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Comment Marco Di Vaio a sauvé l’amour de sa carrière, le Bologne FC…

Par La Rédaction FM
4 min.
Bologne @Maxppp

« Fin octobre, je retourne chez moi, à Bologne. » Il y a quelques semaines, Marco Di Vaio annonçait le terme de sa carrière de footballeur, entérinée hier avec un dernier match – et un dernier but – en faveur de l’Impact Montréal. Le buteur a pris ses billets pour l’Italie, direction la ville qui lui est chère, où il a disputé son meilleur football. Et il n’est pas venu seul.

C’est officiel depuis le 15 octobre dernier. Le Bologne FC, jusqu’alors présidé par Albano Guaraldi, est passé entre les mains d’un consortium americano-canadien, avec à sa tête l’avocat new-yorkais Joe Tacopina. La fin d’un calvaire de plusieurs années, marquées par l’instabilité managériale et la menace constante d’un dépôt de bilan. Au-delà de la bonne nouvelle pour le septuple champion d’Italie et le foot transalpin dans sa globalité, lequel voit débarquer de nouveaux investisseurs étrangers chargés de dollars et d’ambition, l’histoire vaut le coup d’être contée pour le personnage qui unit une grande partie des protagonistes du dossier : Marco Di Vaio.

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Di Vaio ou le créateur de l’axe Bologne-Montréal

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Cette ligne imaginaire entre Bologne et l’Amérique, c’est en effet Marco Di Vaio qui l’a tracée. Et ce, avec son transfert depuis l’Émilie-Romagne vers l’Impact Montréal à l’été 2012. Comme une étrangeté : souvent source de reproches – ou du moins de déception – de la part des supporters, le départ d’une légende vivante s’est ici mué en démarche bénéfique. Mais au vrai, ni durant ce fameux été ni à aucun moment, Di Vaio n’a été blâmé par les tifosi rossoblù. Débarqué en 2008 chez les Felsinei, l’attaquant, 32 ans au moment des faits, a su y relancer sa carrière après des piges ratées à Valence, Monaco et au Genoa. Comme Baggio et Signori avant lui, il a profité de cet air propre à la cité émilienne, propice aux attaquants vétérans annoncés en perdition, pour retrouver le goût du but. 65 ont nourri son parcours de quatre ans, des pions qui ont toujours contribué aux maintiens du club dans l’élite italienne. Parti à l’issue du meilleur exercice du point de vue comptable – 9e place en Serie A – et sur le plan du jeu – pure poésie que l’animation offensive d’alors, avec l’intrépidité du duo Ramirez-Diamanti derrière lui – qu’il ait connu au BFC, Di Vaio avait le sentiment du devoir accompli. Il ne se doutait pas qu’il marquerait son but le plus important pour Bologne de l’autre côté de la planète.

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De fait, Di Vaio a instauré le rapport entre Bologne et l’Impact, rapport qui sera plus tard symbolisé par un match amical et deux autres transferts de joueurs bolognais vers le Canada – Paponi et Pisano. Et au-delà de cette relation, l'attaquant a sympathisé avec le proprio de sa franchise, un certain Joey Saputo. Au creux de cette nouvelle amitié s’écrit l’histoire. Le vieux buteur parle calcio au riche homme d’affaires d’origine sicilienne – qui au-delà de ses parts dans l’entreprise de produits laitiers familiale, pèserait 4 milliards de dollars –, lequel, féru d’Italie comme en témoignent ses différents mercati tournés vers la Botte – Nesta, Corradi, Ferrari –, écoute d’une oreille attentive. Dans un premier temps, il n’est pas emballé. Ce n’est que lorsque l’avocat new-yorkais Joe Tacopina, ancien membre du board de la Roma qui avait déjà tenté le rachat du BFC en 2008, lui a présenté du concret, que le businessman est revenu vers Di Vaio.

100 M€ sur trois ans et un Bologne européen à moyen terme

La suite, c’est encore l’attaquant qui la conte le mieux. « J’avais parlé avec Saputo de la possibilité d’acquérir Bologne l’année dernière quand nous étions encore en Serie A, mais il n’était pas intéressé. Quand la possibilité s’est présentée, il m’a demandé mon avis et je ne pouvais que parler en bien de Bologne. C’était comme tirer un pénalty dans des cages vides. » C’est ainsi que sur les recommandations de Di Vaio, Saputo a accepté de rentrer dans le consortium mené par Tacopina, consortium dont il est sans nul doute le plus riche investisseur. Bien que le néo-président rossoblù ait parlé d’autres créanciers ayant préféré rester dans l’ombre – les rumeurs identifiaient un Kobe Bryant notamment –, c’est bien Saputo qui l’a accompagné à Bologne à sa prise de fonction. Faisant office de guide, Di Vaio était du cortège.

S’il refusait alors de se confier au sujet de son futur chez les Felsinei, lui qui avait encore quelques matches à négocier avec l’Impact, le néo-retraité intégrera sans nul doute l’organigramme rossoblù. Son rôle reste à déterminer, d’autres semblent déjà attribués, comme le poste de directeur sportif, qui devrait revenir à l’ancien de la Fiorentina Pantaleo Corvino, tandis que le banc pourrait bien être confié à Roberto Mancini. De beaux noms, car le but de ce nouveau BFC, outre un retour immédiat dans l’élite italienne, est celui de retrouver les sommets. « Le premier objectif est de revenir en Serie A, la place de Bologne n'est pas ailleurs. Peut-on imaginer une Premier League sans Arsenal ou Aston Villa ? Une fois remonté, on devra consolider notre position dans les 10 premiers, avant de devenir un club qui lutte pour l’Europe. J’ai un grand respect pour l’Udinese, le Torino ou la Fiorentina, mais Bologne n’a rien à leur envier », a déclaré Tacopina lors de sa présentation, là où Saputo a parlé d’un investissement de 100 M€ sur trois ans, une grande partie étant consacrée au Stadio Renato Dall’Ara. 50 ans après son dernier Scudetto, Bologne peut donc rêver à nouveau. Merci Di Vaio.

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