Callejon, l’étonnant homme clé de Naples

Par Alexandre Pauwels
3 min.
SSC Naples José María Callejón Bueno @Maxppp

Accueilli à Naples avec un certain scepticisme cet été, José Callejon a depuis été récompensé pour son choix risqué de quitter son club formateur pour l’Italie. Dans le Napoli de Benitez, l’Espagnol s’est imposé en titulaire indiscutable, un nouveau statut qu’il justifie à chacune de ses sorties. Retour sur une émancipation réussie.

Le 11 juillet dernier, le passage de José Maria Callejon à Naples était officialisé. Contre 10 M€, le polyvalent attaquant espagnol quittait donc son club formateur le Real Madrid pour rejoindre les Partenopei. Avec l’espoir d’obtenir ce qu’il n’avait jamais eu chez les Merengues, à savoir un statut de titulaire indiscutable. Sur le papier, du tout cuit, avec un son compatriote Benitez sur le banc et un 4-2-3-1 taillé pour lui. Mais dans le fond, l’Italie se gardait de tout excès d’optimisme. D’une part en lançant le doute que le joueur assume son statut aussi rapidement, du fait qu’il connaisse sa première expérience étrangère du haut de ses 26 ans. D’une autre, avec ce tabou qui voudrait que les Espagnols éprouvent toujours des difficultés en Serie A. Des doutes finalement dissipés par le jeu.

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L’homme clé de Rafa Benitez

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D’emblée, Rafa Benitez avait lancé de belles prédictions, ajoutant un peu de pression et de curiosité autour de son joueur. « Callejon nous apportera beaucoup en attaque. Il peut occuper n’importe quelle position dans mon trident offensif, il sait créer les espaces, prendre la profondeur et surtout, marquer. Combien de buts dans la saison ? Je dirais 15-20. Je pense qu’il y arrivera. » Aujourd’hui, l’intéressé semble en tout cas bien parti. Callejon, cette saison, c’est déjà 6 réalisations en 13 matches toutes compétitions confondues. Et surtout, une influence non négligeable dans le jeu napolitain. Comme le pointait le technicien espagnol, il peut évoluer à n’importe quel poste offensif, et quoi qu’il advienne, se déplace beaucoup sur le front de l’attaque.

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Bien que calé côté droit sur la feuille de match, il permute et repique énormément, en témoigne son but face à Marseille en LdC, où il est alors positionné… côté gauche. Son association avec son acolyte Gonzalo Higuain est appréciable (en témoignent les passes décisives de l’Argentin face à l’OM ou encore la Fiorentina ce mercredi), celle avec ses pendants Insigne ou Mertens également, tandis qu’il profite des ballons distillés par Hamsik dans la profondeur pour faire parler sa vitesse. Un joueur complet, un joueur d’équipe, qui ne rechigne jamais à l’effort, y compris en défense. De ce fait, il est l’élément offensif le plus utilisé cette saison par Benitez, lequel, alors qu’il semble vouloir varier les plaisirs avec Insigne et Mertens côté gauche, n’a jamais remis en cause la titularité de son protégé sur le flanc droit de son 4-2-3-1. Sûrement parce que Callejon est le joueur qui incarne le mieux ses idées tactiques sur la pelouse.

« Naples avant la Roja »

Pour sa part, l’attaquant accueille les louanges avec modération. « Le Mister a dit que je pouvais arriver à 20 buts ? Je le remercie, il a confiance en moi, ce serait un beau total. Mais naturellement, je pense avant tout à l’équipe. Je joue toujours pour gagner et ici à Naples, je suis très heureux » analysait-il récemment au micro de Radio Kiss Kiss Napoli. Interview durant laquelle nombre de déclarations viendront symboliser son bien-être dans la cité parthénopéenne, puisqu’à l’écouter, « les Azzurri viennent avant tout pour moi, même la sélection espagnole » et « le San Paolo est plus chaud que le Bernabeu. » Qu’il se rassure, l’Espagnol n’a aucunement besoin de déclarations d’amour pour mettre les tifosi dans sa poche.

Au vrai, Naples l’a déjà adoubé, et les premiers drapeaux espagnols de faire leur apparition dans les Curve de mythique San Paolo. Il a également fait oublier en partie un certain Edinson Cavani, en endossant le numéro 7 laissé vacant par l’Uruguayen. « Qu’il l’ait porté ne m’affecte pas, ça ne signifie rien pour moi », assurait-il à ce sujet. Pas de doute, dès sa signature, Callejon croyait en sa réussite. Et après tant d’années passées à attendre son heure dans son club formateur, à l’ombre des stars galactiques, il peut aujourd’hui se satisfaire d’une émancipation réussie.

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