Entretien avec… Ricardo Faty : « Si je quitte la Roma, je veux revenir en L1»

Par Khaled Karouri
6 min.
AS Rome Ricardo Faty @Maxppp

Ligue 1, Bundesliga et Serie A... Du haut de ses 23 ans, Ricardo Faty a déjà roulé sa bosse. Une carte de visite bien remplie qui a de quoi faire envie. Pour FootMercato, l'international Espoirs français revient sur ses années de formation, sa carrière, sa situation actuelle et ses perspectives d'avenir.

FootMercato: Tout d'abord, comment allez-vous ?

Ricardo Faty: Et bien écoutez, ça va très bien. Je suis finalement resté à la Roma et je vais finir tranquillement la saison là-bas. On verra ensuite comment ça se passe en fin de saison.

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FM: Vous avez été durant votre jeunesse l'un des acteurs du documentaire À la Clairefontaine. Que retenez-vous de cette expérience ?

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RF: Alors c'était un documentaire sur trois ans, consacré à notre promo à Clairefontaine. Les réalisateurs venaient plusieurs jours par semaine pour voir notre évolution. C'était une belle expérience. Même s'ils ont aussi montré certains aspects négatifs, c'est clair que c'est un bon souvenir.

FM: Êtes-vous encore en contact avec certains de vos amis de cette promotion ?

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RF: Oui, avec la plupart d'ailleurs. Je suis resté en contact avec ceux qui étaient déjà mes amis là-bas, Abou Diaby ou Hatem Ben Arfa par exemple. Après, je suis aussi resté en contact avec d'autres qui n'ont pas réussi à percer dans le foot. Ça fait plaisir de garder contact avec eux.

FM: Vous venez d'évoquer le nom d'Hatem Ben Arfa. Comment était-il à cette époque ?

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RF: C'est quelqu'un de très extraverti. Il aimait déjà bien s'amuser, c'était quelqu'un de très marrant. On prenait du plaisir ensemble. Il avait aussi un très gros talent à son âge. C'était un phénomène, techniquement il était au-dessus. Je le connaissais d'ailleurs avant, car on se côtoie depuis qu'on est tout petits et il avait déjà un talent exceptionnel.

Un parcours déjà riche d'aventures

FM: Vous êtes maintenant un professionnel aguerri. Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

RF: Après Clairefontaine, je suis parti à Strasbourg. J'ai pu commencer chez les professionnels là-bas. Et en coupe d'Europe, j'ai joué contre la Roma qui a voulu me prendre. J'ai donc ensuite signé mon premier contrat pro à Rome en 2006. J'ai fait un an à Rome, j'ai fait quelques matches et je me suis fait une déchirure à la cuisse. En 2007, je suis parti à Leverkusen, en prêt. Ça ne s'est pas très bien passé donc je suis parti à Nantes. Et finalement, je suis revenu cette saison à Rome.

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FM: Vous avez connu Nantes. Quel regard portez-vous sur ce club en proie à de sérieuses difficultés ?

RF: Malgré tout ce qui a pu se passer là-bas, j'en garde un bon souvenir. La remontée en Ligue 1 a été pour moi un très grand souvenir. On avait fait du bon boulot et malheureusement on n'a pas su continuer sur cette lancée. On est donc descendus en Ligue 2 alors qu'avec l'équipe qu'on avait, il y avait la place pour faire quelque chose d'intéressant. Je pense que là, avec l'arrivée de Baptiste Gentili, ils auront les moyens de jouer les premiers rôles dès l'année prochaine.

FM: Vous êtes donc aujourd'hui en Serie A. Quelles sont les différences entre ce championnat et la Ligue 1 ?

RF: Déjà, en Italie, le championnat est très difficile. Jouer en Sardaigne ou en Sicile contre des équipes qui ne jouent pas le haut de tableau, ce n'est jamais facile. Et à côté, il y a des matches très excitants à jouer face au Milan, à l'Inter ou à la Juve. La grosse différence avec la Ligue 1, c'est que là, il y a de bons matches à jouer tous les week-ends. Sur le plan du jeu, c'est encore au-dessus parce qu'il y a des joueurs de très haut niveau.

