Liverpool : les raisons d'un magnifique renouveau

Par Khaled Karouri
5 min.
Liverpool FC @Maxppp

Liverpool retrouve des couleurs. Les Reds, qui avaient perdu de leur lustre d'antan ces dernières années, sont en train de réaliser une saison d'exception, et en passe de remporter un dix-neuvième titre en championnat.

24 ans que les supporters de Liverpool attendent désespérément de voir leur équipe remporter le titre de champion d'Angleterre. Lors de la saison 1989-1990, les Reds devançaient Aston Villa et Tottenham, pour s'offrir le 18ème titre de leur histoire, un record outre-Manche à l'époque. Mais depuis, les Scousers ont connu bien des tourments, et ont vu Manchester United faire mieux (20 titres en Premier League). Qu'à cela ne tienne, l'attente pourrait bien prendre fin au terme de cet exercice, puisque les hommes d'Anfield Road sont en tête du championnat à quatre journées de la fin, disposant de deux points d'avance sur Chelsea. Un homme a permis ce renouveau, Brendan Rodgers.

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Une arrivée sur la pointe des pieds

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31 mai 2012. Le LFC officialise l'arrivée du coach gallois en provenance de Swansea, versant une indemnité de 4 M€ au club pour conclure l'accord. L'entraîneur, lui, fait les présentations, se sentant presque obligé de justifier son arrivée sur le banc de touche liverpuldien : « Je suis fier et honoré d’être le nouveau manager de Liverpool. J’arrive ici à 39 ans, mais cela fait déjà 20 ans que j’entraîne ». La presse s'étonne du choix de la direction de confier les clés du camion au natif de Carnlough, qui prend là le volant de sa première grosse cylindrée.

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Passé par Watford, Reading et donc Swansea, Rodgers a-t-il la carrure pour permettre à Liverpool de retrouver les sommets nationaux ? Telle est la question brûlant les lèvres des fans, alors que l'équipe s’englue inévitablement dans le ventre mou du championnat. Car, si l'on met de côté la scène européenne et la victoire en finale de la Ligue des Champions en 2005, les Reds n'ont pas vraiment su exister en Premier League. La deuxième place acquise en 2009 laissait présager d'un renouveau, mais la suite est des plus délicates. Septième en 2010, sixième en 2011, et huitième en 2012 : Liverpool n'y arrive plus. La pression est donc sur les épaules de Rodgers, qui doit trouver une formule pour relancer la machine.

Le mercato hivernal 2013 : le tournant

À son arrivée, le mercato estival se veut discret dans le sens des arrivées. Fabio Borini (AS Roma), Joe Allen (Swansea), Oussama Assaidi (Heerenveen) et Nuri Sahin (Real Madrid, prêt) débarquent, mais c'est au rayon des départs que Rodgers s'active le plus. Le Gallois veut donner un grand coup de balai, et ils sont nombreux à en faire les frais : Fábio Aurélio, Dirk Kuyt, Maxi Rodríguez, Alberto Aquilani, Craig Bellamy, Charlie Adam, Andy Carroll et Jay Spearing quittent tous les bords de la Mersey. Pour quels résultats ? Pas de franche amélioration au départ, puisque l'équipe pointe à la fin du mois de décembre à la neuvième place, à 21 points du leader Manchester United.

Mais le mercato hivernal va marquer un tournant, avec les arrivées conjuguées de Daniel Sturridge (Chelsea, 14 M€) et Philippe Coutinho (Inter Milan, 10 M€). Les deux hommes vont apporter un vent nouveau à Anfield Road, et un schéma de jeu porté sur l'offensive. Les Reds passent en 4-4-2, et misent tout sur une doublette Sturridge-Suarez de feu. L'Anglais marque d'ailleurs 10 buts en 14 matches de championnat, et participe activement à la remontée, Liverpool terminant au final septième, grimpant donc de deux rangs par rapport à la mi-saison.

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2014, l'année de la confirmation

Les promesses de renouveau sont donc là, reste à transformer l'essai. Première réussite, celle de conserver Luis Suarez qui, malgré des envies d'ailleurs, ne rejoint finalement pas Arsenal et prolonge même jusqu'en 2018. Ceci fait, place au recrutement. Les retouches sont ciblées, et permettent à Rodgers de se renforcer derrière, avec les arrivées de Simon Mignolet, Aly Cissokho, Kolo Touré et Mamadou Sakho. De quoi disposer d'une assise défensive plus poussée, et surtout instaurer une plus grande concurrence. Plus complète sur toutes les lignes, l'équipe de Liverpool a fière allure sur le papier, et attire l'attention au coup d'envoi de la saison.

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Une impression que les Reds justifient d'emblée, avec trois victoires et un nul lors des quatre premiers matches de championnat. La suite, on la connait : vainqueur ce dimanche face à Manchester City (3-2), le LFC semble plus que jamais proche du titre, Gerrard en pleurant même au coup de sifflet final. Grâce à son duo d'enfer Suarez (29 buts) et Sturridge (20 buts), ainsi qu'aux jeunes feux follets Coutinho et Sterling, le club de la Mersey séduit et cartonne (93 buts, meilleure attaque de toute la Premier League), sous la houlette d'un Rodgers qui a permis à l'écurie de retrouver le goût du succès en même temps que le plaisir de produire du jeu. Un bonheur, que décrypte pour nous l'arrière gauche Aly Cissokho :

« C'est un coach qui est très, très joueur. Sa qualité, c'est de parler individuellement aux joueurs, d'expliquer en tête à tête ce qui va et ce qui ne va pas. C'est une tactique qui paie, chaque joueur est bon individuellement. J'aime bien sa manière de coacher, et il va prendre encore plus d'expérience au fil des années, notamment l'année prochaine si on a la Ligue des Champions. Tactiquement, tout commence défensivement, on est à l'aise derrière, ce qui nous permet d'être bien devant. On a deux joueurs (Suarez et Sturridge) qui pressent très haut, défendent comme des chiens, on attaque et on défend ensemble. Le coach a bâti cette équipe sur les deux dernières années, ça paie cette saison ». La seule interrogation est maintenant de savoir si cet exercice magique se conclura par un titre. Mais, dans tous les cas, le renouveau est bien lancé, et Rodgers d'avoir d'ores et déjà réussi son pari.

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