La terrible descente aux enfers de Rafa Benitez

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Newcastle United Rafael Benítez Maudes @Maxppp

Entraîneur du Real Madrid puis de Newcastle, Rafa Benitez a conclu cette saison 2015/2016 par un nouvel échec.

Rafa Benitez n'oubliera pas cette saison 2015/2016. Alors qu'il bouclait sa deuxième saison avec le Napoli, le coach espagnol avait eu la bonne surprise d'être appelé au chevet du Real Madrid. Contacté par le président Florentino Pérez pour redonner un coup de fouet au vestiaire merengue, Benitez était censé apporter plus de tenue à un groupe madrilène pas assez muselé par Carlo Ancelotti d'après Pérez. Un choix qui avait immédiatement interpellé les médias madrilènes, l'Italien restant tout de même sur une Ligue des Champions (2014) et une Supercoupe d'Europe (2014). Un désir de changement du président merengue qui a d'ailleurs rapidement été source d'ennui pour l'ancien technicien de Liverpool.

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Dès son arrivée, Benitez avait fait fort en froissant la star de son équipe : Cristiano Ronaldo, après avoir refusé de déclarer publiquement que le Portugais était le meilleur joueur du monde devant Lionel Messi. Un manque de tact diplomatique que Benitez n'a jamais pu combler. S'en sont ensuite suivi des brouilles avec James Rodriguez et Isco, deux éléments boudés par le natif de Madrid. Sans oublier Luka Modric auquel Benitez aimait donner quelques conseils (peu appréciés par l'intéressé) sur sa technique de passe. Ajoutez à cela un style de jeu peu alléchant, l'affaire Cheryshev (aligné en coupe du Roi contre Cadiz alors qu'il était suspendu) et vous obtenez un cocktail obligeant Florentino Pérez à remercier son entraîneur début janvier. Remplacé par Zinedine Zidane, Benitez n'aura donc pas laissé un souvenir impérissable du côté du Bernabéu, d'autant que son successeur est aujourd'hui en lice pour réaliser le doublé Liga-Ligue des Champions.

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Après l'échec au Real, la relégation avec Newcastle

Parti de Madrid par la petite porte, Rafa Benitez n'a pourtant pas mis longtemps avant de reprendre du service. Deux mois après son limogeage, l'Espagnol était officiellement intronisé à Newcastle. Après une expérience agitée au Real, Benitez a surpris tout son monde en acceptant de rejoindre une formation classée à l'époque à la dix-neuvième place au classement de Premier League et pas vraiment du standing de la Casa Blanca. «J’espère pouvoir rendre les supporters fiers de l’équipe à nouveau. J’ai déjà de l’expérience dans ces batailles contre la relégation. J’attendrai un investissement maximal de mes joueurs à chaque match. Il n’y a pas grand-chose à changer, j’ai une bonne équipe», déclarait-il lors de sa nomination. Un choix étonnant et risqué puisque son bilan à la tête des Toons est loin de traduire le choc psychologique tant espéré par les dirigeants du club. En neuf matches, Newcastle n'a gagné que deux rencontres, pour trois défaites et quatre nuls (11 buts marqués, 11 buts encaissés). Pire, les coéquipiers de Moussa Sissoko ont surtout calé lors de leurs rencontres face à des adversaires directs pour le maintien (1-1 contre Sunderland, 2-3 contre Norwich, 0-0 face à Aston Villa). Un constat peu encourageant.

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Aujourd'hui, les Magpies sont d'ailleurs condamnés à la relégation. Dix-neuvième de Premier League avec quatre points de retard sur le premier non-relégable (Sunderland), la formation du Tyneside a été officiellement rétrogradée en Championship après la nette victoire des Black Cats contre Everton (3-0). Un scénario catastrophe pour un club qui a investi 107 M€ sur le marché des transferts l'été dernier ! Dès lors, une question se pose : Benitez acceptera-t-il de rester, même en deuxième division ? Lié aux Magpies jusqu'en 2019, l'Espagnol, qui ne voulait pas imaginer ce cas de figure, est désormais attendu par les supporters du club qui désirent malgré tout que leur entraîneur poursuive l'aventure : « J'ai une bonne relation avec le propriétaire. On analyse les choses, nos discussions ont été positives. On va avoir de futures réunions. Je suis déçu, parce qu'on n'a pas su réaliser ce qu'on voulait réaliser », a-t-il indiqué ce jour en conférence de presse, bottant quelque peu en touche. Mais quoi qu'il arrive, cette saison 2015/2016 restera à coup sûr dans la mémoire de l'homme qui remportait la Ligue des Champions avec Liverpool il y a onze ans.

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