :** Personnellement, les joueurs qui m'inspirent sont ceux du Barça. C'est ce qui se fait de mieux au milieu de terrain, il y a aussi Yaya Touré qui a un réel talent.

**FM : En France, c'est donc à Clermont que vous avez pris votre envol. Quel bilan faîtes-vous de vos années clermontoises ?

YS :** C'est le club qui m'a donné la chance de m'exprimer au niveau professionnel. C'est un club familial, où j'ai pu travailler sereinement, je n'aurais peut-être pas eu la même chance dans un autre club. Le coach, Michel Der Zakarian, m'a fait confiance et m'a lancé, le coach de la réserve aussi. C'était un contexte idéal pour que je puisse réussir.

**FM : Après Clermont, vous avez pris la direction d'Aston Villa. Un sacré grand écart...

YS :** C'est un écart énorme. Je pensais plutôt intégrer un effectif de Ligue 1 cet été, et j'ai finalement sauté les étapes en intégrant une équipe de Premier League. Ce n'est pas plus mal, surtout que je m'en suis bien sorti sur les matches que j'ai pu jouer. Je suis satisfait, à moi de continuer à travailler pour m'imposer à Aston Villa.

**FM : Avez-vous été surpris qu'un club comme Aston Villa s'intéresse à vous ?

YS :** Oui, ça m'a surpris et ça me surprend encore aujourd'hui. Mais s'ils sont venus me chercher, c'est qu'ils ont vu quelque chose en moi. J'ai traversé la Manche, et ça m'a vachement surpris. C'est un club mythique, même si le classement de la saison n'a pas été à la hauteur des attentes.

**FM : Ressentez-vous a contrario de l'amertume envers les clubs de Ligue 1, qui eux ne se sont pas manifestés ?

YS :** Non, pas d'amertume ou de rancœur. Parce que aujourd’hui, qui ne rêverait pas d'évoluer en Angleterre ? Moi, je suis un privilégié. La Ligue 1, ça aurait été très bien. Mais là, je suis très heureux de ce que j'ai et beaucoup aimeraient être à ma place.

**FM : Le club s'est battu toute la saison pour son maintien. Était-ce simple pour vous d'intégrer une équipe dans une telle situation ?

YS :** Tous les matches étaient serrés, le changement avec la Ligue 2 était important. Mais tout s'est bien passé, et j'espère que ça va continuer.

**FM : Évoluer aux côtés de Gabriel Agbonlahor ou Christian Benteke, est-ce un honneur ?

YS :** Le fait d'évoluer aux côtés de joueurs comme ceux-là est un rêve. Christian Benteke m'a vachement aidé dans mon adaptation. Benteke, je le répète et le répèterai, c'est un joueur qui du haut de ses 22 ans a fait une saison de malade ! Il a marqué 19 buts en championnat, pour sa première saison en Angleterre, c'est juste énorme. Techniquement et physiquement, c'est une bête. Moi, quand j'ai un gars comme ça devant, je sais qu'il va marquer un ou deux buts à tous les coups. Il peut évoluer dans les plus grands clubs. Il y a aussi Charles N'Zogbia, international français, qui a facilité mon intégration.

**FM : Quelles seront vos ambitions pour la saison prochaine ?

YS :** Déjà, c'est de continuer à m'imposer, de progresser, de continuer sur ma lancée. Je ne vais pas dire que je veux m'installer dans la durée, mais je vais travailler et tout donner, et après on verra bien.

**FM : Pour vous, Aston Villa est-ce une étape avant d'intégrer un club encore plus huppé ?

YS :** Aujourd'hui, Aston Villa c'est déjà très grand. Je continue donc à bosser, je ne me pose pas cette question là.