Hatem Ben Arfa lance l'opération grand pardon

Le temps de la rédemption a sonné en France. Quelques mois après Franck Ribéry, quelques semaines après Samir Nasri, c’est au tour de Hatem Ben Arfa de faire amende honorable. Oui, le joueur de Newcastle a mûri. Oui, il a reconsidéré ses positions sur nombre de ses actes passés. De Marseille aux Bleus, il a établi le bilan de ses erreurs et n’a aujourd’hui aucun mal à les admettre. En tête de liste, son comportement lors de l’Euro 2012 à l’issue du match contre la Suède. Ce jour-là, Ben Arfa se permet de répondre au téléphone dans le vestiaire dans la foulée de la défaite…

« C’est vrai que j’ai déconné. J’étais sorti de ce match très frustré parce que je n’avais pas été bon. Mais je n’étais centré que sur moi, je ne pensais qu’à ma petite personne. Et quand Laurent Blanc m’a repris pour ce coup de téléphone reçu dans le vestiaire, au lieu de me taire, je lui ai répondu », se remémore-t-il dans les colonnes de France Football. S’en est-il excusé ? « Non. Mais à chaque fois que je le vois à la télé, je ne peux pas m’empêcher d’y repenser. Lui qui m’avait redonné ma chance en équipe de France, je l’ai envoyé balader. Ce n’est pas correct. Je regrette beaucoup cette attitude. J’ai envie de lui demander pardon. » L’opération rédemption peut donc commencer.

Car Ben Arfa n’a pas fait des misères qu’à Laurent Blanc. On pense forcément à son bras de fer entamé avec Marseille à l’été 2010, dans le but de rejoindre Newcastle. Didier Deschamps était alors l’entraîneur, et vivait une relation conflictuelle avec le milieu offensif. Aujourd’hui, Ben Arfa regrette les conditions de son départ et souhaite demander pardon à l’actuel sélectionneur national. « Oui, forcément. Mais ce n’est pas le même pardon que pour Laurent Blanc. Pour Blanc, la culpabilité est nettement plus importante. Quand quelqu’un te tend la main et que quelque temps plus tard tu le lâches, tu te sens petit. Avec Deschamps, c’est différent. Il y avait surtout de l’incompréhension. J’aimerais plutôt m’expliquer pour dissiper les malentendus. »

Des excuses, Ben Arfa souhaite également en faire à Éric Gerets.« Quand j’avais refusé de rentrer en jeu lors du match face au PSG (en octobre 2008), ça non plus ça ne se fait pas. Sur le moment, je n’avais pourtant pas l’impression d’avoir tort. Mais avec le recul je m’aperçois que c’était un peu n’importe quoi », admet le joueur de 26 ans, qui ne garde pas moins sa fierté. Il ne regrette pas par exemple son comportement vis-à-vis de Jean-Michel Aulas lors de son départ de l’OL. Les mea culpa de Ben Arfa faciliteront-ils un éventuel retour en équipe de France ? Sur le terrain, il sait en tout cas se montrer décisif en ce moment avec Newcastle.