Sterling, Zaha & co : quand l’Angleterre s’offre un profond lifting qui fait débat…

À l'image de l'Italie, adversaire de l'équipe de France en amical ce soir, l'Angleterre s'offre une cure de rajeunissement. L'expérimenté Roy Hogdson a pour mission de relancer une sélection vieillissante en manque de résultat. Fort d'un Euro moins catastrophique que prévu (1/4 de finaliste malheureux contre l'Italie après une séance de tirs au but), le sélectionneur anglais a carte blanche pour mener un lifting en profondeur et il ne s'est pas privé pour le faire dans sa liste pour le match amical des siens en Suède ce mercredi, d'autant que de nombreux habitués sont absents pour blessure.

Ainsi, Raheem Sterling (17 ans) et Steve Caulker (20 ans) connaîtront leur première sélection. Le milieu offensif de Liverpool, promu en équipe première des Reds par Brendan Rodgers (10 matches en Premier League, 1 but), et le défenseur central de Tottenham, devenu incontournable pour André Villas-Boas (7 matches en Premier League) seront même alignés d'entrée. Idem pour le pourtant trentenaire Leon Osman (31 ans), milieu d'Everton appelé lui aussi pour la première fois. Sur le banc, on trouvera d'autres novices : la starlette de Crystal Palace Wilfried Zaha (19 ans), le latéral droit d'Arsenal Carl Jenkinson (20 ans) et le défenseur central de Stoke City Ryan Shawcross (25 ans).

S'il a notamment fait confiance à Sterling, Zaha, Jenkison et Shawcross, c'est non seulement pour leur talent, mais aussi pour qu'ils ne choisissent pas une autre sélection, le premier étant d'origine jamaïcaine, le second étant né à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le troisième et le quatrième pouvant respectivement opter pour la Finlande et le Pays de Galles. «Être appelé en équipe d'Angleterre, c'est un honneur. Je ne suis pas intéressé par des joueurs qui ne sont pas sûrs de vouloir jouer ou non pour l'Angleterre. Je l'ai dit clairement à Zaha. Je l'ai invité parce que j'attends de lui qu'il devienne un joueur de la sélection anglaise. Sterling et Zaha m'ont tous les deux assuré qu'ils ont commencé avec l'Angleterre et qu'ils veulent aller au bout de ce processus. Alors attendons», a confié le coach en conférence de presse.

Ce signe fort, toute l'Angleterre ne le comprend pas forcément, à l'image du Marseillais Joey Barton, qui a rarement sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit de dire ce qu'il pense. «Je ne suis pas fan de cette nouvelle mode de donner des sélections à des joueurs pour qu'ils n'aillent pas jouer pour d'autres pays. J'ai du mal... Je ne parle pas seulement de Sterling, mais aussi de Zaha. Ce dernier n'a même pas encore joué en Premier League. Nolan a marqué plus de buts en Premier League qu'eux deux réunis, alors pourquoi ne pas l'essayer ? Ça me dérange. (...) Si c'est pour offrir des capes de charité, tout ce que je dis, c'est que Nolan aurait alors dû être appelé il y a quelques temps déjà», a expliqué le milieu phocéen.

Autant dire que la pression est très forte sur cette nouvelle vague et surtout sur Raheem Sterling (17 ans et 332 jours), qui deviendra ce soir, à Solna, dans la banlieue de Stockholm, le troisième plus jeune joueur capé de l'histoire du football anglais derrière Theo Walcott et Wayne Rooney. Il a donc intérêt à être performant s'il veut que Roy Hodgson ait le temps et le loisir de bâtir sur la durée une séduisante équipe d'Angleterre new-look.