Grandeur et décadence de l’étoile filante Gaetano D’Agostino, sensation mercato de l’été 2009

Par La Rédaction FM
4 min.
Udinese Gaetano D'Agostino @Maxppp

Il pourrait achever un contrat au Real Madrid. Au lieu de cela, Gaetano D’Agostino vient de signer en faveur d’un club de Serie D italienne. Entre malchance et décisions indépendantes de sa propre volonté, le milieu de terrain a tout simplement gâché sa carrière. Retour sur la trajectoire du tube de l’été 2009.

L’officialisation est tombée mercredi. Gaetano D’Agostino est désormais un joueur de la Fidelis Andria, pensionnaire de Serie D, soit le cinquième échelon italien. En même temps qu’il paraphait un bail d’une saison en faveur de cette modeste écurie des Pouilles, le playmaker de 32 ans, un temps annoncé en Angleterre ou MLS cet été, semblait par la même signer l’abandon du haut niveau. Triste, quelque part. Parce qu’il y a de ça cinq ans, c’est une tout autre carrière que l’on promettait au natif de Palerme. En cela, sa trajectoire revêtirait presque un aspect dramatique.

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Été 2009, donc. Gaetano D’Agostino est à l’apogée de sa carrière. Carrière longtemps en-deçà des attentes formulées par une saison à plus de 100 buts chez les jeunes de Palerme, et un passage au sein de la prestigieuse Roma. D’Agostino a dû traîner ses valises à travers la Botte avant d’élire domicile dans la pluvieuse Udine, où intervient le déclic courant 2007 : l’éphémère technicien frioulan Malesani a l’intuition de placer ce numéro 10 naturel en regista, soliste technicien placé devant la défense pour construire le jeu de son équipe. Alla Pirlo. D’Agostino devient titulaire, et explose durant ce fameux exercice 2008/2009. Au menu, transversales exquises, ouvertures lumineuses, le tout d’une patte gauche raffinée qui lui rapporte également 11 buts, son record personnel sur une saison dans l’élite, total impressionnant pour un meneur de jeu reculé. De quoi glaner ses premières convocations en Nazionale, et surtout donc, une grosse cote en marge du marché des transferts.

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Car il va sans dire que le profil de D’Agostino est une denrée rare. Couplé à d’autres composants, comme son âge – il a alors 27 ans –, il y a de quoi s’attendre à un gros transfert. Il est question de la Juve en tout premier lieu. « La Juventus m’avait contacté dès le mois de mars. On avait trouvé un accord contractuel à 1,75 M€ annuels. C’était pratiquement fait, mais j’ai marqué beaucoup de buts entretemps, et l’Udinese a relancé en demandant des contreparties techniques. La Juve offrait 18-20 M€ au maximum, l’Udinese voulait 25 M€ et a tout fait capoter. Pour la première fois, je me suis senti comme un produit », a raconté le joueur à Panorama.it. Mais au vrai, son impression va être confirmée.

Accord avec le Real, l'Udinese s'est plantée

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Après la Juve, c’est le Real Madrid, qui vient frapper à la porte du milieu de terrain. « J’ai vraiment été à deux doigts du Real. Deux semaines avant que l’affaire avec la Juve ne capote, ils m’avaient contacté. Avec eux aussi, j’ai rapidement trouvé un accord. Un contrat de 5 ans à 2 M€ annuels. Je devais seulement aller en Espagne pour signer, mais l’Udinese n’a pas conclu l’affaire. Ils voulaient là encore des promesses, des contreparties, l’affaire a sauté, et Xabi Alonso est arrivé. » Dans un jeu de chaise musicale, D’Agostino se retrouve annoncé à Liverpool par la suite, mais les contacts ne débouchent cette fois pas sur du concret. Finalement, le joueur se voit contraint de rester à l’Udinese, qui s’est toujours montrée intransigeante dans les négociations engagées. La raison était simple : « Le président Pozzo ne voulait pas me céder parce que l’année suivante il y avait le Mondial et il était sûr que ma cote augmenterait encore avec la Nazionale. » Une fois n’est pas coutume, l’Udinese, naturellement si douée pour fourguer ses talents au meilleur prix, s’est plantée en beauté.

En plus de s’être – logiquement – brouillé avec sa direction, D’Agostino ne parvient pas à confirmer son extraordinaire saison sur la campagne 2009/2010. En raison d’une blessure, il joue peu, a du mal à retrouver son niveau, et perd tout, de sa place au sein de la Squadra Azzurra jusqu’à sa cote auprès des gros clubs. Disparu de la circulation en un temps record, il entame alors une lente descente vers les bas-fonds. Fiorentina, Sienne, Pescara, D’Agostino s’offre quelques bons matches et fulgurances, mais la continuité lui fait toujours défaut. Devenu fragile, il ne dispute jamais plus de 24 matches sur un exercice, et finit par se faire une raison : à 32 ans, l’âge où il aurait donc dû achever un bail à la Juve ou au Real, il tire aujourd’hui un trait sur le haut niveau. « Il y a des trains qui ne repassent jamais deux fois », analysait-il récemment, comme pour dresser un bilan de sa carrière. La preuve qu'en matière de football plus qu'ailleurs, « la chance d'avoir du talent ne suffit pas, il faut encore le talent d'avoir de la chance »...

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