Sunderland : la renaissance italienne orchestrée par Di Canio

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Sunderland AFC @Maxppp

Très actif sur le mercato, Sunderland entend bien se renforcer efficacement pour s’éviter une saison pénible, et une lutte acharnée pour le maintien semblable à celle qu’il a vécu la saison passée. Pour ce faire, les Black Cats se sont penchés sur le marché italien. La patte Di Canio.

Le 30 mars dernier, Sunderland annonçait le licenciement du coach Martin O’Neill, à la suite d’une défaite face à Manchester United (0-1). Ce 8e match sans victoire et la 16e place à un petit point de la zone de relégation faisaient craindre le pire aux Black Cats, qui, dans la dernière ligne droite de la saison, décidaient alors de prendre un risque en nommant un nouveau coach. Et pas n’importe lequel : Paolo Di Canio. Un homme à la réputation sulfureuse, qui directement, a déclenché une véritable tempête médiatique outre-Manche. En ligne de mire, son rattachement à l’idéologie fasciste, publiquement démontré avec un bras tendu exécuté un soir de derby romain en 2005.

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Presque logique, qu’une telle image suscite huit ans plus tard une tonne de doutes et d’interrogations. Logique oui, mais s’y limiter est réducteur. Car ce serait oublier que Di Canio est un bon coach. Celui qui était sans contrat depuis la fin de son aventure avec le modeste Swindon Town, club qu’il avait fait monter en 3e division anglaise, a vite fait taire ses détracteurs en assurant le maintien. Aujourd’hui, les doutes ne sont plus permis, et Sunderland a réussi son pari. Gage de cette confiance accordée au coach, le club a décidé de lui donner carte blanche pour le mercato.

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Scouts italiens et Giaccherini pour lancer la machine

Le 10 juin, Sunderland officialise ainsi les arrivées de Roberto De Fanti et Valentino Angeloni. Deux anciens membres du board de l’Inter, qui débarquent pour occuper les fonctions de directeur technique et chef scout. Deux Italiens. Si les pensionnaires du Stadium of Light se sont bien gardés de le confirmer, il ne fait nul doute que ces arrivées résultaient d’un désir de coach Di Canio. Lequel a pu enregistrer, depuis, de nouveaux renforts au sein de « sa » cellule de recrutement, les Massimo Mirabelli et Antonio D’Ottavio, anciens collaborateurs de l’Inter et du Torino. Si ces noms ne vous disent rien, leur action est désormais plus reconnue. Car il va sans dire que ces travailleurs de l’ombre n’ont pas chômé.

Le 1er juillet, Sunderland annonce le recrutement de Modibo Diakité, défenseur français en fin de contrat à la Lazio. Quinze jours plus tard, un autre pensionnaire de Serie A, l’international italien de la Juve Emanuele Giaccherini, est recruté contre une somme avoisinant les 10 M€. Deux joueurs qui proviennent donc du calcio, deux arrivées au milieu d’autres certes – comme Jozy Altidore, serial buteur de l’AZ Alkmaar –, mais qui fournissent déjà une grosse indication : pour ses plus importantes recrues, Sunderland veut pêcher en Italie. Ce qui se confirme aujourd’hui avec des rumeurs qui ne cessent d'enfler de l’autre côté des Alpes.

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D’autres Bianconeri à prévoir

En effet, bon nombre de pistes ont été lancées en Italie par les Black Cats. Ces derniers se sont intéressés, en premier lieu, à la situation du jeune Lorenzo Insigne, talent du Napoli finalement voué à la permanence au pied du Vésuve. Depuis, les noms s’enchaînent : les défenseurs Peluso et De Ceglie, les attaquants Matri et Quagliarella, tous joueurs de la Juventus. Dernièrement, le nom de Floccari, attaquant de la Lazio en attente de prolongation, est également cité dans la short-list de Di Canio. Car au final, c’est bien lui, qui tire les ficelles. L’entraîneur a su pleinement profiter de la confiance de ses dirigeants pour construire un nouveau cycle, son cycle.

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Son trash talking et ses méthodes managériales, souvent décriées – comme le fait qu’il adresse des critiques à ses joueurs publiquement – font partie du personnage. Tous, dans l’entourage du club, le décrivent comme un véritable bourreau de travail. « Lui et son staff restent toujours très tard. Il n’est pas ici pour être ami avec tout le monde, mais en tant que joueur, on doit apprécier qu’il veuille le meilleur de nous-mêmes. Il veut s’améliorer, devenir l’un des meilleurs. Il veut transmettre cette ambition à l’équipe. (...) Il n’aime pas qu’on l’appelle ‘’manager’’, lui, c’est le coach. Il est impliqué dans tout, participe même à certaines sessions physiques » a témoigné John O’Shea, capitaine des Black Cats. Il a beau vouloir être considéré comme coach, Di Canio a bien saisi la nature de la fonction de manager.

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