Giampaolo Pazzini à l'Hellas Vérone, pour finir en beauté une carrière déjà gâchée

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Hellas Verona Giampaolo Pazzini @Maxppp

Libre de s’engager où bon lui semblait cet été, Giampaolo Pazzini a choisi l’Hellas Vérone pour tenter de relancer une énième fois sa carrière. Ou plutôt, au vu de la durée de son contrat, pour la terminer de la meilleure des manières...

Giampaolo Pazzini est sans le moindre doute l’un des attaquants italiens les plus doués de sa génération. L’un des derniers représentants de la race des renards de surface, excellent finisseur doué des pieds comme de la tête, qui excelle dans le jeu en pivot en dépit d’un physique loin d’être imposant. Des atouts solides pour réussir dans le calcio. Et pourtant, dans son voyage professionnel à travers la Botte, Il Pazzo, le fou, a plus perdu de temps qu’il n’a enfilé les pions. La faute à pas de chance, et à la concurrence qui a jalonné son parcours.

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La concurrence le poursuit…

Cette concurrence poursuit l’avant-centre depuis son plus jeune âge, et plus exactement son transfert à la Fiorentina à l’hiver 2005. Alors considéré comme l’un des meilleurs espoirs du centre de formation de l’Atalanta, classique pourvoyeuse de talents, Pazzini, 21 ans, choisit de rejoindre sa Toscane natale pour faire décoller sa carrière. Mais le système à une pointe de Cesare Prandelli et les attaquants qui défilent – Toni puis Gilardino – le privent d’un temps de jeu satisfaisant. Après sa parenthèse dorée de deux ans à la Sampdoria, où en l’absence de rival mais avec l’inventivité de Cassano il parviendra à livrer le meilleur de lui-même pour inscrire 48 buts en 87 matches, il en sera de même en Lombardie.

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Son passage à l’Inter en janvier 2010 devait rimer avec consécration, mais à la suite de bons débuts, un Diego Milito retrouvé l’envoyait sur le banc. Même schéma au Milan – rejoint à l’été 2012 en l’échange de… Cassano – où après une campagne à 15 buts et une blessure, l’arrivée de Mario Balotelli sonnera le glas de la titularité. La saison dernière, nombreux sont les observateurs à avoir regretté le choix de Pippo Inzaghi de le conserver sur le banc lors des mauvaises passes de Ménez. Mais ainsi va la vie de Giampaolo Pazzini, trop souvent sous-coté ou ignoré. Malgré l’éternel banc de touche, l’attaquant a en tout cas toujours fait preuve d'un grand professionnalisme : jamais un mot plus haut que l'autre, et le travail en silence pour répondre présent. Ce qui lui a conféré, partout où il est passé, un bon capital sympathie auprès des tifosi.

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… jusqu’à Vérone ?

Mais Il Pazzo a cet été dit basta aux compliments et plaintes. Lui veut retrouver le goût du but, et c’est pour cette raison qu’il a choisi l’Hellas Vérone. « J’ai tout de suite senti une grande confiance, ils m’ont voulu plus que les autres. Et ça, c’était fondamental », a-t-il déclaré lors de sa présentation. Convaincu d’épouser le projet des Gialloblù par l’illustre Luca Toni, Pazzini espère jouir de la même cure de jouvence que son aîné et ami, parvenu à retrouver les buts contre toute attente à son arrivée sur les bords de l’Adige à l’été 2013, alors qu’il avait 36 ans. Outre ses retrouvailles avec le grand Luca, le natif de Pescia évoluera aussi, à nouveau, sous les ordres d’Andrea Mandorlini, qui l’avait lancé dans le grand bain professionnel 12 ans plus tôt.

C’est de la volonté du technicien, que dépend maintenant sa relance immédiate : s’il poursuivra avec son inébranlable 4-3-3, autrement dit avec une seule pointe entourée d’ailiers rapides et techniques, Pazzini pourrait bien livrer un duel à distance avec Toni. « On avait joué ensemble à Florence, je gravitais autour de lui en 9 et demi. Nous sommes disponibles pour faire du mieux possible, au Mister de décider. Et puis avec Toni, il n’y a aucun problème. Il est comme un frère, et sur le terrain une légende », assure Pazzini, qui sait avoir le bénéfice du temps, lui qui a paraphé un bail de cinq ans. Néanmoins, on pense et on espère que Mandorlini modifiera ses plans. Et pour permettre au Pazzo de retrouver rapidement sa splendeur du temps de la Samp’, et pour former une paire de vieux briscards qui raviverait un chef d’œuvre de Shakespeare. « Les deux gentilshommes de Vérone », acte 2.

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