PSG : une défense qui pose question

11 buts en 8 matches. Voilà le bilan défensif du PSG sur le dernier mois de compétition. Le club de la capitale n'a réalisé qu'un seul clean sheet (0 but encaissé) sur ces 8 rencontres, face à Troyes. Pour le reste, même lors de victoires sans contestation (contre Nantes ou Lille), la défense a cédé. Deux aspects distincts l'expliquent : l'expression défensive collective et des prestations individuelles moins abouties. Sur le premier plan, il est évident que l'absence de Thiago Motta, indisponible depuis le 22 octobre, joue des tours à la solidité parisienne. Plus défensif que Rabiot, son remplaçant au poste de sentinelle, l'Italien ferme mieux les espaces et se projette moins vers l'avant que le Français.

Ce dernier n'a pas grand-chose à se reprocher sur son abattage à un poste qu'il n'apprécie pas vraiment, et qu'il fait évoluer à sa manière. Outre Rabiot, qui se partage les tâches défensives avec Verratti, la présence de Draxler ou Pastore ces derniers temps au poste de 3e milieu ne facilite pas là non plus la tâche. Marquinhos le relevait d'ailleurs après la qualification du PSG face à Strasbourg mercredi soir (4-2). « On avait une équipe très offensive sur le terrain. On marque quatre buts, mais on en prend deux. On va gérer cela pour ne pas faire les même erreurs. » Le schéma en 4-3-3 pointe basse, classique depuis le passage de Laurent Blanc, évolue de plus en plus vers un 4-2-3-1 légèrement plus offensif, où le profil de Thiago Motta manque.

Des défenseurs centraux moins dominants

Deuxième aspect à prendre en compte, le niveau de performance globalement en baisse des trois centraux. Intrinsèquement, le PSG peut compter sur trois excellents joueurs avec Thiago Silva, Marquinhos et Kimpembe. Reste que chacun à leur tour connaisse une légère baisse de régime. On a pu le constater d'abord chez Thiago Silva, qui connaît chaque saison un léger passage à vide, où il est moins proche de l'attaquant adverse, monte moins sur lui et défend en reculant. Touché lors du match perdu à Munich, le Brésilien n'était pas dans un bon soir, notamment sur le premier but de Tolisso. Marquinhos, relais souvent très efficace de son compatriote, affiche lui aussi un visage plus timoré. Généralement un peu plus péchu que Thiago Silva dans les duels, il a parfois affiché une forme de passivité, dans le marquage par exemple. Mais aussi enchaîne quelques erreurs de relance, à l'image du but encaissé face au LOSC, où il rend le ballon à l'adversaire d'une passe mal assurée plein axe.

Enfin, Kimpembe, souvent réclamé par les supporters parisiens en raison de ses apparitions rarement décevantes, ne vit pas son meilleur moment. Titulaire lors des deux matches face à Strasbourg, il a parfois pêché dans l'agressivité (comme sur le but de Grimm hier soir) ou manqué de vigilance (le but de Bahoken en L1 ou de Blayac hier soir, partis dans son dos). Pour les affaires courantes, ce coup de moins bien défensif ne représente pas encore un réel danger. Mais dans l'optique de la Ligue des Champions et du duel redouté face au Real Madrid, Unai Emery va devoir trouver une solution collective pour ne pas être trop dépendant de la présence ou non de Motta et de la forme du moment de ses trois piliers défensifs.