Manchester City : rien ne va plus pour Guardiola

« La première place ? Oui. Il y a 10 points d'écart et c'est évidemment beaucoup. La seconde place n'est qu'à trois points, donc il faut voir ». C'est le visage déconfit que Pep Guardiola s'est adressé à la presse hier après la déroute de Manchester City sur la pelouse d'Everton (0-4). Pour le technicien espagnol, la défaite est double puisque c'est la première fois de sa carrière qu'il a subi un revers aussi large en championnat. En Angleterre plus qu'ailleurs, les forts doivent craindre les plus faibles et Pep Guardiola est en train de s'en rendre compte.

Les journaux anglais, après avoir succombé au charme de l'ancien entraîneur du Barça et de ses aspirations offensives, ont commencé à l'étriller. Les premiers succès obtenus en début de saison et les critiques de plus en plus vives de Guardiola sur le style anglais lui ont valu des piques acerbes. Puis des éditos virulents sur son arrogance alors que Manchester City était régulièrement ballotté en Premier League.

Claudio Bravo, symbole de l'échec du style Guardiola

La rude défaite subie à Everton achève Guardiola et les ambitions de titre pour sa première saison. Mais cela ne change rien à sa philosophie. Son gardien, Claudio Bravo, ne réalise que très peu d'arrêts. Sa défense, et notamment John Stones recruté à prix d'or, prend l'eau. Mais pour Guardiola, le problème n'est aucunement défensif. « Notre capacité à ne pas prendre de buts dépend de ce que nous créons devant. (…) La défense n'est pas la cause, c'est la conséquence de la manière dont nous attaquons », a-t-il lancé en conférence de presse.

Guardiola va-t-il réussir à imposer son style en Angleterre ? C'est la question qui revient le plus. Les résultats actuels libèrent ses détracteurs qui ciblent les mauvais choix de l'Espagnol, avec Claudio Bravo en ligne de mire. Deuxième gardien le plus précis de Premier League sur les relances au pied (derrière Hugo Lloris), il a le troisième plus mauvais pourcentage de tirs arrêtés (sur des tirs cadrés), bien loin des meilleurs spécialistes du championnat. Bravo est devenu le symbole de la difficulté d'appréciation de Guardiola des spécificités anglaises. Les espoirs de titre envolés, l'Espagnol pourra se réhabiliter en Ligue des Champions. S'il passe l'écueil monégasque en 8e de finale pour commencer !