AS Roma : le départ de Luis Enrique ou l’échec du modèle Barça à l’export

Par Alexis Pereira
3 min.
AS Rome @Maxppp

Luis Enrique a officiellement quitté le poste d'entraîneur de l'équipe première de l'AS Roma. Retour sur l'échec d'un ambitieux.

Luis Enrique était arrivé à l'AS Roma présenté comme le nouveau Pep Guardiola. Le club giallorosso, qui venait d'accueillir des investisseurs américains, pensait démarrer un projet d'avenir en injectant un peu d'ADN du FC Barcelone grâce au coach espagnol. Ce dernier sortait d'une saison réussie avec le Barça B, mais n'a pas su transformer l'essai en Serie A. Il s'en est d'ailleurs longuement excusé auprès de ses joueurs hier après-midi, après avoir informé ses dirigeants de son départ dans la matinée.

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«Je n'ai pas réussi à donner 100 %, à imposer mes idées. Pour moi, vous laisser est une défaite, mais je n'arrive pas à vous entraîner comme je le voudrais. Je m'excuse auprès des joueurs que j'ai moins fait jouer, ceux que je n'ai pas su mettre en valeur, mais je devais faire des choix et j'ai toujours agi pour le bien de l'équipe. La Roma est un grand club et je vous demande de toujours donner le meilleur», a-t-il regretté, apparemment ému jusqu'aux larmes. Pourtant, l'Espagnol avait eu les coudées franches et un salaire de 2,9 M€ sur l'année pour mettre en place un projet à long terme.

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Il a ainsi accueilli l'été dernier des joueurs expérimentés tels que Gabriel Heinze, Maarten Stekelenburg ou Osvaldo pour encadrer une jeune garde aux dents longues incarnée par José Angel, Bojan Krkic, Simon Kjaer, Miralem Pjanic, Fernando Gago, Erik Lamela ou encore Fabio Borini entre autres. La mayonnaise n'a jamais pris ou alors en de trop rares occasions. On se rappelle par exemple de la correction infligée à l'Inter Milan (4-0, 22e journée) ou la belle victoire à Naples (1-3, 16e journée). Mais le bilan général reste bien insuffisant au vu des ambitions et du potentiel de l'effectif.

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Peut-on copier le modèle Barça ?

En 41 rencontres, l'ancien international ibérique affiche une feuille statistique tout juste équilibrée avec 16 victoires, 9 nuls et 16 défaites toutes compétitions confondues. Au final, à une journée de la fin du championnat italien, le club de la Louve ne peut pas espérer mieux qu'une 7e place. Daniele De Rossi et ses partenaires ne disputeront pas de compétitions européennes en 2012/13. Après leur piteuse élimination au tour préliminaire de l'Europa League cette saison, cet échec fait tâche...

Plus largement, l'incapacité de Luis Enrique à mener à bien son chantier d'envergure au Stadio Olimpico pose une question : est-il possible d'exporter le modèle Barça dans un autre club, dans un autre pays ? Évidemment, il ne disposait pas des mêmes joueurs ou du même vivier de jeunes. Mais il a essayé de transposer les mêmes principes de jeu, ceux qui lui avaient permis de terminer 3e de Segunda Division l'an passé avec la réserve blaugrana des Christian Tello, Nolito (à Benfica aujourd'hui) et Jonathan Soriano (qui évolue désormais à Salzburg).

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Le natif de Gijón n'a pas réussi à relever ce défi de taille. Un autre entraîneur peut-il relever ce pari ? Guardiola lui-même parviendra-t-il à briller ailleurs qu'au FC Barcelone, avec d'autres joueurs que les Lionel Messi, Andrés Iniesta, Xavi ou Daniel Alves ? Jusqu'à preuve du contraire le doute subsistera toujours. Et en attendant, l'AS Roma se cherche un nouveau coach qui pourrait être Vincenzo Montella. Luis Enrique et Pep Guardiola, eux, réfléchiront tranquillement à la suite de leur carrière de coaches.

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