Les dessous de l’extraordinaire ascension de Didier Drogba

Par Pierre-Alexandre Bevand
2 min.
France Didier Yves Drogba Tébily @Maxppp

Il s’est révélé sur le tard, mais fait aujourd’hui partie des plus grands attaquants de la planète. Si Didier Drogba en est là aujourd’hui, c’est surtout parce qu’il connaît son corps parfaitement et qu'il est prêt à tout encaisser physiquement.

Adulé depuis six saisons à Chelsea, la carrière de Didier Drogba aurait tout à fait pu prendre une toute autre tournure. Car lorsqu'il s'échinait au Mans, en Ligue 2, c'était loin d'être gagné. L'avant-centre enchaîne alors blessure sur blessure, et son hygiène de vie n'est pas vraiment en adéquation avec celle d'un sportif de haut niveau.« Je me nourrissais de pizzas, mon corps peinait à suivre le rythme de la Ligue 2... C'est là que la chance intervient», se souvient-il dans un entretien accordé à L'Équipe Mag. La chance se nomme Alain Pascalou, dirigeant au Mans, et Réginald Ray, attaquant du MUC à l'époque. Les deux hommes, conscients du potentiel de l'Ivoirien, décident de mettre le joueur de 20 ans devant ses responsabilités. Le professionnel Drogba vient de naître.

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À Guigamp, il découvre la fasciathérapie, «une forme d'ostéopathie», qu'il pratique encore aujourd'hui. Le joueur prend alors conscience de l'importance de la préparation physique, et ne laisse depuis rien au hasard. «Une bonne nature ne suffit pas. Ou alors, il faut être un génie du football, ce que je ne suis pas», admet-il. Drogba est donc entouré, suivi, bichonné. Et cela semble porter ses fruits.« J'encaisse mieux les coups, les torsions, les chutes...Tout ça est très réfléchi (...). Avec la thérapie, je peux gagner vingt-quatre heures dans la récupération.» Et quel joueur serait le numéro 11 des Blues sans cette recette magique ? «Je jouerais 30-40 matches, soit un par semaine, pas plus. Alors que le haut niveau, c'est deux matches hebdomadaires. Après certains chocs, j'aurais été blessé plusieurs mois», estime le joueur de 31 ans.

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Cette façon de se préparer et de récupérer n'a pas empêché l'ancien Marseillais de subir de nombreuses blessures, certaines récentes, comme celle au bras droit quelques jours seulement avant le début de la Coupe du monde 2010. «J'avais mal de bout en bout», explique l'Éléphant. «Dès que le chirurgien a évoqué la possibilité de jouer, même avec une broche et une protection, une lumière s'est allumée dans mon cerveau (...) J'étais prêt à tout.» Car pour Drogba, qui ces dernières années est tout de même passé par une hernie inguinale, une côte cassée, et même une crise de paludisme il y a quelques jours, l'envie de jouer est toujours plus forte que tout. Le secret de sa réussite.

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