FM: Vous ne jouez pas trop cette saison à la Roma. Comment vivez-vous cette situation ?

RF: Ce n'est pas évident. L'arrivée de Claudio Ranieri avait un peu redistribué les cartes. J'ai eu pas mal de temps de jeu durant l'automne, mais je n'ai pas eu autant de temps de jeu avec l'arrivée de l'hiver. Là ça va, je commence un peu à jouer depuis le début de l'année. Le coach m'a dit de ne pas lâcher, qu'il suivait mon travail au quotidien. Mais après, le principal reste d'avoir du temps de jeu.

FM: Philippe Mexès et Jérémy Menez peinent eux aussi à enchaîner les matches. En parlez-vous entre vous ?

RF: Pas tant que ça. Chacun s'occupe de sa situation. Je discute quand même pas mal avec Philippe parce que c'est un peu notre grand frère. On essaye de positiver entre nous, mais chacun s'occupe déjà de sa situation.

FM: Regrettez-vous avec le recul d'être parti peut-être trop tôt à l'étranger ?

RF: Non, sincèrement non. J'aurais pu signer ailleurs qu'à Rome, mais j'avais vraiment envie de connaître le championnat italien. C'est vrai que je n'ai pas beaucoup de matches au compteur, mais ça reste une belle expérience. Chaque cas est unique, je pense. Certains sont partis à l'étranger très tôt et ont réussi, pour d'autres ce n'est pas le cas. Je suis content de mon parcours même si j'aurais aimé avoir plus de temps de jeu. Je suis content d'être à la Roma, j'ai gagné une Coupe d'Italie déjà. J'ai goûté à la Ligue des Champions aussi, et ce n'est pas encore fini. Il reste une saison à terminer et j'espère bien jouer le plus de matches possible.

Un avenir peut-être en Ligue 1

FM: Un départ en fin de saison est-il envisageable ?

RF: La Roma serait favorable à l'idée de me voir prolonger parce que j'arrive en fin de contrat en 2011. Mais c'est clair que je veux des garanties pour avoir un rôle plus important dans l'équipe avant de prolonger. Il va falloir que je prenne une décision : rester ou partir. Si je dois partir, c'est pour rejoindre un club qui me donnera du temps de jeu.

FM: Avez-vous déjà des contacts ?

RF: Il y a des clubs intéressés, notamment en France, en Italie et en Espagne. On verra par la suite, mais pour le moment, je veux me concentrer sur la Roma pour montrer de quoi je suis capable ici. Après, s'il faut partir, je partirai sans problème.

FM: Si vous étiez amené à partir, un retour en France serait prioritaire ?

RF: Si je dois quitter la Roma, je privilégierai les clubs français. La Ligue 1 est un championnat que je connais et qui est important. Si je peux jouer en Ligue 1, alors j'irai en Ligue 1. Certains clubs de Serie A sont aussi intéressés, mais je ne veux pas aller n'importe où.

FM: Votre frère, Jacques Faty, joue à Sochaux. Vous pousse-t-il à le rejoindre ?

RF: Non. Il me conseille surtout sur le plan mental. Il me dit de ne pas lâcher, car je suis dans un grand club européen. Il m'incite à profiter de la chance que j'ai d'être dans cette équipe pour progresser et faire mon trou.

FM: Vous avez connu toutes les sélections de jeunes en équipe de France. Pensez-vous toujours aux Bleus ?

RF: Bien sûr. Récemment, mon frère est parti en équipe du Sénégal. C'est vrai qu'il me pousse gentiment à le rejoindre. C'est une option à laquelle je pense fortement. C'est un challenge intéressant. Je réfléchis et je garde dans un coin de ma tête l'équipe de France.

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