Le statut des capitaines emblématiques mis à mal à travers l'Europe

Par Alexis Pereira
3 min.
Claude Makélélé @Maxppp

Capitaine, c'est presque un métier. Motiver les troupes, toujours être au top pour montrer le chemin à ses partenaires et être fidèle en toute circonstance : c'est loin d'être évident. Surtout lorsque le poids des années vient s'en mêler. Plusieurs exemples viennent étayer cette thèse cette saison.

« Tant que cela continue comme cela et que je suis assez bon pour être titulaire, il n'y a aucun autre club ou je veux jouer. Mais si cela change, je ne veux pas être simplement un joueur de l'effectif. Donc je commence à me dire qu'il va y avoir un moment ou je vais devoir aller voir ailleurs ». Cette déclaration de Jamie Carragher (32 ans) dans les colonnes de News of the World veut dire beaucoup. Elle illustre parfaitement la difficulté pour un capitaine de gérer son déclin sur le plan sportif. Toujours titulaire, le défenseur international anglais est pourtant loin de réaliser la meilleure saison de sa carrière. Il garde pour l'instant la confiance de Rafael Benitez, faute de mieux certainement et grâce à son glorieux passé, mais n'écarte pas l'idée de quitter Anfield Road s'il ne fait plus partie des premiers choix.

La suite après cette publicité

D'autres sont plus diplomates. Raul Gonzalez Blanco, véritable légende vivante du Real Madrid, accepte aujourd'hui sans sourciller le fait de n'être que le quatrième choix de Manuel Pellegrini pour le poste d'attaquant. Son CV plaide pourtant pour lui, mais à l'inverse de Carragher, son coach dispose de nombreuses solutions dans son secteur. Alors que les rumeurs de départ vers les États-Unis se font insistantes, il faut se rappeler qu'el 7 a toujours déclaré qu'il ne ferait jamais la saison de trop. Et à bientôt 33 ans, il pourrait prendre cette décision et rejoindre l'encadrement de son club de toujours. De Madrid à Lisbonne, il n'y a qu'un pas et il se trouve que Nuno Gomes (33 ans), capitaine de vestiaire de Benfica, vit sensiblement la même situation. Goleador né, il a longtemps fait les beaux jours de son club. Aujourd'hui, face à une concurrence plus jeune et très talentueuse, il n'est qu'un simple remplaçant. Et si la Juventus de Turin n'était pas en crise, il n'est pas certain qu'Alessandro Del Piero (35 ans) aurait hérité de telles responsabilités...

À lire Man City : Erling Haaland est toujours touché

La Ligue 1 n'échappe pas à ce constat. Le cas Claude Makelele (37 ans) a fait couler beaucoup d'encre depuis le début de la saison. S'il apporte toute son expérience du haut niveau au Paris SG, le natif de Kinshasa n'a plus ses jambes de vingt ans. Et c'est problématique à un poste qui demande une énorme débauche d'énérgie. Difficile à digérer lorsque l'on se remémore de ses incroyables prestations à Chelsea et au Real Madrid... Le poids des ans, on lui a également imputé la baisse de forme de Cris (32 ans) depuis quelques mois. Le capitaine de l'Olympique Lyonnais a souvent été sous le feu des critiques, présentant un niveau bien inférieur à celui auquel il nous avait habitués. Reste que Le Policier sait se transcender dans les grands rendez-vous.

La suite après cette publicité

Tous ces capitaines en difficulté sont tout simplement confrontés à une logique fin de cycle. Leur statut en est mis à mal. Certains le vivent mieux que d'autres. Seuls les infatigables Carles Puyol et Javier Zanetti relèvent le niveau général. pour les amoureux du football, il est difficile de voir toutes ces gloires parfois à l'agonie. Mais à chaque chose, malheur est bon. Espérons donc que la prochaine génération soit aussi talentueuse et charismatique que la précédente.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité