Entretien avec… Yohan Benalouane : «Ezequiel Lavezzi est vraiment un joueur exceptionnel»

Par Alexis Pereira
6 min.
Cesena Yohan Benalouane @Maxppp

Exilé en Italie depuis deux saisons maintenant, à Cesena, Yohan Benalouane (25 ans) a pris la mesure de la Serie A. Sa fin de saison en boulet de canon en témoigne, et ce, malgré la relégation de son club. Pour Foot Mercato, l'ancien Stéphanois a évoqué son acclimatation au football transalpin, son avenir et son regard sur la Ligue 1.

Foot Mercato :Tout d'abord, comment allez-vous ?

Yohan Benalouane : Ça va très bien. Nous avons fini la saison. On est un peu déçu de nos résultats mais ce championnat restera comme une expérience très enrichissante sur le plan professionnel.

À lire L’OM peut trembler face à l’Atalanta

FM : Quel bilan dressez-vous de cet exercice sur le plan collectif ?

YB : Cela n'a pas été une réussite parce que nous avions d'autres ambitions que le maintien. On avait vraiment de très bon joueur. Mais malheureusement, on n'a pas eu de résultats. Ensuite, lorsqu'on se retrouve dans une spirale négative, à perdre des matches, cela devient très difficile. On n'a pas eu les résultats et pour diverses raisons, on est descendus.

FM : D'un point de vue personnel, comment jugez-vous votre saison ?

YB : J'ai fait pas mal de matches. C'est vrai qu'au début de la saison, c'était compliqué. On a changé trois fois d'entraîneur. Le dernier m'a vraiment fait confiance. Du coup, j'ai pu m'exprimer sur le terrain. Et sur ces matches-là (contre l'Inter Milan, Palerme ou la Juventus Turin), mon constat, c'est que j'ai beaucoup changé, j'ai beaucoup mûri, j'ai beaucoup progressé dans mon jeu. Travailler en Italie, ça permet de progresser rapidement surtout pour les défenseurs. Ces progrès m'ont permis de réaliser de bons matches et j'espère que ça va continuer comme ça.

FM : Après vos deux saisons passées en Italie, vous sentez-vous pleinement adapté au football qui y est pratiqué ?

La suite après cette publicité

YB : En hiver, j'ai eu la possibilité de revenir en France, mais j'ai préféré rester en Italie. Cela a été un choix parce que je me sens bien en Italie, je commençais à m'adapter au football et je me suis demandé pourquoi changer alors que je peux avoir une certaine continuité ici. Finalement, j'ai bien fait. Plus on prend le temps d'apprendre le football dans le pays dans lequel on vit, plus on se plie aux exigences du haut niveau pour faire des prestations toujours meilleures.

FM : Cette possibilité de retour en France cet hiver, quelle était-elle ?

La suite après cette publicité

YB : J'ai eu une proposition d'Auxerre. Je suis venu en France. J'avais deux propositions : Auxerre et Parme. Parme, ça trainait un peu. J'ai préféré ne pas donner suite à la proposition d'Auxerre, pour poursuivre ma progression en Italie. Cela a été un choix de carrière. J'ai préféré rester sur ma route sur le championnat italien, privilégier la continuité. Parme, ça ne s'est pas fait non plus. Je suis très content d'avoir pris la décision de rester.

FM : Vous voyez-vous rester en Italie la saison prochaine ?

YB : La saison vient de se terminer. Je vais prendre des vacances, réfléchir et j'essaierai de prendre la meilleure décision pour ma carrière.

FM : Avez-vous déjà quelques contacts ?

YB : J'ai quelques contacts, maintenant, le mercato n'a pas encore commencé. Il faut encore un peu de patience, on verra bien. De toute façon, je suis toujours sous contrat avec Cesena jusqu'en 2014. On verra ce qu'il se passera par la suite.

FM : Vous ne vous fermez donc aucune porte. Seriez-vous partant pour un retour en France en cas de challenge intéressant ?

La suite après cette publicité

YB : Oui, bien sûr. Je vais en parler un peu avec mon manager. On va voir un peu les possibilités qui se présentent et par la suite je prendrai la décision que je juge la meilleure.

FM : Depuis deux saisons en Italie, vous avez affronté de sacrés attaquants, de Zlatan Ibrahimovic à Diego Milito en passant par Antonio Di Natale, Edinson Cavani ou Miroslav Klose. Lequel vous a le plus impressionné et mis en difficulté ?

La suite après cette publicité

YB : Ils sont tous très forts. C'est vrai qu'Ibrahimovic est vraiment complet. Il est fort physiquement, il a tout. Ensuite, il y a un joueur comme Ezequiel Lavezzi, qui risque d'arriver à Paris. C'est vraiment un joueur exceptionnel. Il y a beaucoup de profils de joueurs, beaucoup de talents. Mais, pour moi, le plus compliqué, ça a été Lavezzi. Il est petit et costaud, c'est le genre de joueurs embêtant à prendre pour moi qui suis plus grand.

FM : On dit souvent que l'Italie est le paradis des défenseurs. Avez-vous ressenti cela pendant vos deux saisons en Serie A ?

YB : Personnellement, je sens que j'ai progressé sur le plan tactique. Ici, on travaille beaucoup dessus pendant la semaine, on y accorde une importance particulière. C'est vrai qu'en Italie, il faut beaucoup d'intelligence pour un défenseur. On s'en rend compte avec un joueur comme Jonathan Zebina par exemple, qui est revenu en France avec ce bagage et son expérience italienne, et qui a fait une bonne saison à Brest. Je pense que c'est très enrichissant pour un défenseur d'évoluer en Italie. C'est pour ça que je m'épanouis ici et que j'espère pouvoir m'améliorer encore dans les années à venir.

FM : Vous semblez parfaitement adapté de l'autre côté des Alpes et pourtant, votre aventure italienne avait commencé de manière plutôt étrange n'est-ce pas ?

YB : Oui j'étais censé aller à la Juve. Au début, ça a été une déception. Sur les premiers jours à Cesena, ça a été difficile. Mais ensuite, ça a été mieux. Je ne regrette pas mon choix, je suis bien ici à Cesena, en plus la région est très belle. Je n'ai pas de regrets.

FM : Avant la fin de la Ligue 1, vous aviez misé sur le Paris SG dans les colonnes du Parisien. Suivez-vous toujours attentivement la L1 ?

YB : Je me suis un peu trompé. Ils ont eu la possibilité de gagner le titre, ils gagneront peut-être l'année prochaine ! J'arrive à voir quelques matches du championnat de France de temps en temps pour suivre notamment des anciens partenaires à Saint-Étienne comme Bafetimbi Gomis et Mouhamadou Dabo qui jouent à Lyon. Montpellier a fait une très grosse saison.

FM : Saint-Étienne, votre club formateur, a lui aussi réalisé un beau championnat, échouant tout près d'une qualification européenne. Gardez-vous une tendresse particulière pour les Verts ?

YB : C'est le club qui m'a formé alors j'y attache forcément de l'importance. Ils ont fait une belle saison. J'ai eu des belles expériences enrichissantes avec Saint-Étienne. J'y ai notamment découvert l'Europe. J'espère qu'ils vont continuer comme ça parce qu'il y a tout pour faire un grand club.

FM : Étiez-vous parti parce qu'on ne vous faisait plus confiance ou simplement parce vous vouliez franchir un palier ?

YB: Ils m'avaient proposé une prolongation. Mais j'avais de bonnes propositions, notamment la Juve. A 23 ans, j'avais envie d'essayer l'étranger. J'étais encore jeune, je pouvais encore progresser. Je pense que c'était le moment de partir. On m'avait conseillé d'aller en Italie et je ne regrette pas.

FM : Vous êtes international Espoirs tricolore. Gardez-vous les A dans un coin de votre tête ou pourriez-vous être tenté d'opter pour la Tunisie, pays de vos parents ?

YB: J'ai déjà reçu des convocations de la part de la fédération tunisienne mais j'ai préféré ne pas donner suite. Je préfère me concentrer sur ma carrière en club. C'est sûr que tous les joueurs rêvent de défendre une sélection, mais ça doit venir naturellement. Il faut d'abord s'imposer dans un bon club à l'étranger, prouver à tout le monde à quel point on a progressé depuis notre départ de France.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité