Brescia : les premiers pas de l'enfant chéri Mario Balotelli

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Brescia Mario Barwuah Balotelli @Maxppp

Libre après son départ de l'Olympique de Marseille, Mario Balotelli voulait prendre le temps de la réflexion avant de se lancer dans un nouveau projet. Finalement, l'Italien a signé en faveur de Brescia, promu en Serie A. Un choix du coeur pour Super Mario dont le retour aux sources était très attendu. Comment se passent ses débuts ? Gros plan.

On n'est jamais mieux que chez soi. Mario Balotelli ne dira pas le contraire. Après avoir sillonné l'Europe et multiplié les expériences en France, l'attaquant a fait son grand retour en Italie cet été. Et pas n'importe où. À Brescia. Une ville chère à son cœur puisque, quelques mois après sa naissance à Palerme, sa famille s'est installée dans la province de Brescia, à Bagnolo Mella. Il a été ensuite confié à une famille d'accueil vivant à Concesio, près de Brescia aussi. Cette ville compte également beaucoup pour Mario Balotelli puisque c'est là-bas qu'il est né en tant que footballeur, lui qui a porté les couleurs de l'Associazione Calcio Lumezzane. Un club basé dans la province de Brescia. Fortement attaché à cet endroit, l'ancien joueur de Manchester City n'a jamais rompu le lien malgré la distance et une carrière de footballeur de haut niveau. «Balotelli a toujours démontré qu'il suivait l'équipe, même quand elle était en deuxième division. Il postait des vidéos, des messages de soutien», nous rappelle Valentina Clemente, journaliste au Corriere dello Sport et spécialiste du football italien.

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Quand Brescia est monté en Serie A en fin de saison dernière, l'international italien était forcément aux anges. Rapidement, les rumeurs l'envoyant là-bas se sont faites nombreuses. D'autant que l'ancien joueur de Nice arrivait en fin de contrat à l'Olympique de Marseille. Malgré une approche sérieuse de Flamengo au Brésil, Mario Balotelli a dit oui à Brescia. Un choix du cœur qu'a justifié le joueur lors de sa présentation aux médias le 19 août dernier. «Nous avions rencontré le président en Angleterre. Ce choix s’est fait après avoir parlé à Mino (Raiola). Ce n’était pas difficile d’accepter l’offre de Brescia. Quand leur offre est arrivée, je n’ai pensé à rien d’autre. Ici je peux tout avoir, c’est l’équipe de ma ville. Quand j’ai dit à ma mère que je pouvais venir à Brescia, elle a tout de suite commencé à pleurer. Elle était très heureuse une fois que j’ai signé. Mon père rêvait de me voir jouer ici, chez lui. J’ai passé plus d’années à l’étranger qu’en Italie». Il était donc temps pour l'enfant chéri, souvent considéré comme un enfant terrible, de rentrer à la maison.

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Balotelli de retour à la maison

Un come-back qui était attendu aussi bien par toute une ville. «Le fait d’être retourné à Brescia est important pour Mario Balotelli», précise Valentina Clemente. «Il a un lien fort avec cette ville. C’est sa ville natale, c’est là où il a fait ses premiers pas. Il est attendu. Les gens ont beaucoup apprécié qu'il ait fait ce choix. Ça faisait un moment qu’on parlait du fait qu’il pouvait aller à Brescia». Un challenge sportif et un pari énorme puisqu'il a rejoint une formation promue. Mais cela n'a pas de quoi faire douter Balotelli. «La peur, je n’en ai pas. Le but est de faire grandir Brescia avec ce que je peux apporter à l’équipe. Je pense que vous (les journalistes) avez plus peur que moi. Je n’ai jamais reçu autant d’amour qu’aujourd’hui ici, je veux leur rendre leur confiance. Je vais bien, je suis très calme. Être un leader ? Dans quel sens ? Il y a celui qui parle, qui s’entraîne, qui fixe des objectifs. Je l’ai toujours été. Maintenant, je suis plus mature, j’ai plus d’influence sur les jeunes, aussi à cause de l’âge. Les journalistes ont toujours véhiculé l’idée que je suis fou. Si vous demandez plutôt à mes coéquipiers dans le vestiaire, vous ne trouverez personne qui me déteste».

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Pour l'amour du maillot et de ses supporters, Mario Balotelli est prêt à tout donner, lui qui doit apporter son expérience et ses buts à Brescia. Depuis son arrivée, il a disputé deux rencontres. La première était le 24 septembre face à la Juventus. Avant ce choc, le joueur né en 90 avait confié : « J’ai plus travaillé ici en un mois et demi que durant les dix dernières années de ma carrière. Si jouer contre Cristiano m’enthousiasme ? Non, vraiment pas. C’est un grand champion. Mais le meilleur, c’est Messi». Finalement, son équipe s'est inclinée 2 à 1 (90 minutes jouées). Mais son entraîneur s'était montré plutôt enthousiaste après sa grande première. «Balotelli est arrivé avec une grande motivation. C’est un footballeur extraordinaire et il va nous donner un coup de main. Il a de grandes qualités pour faire beaucoup plus». Un message qui a été entendu par son joueur, auteur d'un but face à Naples le week-end dernier (défaite 2-1). Il s'agissait de son premier but sous le maillot de Brescia. C'était aussi sa première réalisation en Serie A depuis le 22 septembre 2015 face à l'Udinese, soit 1468 jours.

Une adaptation en douceur à Brescia

De quoi rendre le joueur heureux, lui qui avait aussi vécu un grand moment en entrant sur le terrain accompagné de sa fille Pia avant la rencontre. Toutefois, son entraîneur attend encore mieux d'un tel élément comme il l'a avoué après la rencontre face aux Partenopei. «Mario est un joueur que vous connaissez tous, il est arrivé avec une grande motivation. Ses qualités techniques sont reconnues, je le vois très actif dans le projet. J'attends toujours quelque chose de plus de lui, une performance individuelle importante». Une adaptation en douceur pour l'ancien Marseillais, qui ne passe pas inaperçu pour autant. «Pour l'instant, l'adaptation de Mario Balotelli s'est faite plutôt dans la discrétion. Dans le sens où il n'a pas pu jouer pendant les quatre premières journées de Serie A. Il s'est pas mal entraîné. Aujourd'hui, il vit un rêve avec cette opportunité. Maintenant, c'est à lui de montrer qu'il a vraiment mûri, que le temps où il s'entraînait mal, etc. est terminé. Il est difficile de prévoir comment les choses peuvent évoluer avec Balotelli. A priori, là, ça a l'air de bien avoir commencé. L'entraîneur parle peu de lui, car il veut le protéger. Mais il a évoqué le fait qu'il se montre disponible», nous explique Valentina Clemente.

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Elle poursuit : «On sait que les débuts de Mario Balotelli sont toujours assez bons. C'est sur la longueur qu'il faudra le juger et voir s'il va tenir. Le fait d'avoir ses enfants à côté joue. Quand il était à l'étranger, c'était un petit peu plus difficile. Ça peut l'aider à être plus concentré. Tout le monde a vu comment il était content d'entrer sur le terrain dimanche avec sa fille. Il était heureux, il a marqué. Il n'a pas pu faire plus que ça mais c'est déjà bien de faire ça face au Napoli. Ça n'était pas évident. Il a un lien assez fort avec Naples, où sa fille est née. On sait que c'est une personne émotive. Il est très sensible». Mario Balotelli y va donc piano-piano. Toutefois, il n'aura pas trop le temps non plus devant lui puisqu'il avait avoué lors de sa présentation que son objectif était de retrouver la Nazionale pour l'Euro 2020. «Pour le moment, le retour en sélection n'est pas à l'ordre du jour. Aujourd'hui avec les jeunes qui sont en train de monter, Mancini doit faire attention à faire évoluer les gens qui peuvent être décisifs pour le futur», confie Valentina Clemente. «Mancini veut attendre un peu. Ils ont un rapport assez fort. Mais c'est aussi peut-être pour ça qu'il veut attendre. Il souhaite que Mario se stabilise avant de le rappeler. Il faudra voir par la suite s'il tient ses promesses. Les portes de la sélection ne sont jamais fermées». Elles pourraient d'ailleurs s'ouvrir de nouveau si Mario Balotelli retrouve son meilleur niveau. À Brescia, tout est réuni pour !

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